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Après les législatives: discussion

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Lien publiée le 25 juin 2022

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

Après les législatives : discussion. – Arguments pour la lutte sociale (aplutsoc.org)

Nous publions ci-dessous trois billets de discussion sur la situation française, les résultats du cycle électoral, le rôle de J.L. Mélenchon … et, finalement, sur la démocratie : un billet du camarade Charles que nous reprenons du site du Club politique Bastille, un billet de J.P. Boudine que nous reprenons de son blog de Médiapart, un billet de notre camarade Marc-Daniel Lévy qui reprend et étoffe un courrier des lecteurs qu’il avait envoyé récemment, et un billet d’humeur écrit par notre camarade Fabien Gallet pendant la journée électorale de dimanche dernier. La discussion (comme toujours !) est ouverte !

21/06/2022

Quelques réflexions sur un échec

Les résultats sont sans appel.
Macron est défait.
L’extrême droite fait florès.
LR a résisté.
Quant à la NUPES, JLM pronostiquait la conquête de Matignon, son triomphe. C’est un échec.

Certes, il y a un progrès électoral indéniable : l’unité a payé. Un peu. Mais le résultat est aux antipodes des objectifs proclamés. L’Union Populaire n’a rassemblé ni les salariés dans leur grande majorité, ni les jeunes des quartiers. Les électeurs appartiennent la plupart aux « classes moyennes », aux fonctionnaires, sans oublier les bobos des centre villes. Répétons-le, politiquement, c’est un échec. Le mot d’ordre démagogique « prenez le pouvoir, votez » n’a pas convaincu. Les plus désespérés, les précaires, les invisibles, les femmes seules, se sont abstenus ou ont voté Le Pen. La plupart d’entre nous ont voté pour les candidats de la NUPES.

Que Castaner, le cogneur-noceur soit balayé, que Ferrand soit renvoyé dans ses foyers, que quelques ministres soient battus nous réjouit comme l’entrée de salariés à l’Assemblée. Mais ça ne fait pas une victoire. Le nombre de candidats élu ne doit pas faire oublier la cohorte des battus…

Le narcissisme, le quasi-culte de la personnalité de JLM est devenu insupportable. Un mouvement d’opposition ouvrière et démocratique, social, écologiste, résolu, réclamait un programme débattu durant des mois dans des assemblées de base. À l’évidence, cette politique aurait permis la victoire. JLM n’en a absolument pas voulu. Ce n’est pas sa ligne. Lui, comme les autres politicards, a peur de la démocratie directe et comme d’autres a refusé d’être aux côtés des ukrainiens. La politique, la politique « concrète » anti-libérale se déroulera désormais hors de l’hémicycle. D’une manière ou d’une autre, la lutte des classes « déferlera », mais il faut le souligner, en soit, ça ne réglera rien. Les dirigeants de la FI, à l’image du fonctionnement de Lambert, passent d’un échec à un nouvel objectif sans ouvrir la discussion avec les militants.

Les élections derrière, le pays est à nouveau confronté à la réalité. Les conséquences de l’agression de la Russie en Ukraine sont considérables : explosion du prix des énergies fossiles et produits alimentaires, inflation galopante avec un bond jamais connu depuis la Libération, l’économie d’armement et la tentative de militariser les esprits. Poutine est un fauteur de crises tout azimut.

Le pouvoir sort évidemment à l’agonie de la séquence électorale : pour la 1ère fois dans l’histoire de la 5ème République, le parti présidentiel ne dispose pas de la majorité au parlement (*). Je n’insiste pas sur « la crise de la Ve République », un mantra depuis… des décennies. L’analyse « concrète » de la situation politique soulève une question, finalement la question essentielle.

L’augmentation permanente des prix, le quasi-blocage des salaires va provoquer des luttes. Limitées ou plus générales, nous verrons : mais cette augmentation de la lutte des classes ne vaut pas solution. Le président, le patronat peuvent reculer, les salaires augmenter sans… que l’ordre des choses ne change.
Les salariés, la jeunesse sont confrontés à la question des questions : faire converger leurs mobilisations pour battre, balayer le pouvoir. Opposer au néo-libéralisme une solution pérenne fondée sur l’intérêt des producteurs et chômeurs. Un gouvernement des salariés.

Inutile de le souligner, un tel objectif est considérable, déchainerait les forces de la réaction. C’est le lot des révolutions.

Un tel objectif n’est possible que par le moteur, l’arme de la démocratie permanente. Du rassemblement libre, passionnément démocratique des exploités. Au vrai, ni « César ni tribun », JLM est un tribun qui se comporte comme un César. La Nupes a fagoté en quelques jours un arrangement électoral pour obtenir l’un des scores les plus faibles de la gauche depuis 1981.

La lucidité commande de dire ce qui est. JLM n’a jamais été en position de l’emporter, ni à la présidentielle, ni aux législatives.

L’électorat ouvrier, celui des quartiers s’est très largement tenu à l’écart. L’abstention n’est ni une calamité, ni un fait positif : c’est l’état politique des exploités à un moment donné. Cette abstention plus le résultat du RN disent la difficulté de la situation. Je n’écris pas ces lignes pour démoraliser mais au contraire, réfléchir aux conditions du combat victorieux. En somme, la seule action qui vaille est de participer, d’aider à la mobilisation politique des exploités. En mettant en permanence l’accent sur l’absolue nécessité du combat démocratique. Le contrôle. Le pouvoir doit être exercé par le bas.

Pour ceux qui entendent mener ce combat, la libre discussion démocratique est une nécessité. C’est l’une des raisons qui va conduire le Club Politique Bastille à disparaitre… un site de débats, de discussions lui succéder.

(*) En 1988, au lendemain de sa réélection, F. Mitterrand décréta « qu’il n’était pas bon qu’un parti ait la majorité absolue ». Le PS dut négocier pendant 5 ans les voix qui lui manquaient…

Charles.

Mélenchon, le perdant magnifique

Jean-Pierre Boudine.

Il nous a ébloui de ses discours, de ses réparties, de ses initiatives tardivement unitaires. Jusqu’au dimanche 19 juin, 20h.

La poussière retombe. Pour la troisième fois, il a bel et bien échoué. Échoué à l’élection présidentielle, échoué à gagner, pour son camp, la majorité à l’Assemblée Nationale. Échoué à faire reculer l’abstention.

Nous avons remporté de beaux succès : la réélection aisée des sortants de la FI, dont le groupe plus que quadruple ses effectifs, le maintien du score du PCF et de celui du PS; la création d’un groupe d’écologistes, tout trois rescapés en dépit de résultats calamiteux de la présidentielle. Plus spécialement, divers sujets de joie comme l’élection de Rachel Kéké, la chute de Castaner, celle d’Amélie de Montchalin…

Au bout du compte, nous avons cependant bel et bien perdu. Certes, les partisans de Macron ont subi une défaite, et ils perdent une centaine de députés. Mais pas la capacité de gouverner, ni celle de manœuvrer à leur profit la situation chaotique qui résulte de la situation.

Les LR vont faire payer chèrement leur soutien, mais ce sont les travailleurs et les jeunes qui recevront la facture : l’inévitable (même si conflictuelle et gesticulatoire) coalition LREM-LR, avec la complicité de Bayrou et même, à l’occasion, celle du RN ne produira qu’une politique plus ouvertement réactionnaire, liberticide et climaticide !

Pire : la stupide stratégie du « barrage », en réalité de la confusion et du déni, porte les fruits dont elle a toujours été grosse : le Rassemblement National entre en force à l’AN, obtenant le meilleur score de son histoire. C’est le résultat d’un silence politique : le FN, puis le RN n’ont pas été politiquement combattus, avec des arguments. Ils ont été anathématisés, “diabolisés”, ostracisés. Ils étaient les méchants, les terribles, ceux à qui on devait, quand on était un honnête citoyen, préférer Macron !!!

Demain, le RN va ressusciter ce que la FI n’a pas voulu faire naître : un grand parti. Mais ce sera un parti anti ouvrier, antisyndical, anti environnement, anti démocratie. Qui interviendra physiquement dans la rue contre le mouvement social.

Du côté du grand Tribun, la machine à bévue est repartie. C’était à prévoir : Mélenchon est un grand Tribun durant les campagne présidentielles. Entre deux campagnes, il casse les meubles. Il a commencé : «Faisons un seul groupe NUPES !». Refus du PS, refus du PCF, refus de EELV. Question : pourquoi ne pas avoir discuté de cette question avec les dirigeants, au lieu d’en parler à la presse et de s’infliger trois désaveux ?

L’instant d’après il réitère : «La NUPES va déposer une motion de censure !». … «Il faut en discuter» déclare Olivier Faure…

S’il pouvait avoir une extinction de voix !

Notre pays entre dans une zone d’intenses turbulences. Nous avons besoin d’une ÉQUIPE de femmes et d’hommes politiques intelligents, réfléchis, prudents. Et nous avons besoin de CONSTRUIRE avec patience, jour après jour, dans les moindres villages, les moindres quartiers. Si nous le voulons, c’est possible et les 130 ou 140 députés de la NUPES seront un bon point d’appui. Cependant une ne construit pas une FORCE par en haut. On la construit par en bas.

JP Boudine.

Quelques notes sur la situation près d’une semaine après le 2ème tour … 

Un tour ne saurait effacer complètement le précédent (sauf pour les forces intéressées à contenir la crise de la Vème, c’est à dire en fait et hélas, toutes), et en particulier ne saurait abolir LE FAIT établi de la majorité relative des suffrages exprimés obtenue par la NUPES au seul tour qui «compte » de ce point de vue, le premier : 

si bien qu’après le deuxième tour qui n’a donné de majorité absolue en sièges à aucune force politique, la NUPES serait fondée, même dans le cadre des Institutions, à réclamer d’être appelée à former le gouvernement, à défaut que la coalition de Macron-Borne soit en situation de le faire, ce qui paraît être le cas…

CAR C’EST PRESQUE LE SECRET LE MIEUX GARDÉ PAR TOUTES LES FORCES DE LA RÉACTION : Oui, Macron et sa coalition ont été battus au suffrage populaire, c’est à dire que LA NUPES A OBTENU LA MAJORITÉ RELATIVE EN VOIX dans ces Législatives, la majorité relative en sièges du 2ème tour pour « Ensemble ! » ne procédant que du scrutin non proportionnel à deux tours et du découpage sur mesure des circonscriptions organisé par les prédécesseurs de Macron aux commandes de la Vème république et fait POUR QU’UNE MINORITÉ ÉVENTUELLE EN VOIX POUR « LE BONAPARTE» SE TRANSFORME comme ici EN MAJORITÉ EN SIÈGES: nous avions précocement alerté sur cette éventualité avec plusieurs billets sur Mediapart dont l’un repris par « Aplutsoc » ( « 27= 300 ») : 

ET C’EST JUSTEMENT LE MOMENT OÙ MÉLENCHON.. CESSE DE PRÉTENDRE À ÊTRE CHEF DU GOUVERNEMENT !! 

Entendons-nous bien : il ne s’agit pas de demander à Macron que Mélenchon soit son « premier ministre », mais « l’ingouvernabilité » annoncée du parlement par la « minorité présidentielle» n’implique-t-elle pas « naturellement » que la tâche de former un gouvernement soit alors confiée à la principale opposition et à son représentant non contesté, J. L. Mélenchon, même sans bousculer encore la Constitution ?
À défaut, l’agitation sur la nécessité d’une dissolution et du combat démocratique pour que la NUPES exige de nouvelles élections en vue de la réunion d’une ASSEMBLÉE CONSTITUANTE ne s’impose-t-elle pas, s’appuyant sur les prétentions cette fois assez largement légitimées du Mélenchon d’AVANT à devenir le chef du gouvernement ?

Et, camarades des forces politiques composant la NUPES, bien sûr que Macron et les autres « ne voudront pas » ! Mais vous n’avez pas oublié, quand-même, le chant du peuple devenu hymne de nos rues depuis le début du « soulèvement en jaune » de Novembre 2018 et dont la mise en minorité de l’ex majorité présidentielle aux législatives est incontestablement aujourd’hui le fruit : 

« ..ET MÊME SI MACRON NE VEUT PAS , ON EST LÀ, ON EST LÀ … »

Oui des usines et des champs aux bureaux et universités, la majorité sociale de ce pays a les moyens de trancher le noeud gordien d’une minorité de députés macronistes bafouant la majorité de suffrages du 12 JUIN ! On peut faire appel à elle et même si les sommets de nos organisations ne le faisaient pas, elle saura se faire entendre, qui peut en douter ?

MD Lévy.

CLAP DE FIN D’UNE PERIODE ??

Avec les législatives 2022 va s’achever cet épisode électoral……et je dirais même bien plus que ça…. C’est une période qui a commencé fin janvier 2017avec la défaite de Manuel Valls aux primaires socialistes….. Valls, poulain libéral de l’ «adversaire de la finance » que fut Hollande, Valls qui fit entrer au gouvernement le dénommé Macron….

Cette déroute de Valls, après l’échec auto-constaté de Hollande ne se représentant pas, ouvrait une fenêtre de tir pour réaliser une unité des organisations et candidats de « gauche »…..Aucun des 2 principaux protagonistes ne saisit la balle  au bond , tant du côté de Mélenchon que de Hamon, puisqu’il s’agit d’eux…. L’unité fut raillée par la France Insoumise, (unitayyy, unitayyy se moquaient-ils, ou union style couteau suisse)…..Hamon de son côté ferraillait gentiment contre (ou avec ?) les éléphants du Ps ne digérant pas son succès sur Valls. Les 2  se rencontrèrent le vendredi  24 février pour considérer leurs divergences insurmontables et  ainsi se lancer dans une campagne électorale à l’issue prévisible et désormais connue….Nous fûmes peu à mener cette campagne pour une unité de candidature qui aurait pu amener une toute autre issue…..

 Et au contraire pendant 5 ans ce fut une bataille de divisions, de clivages, de campagnes d’éclats médiatiques ou de culte du chef, les attaques furent légion ( la mort et le néant, Plus jamais jamais avec le PS, La République c’est moi !!!)…… La France Insoumise se transforma en structure (ce n’est pas un parti nous dit-on) gazeuse et populiste… Les deux termes gazeux et populiste ne sont en rien des insultes ou des critiques, ils sont revendiqués et assumés par Jean Luuuuc himself !! Le corollaire c’est un fonctionnement   verticalisé, où quelques-uns décident, où il  est dit et répété comme un mantra « Rejoignez-nous ! » et donc si vous n’êtes pas avec  nous vous êtes contre nous……. Médiatisation à outrances, réseaux sociaux tout azimuts, victimisation permanente (Mélenchon basching !) et surtout une volonté hégémonique qui découle naturellement de tout cela….. Le mouvement social est soumis  à critique, pour la FI c’est un monde parallèle …… on distribue les bons et mauvais points…

La campagne 2022 c’est faite sur ces bases et avec le même résultat : La V ème république est bien faite pour un chef, mais un chef qui agglomère, de gré ou de force, autour de lui……  Le chef ne suffit pas, il faut agglomération (on dit ça  à droite) ou unité (on dit ça à gauche)…… Sans ça : plouf !!!

Le plouf a eu lieu… Malgré le vote utile qui s’est très majoritairement fait sur son nom, Mélenchon n’a pas réussi et échoue aux portes du 2ème tour validant ainsi l’organisation de cette putain de Vème… Le reliquat, le passif de ces 5 ans  a très largement joué en sa défaveur, il a créé les outils de sa défaite…….

Et maintenant Premier ministre ? Nupes ?…….. J’ai voté et appelé à voter Nupes, mais la question c’est pourquoi maintenant ??? Le plus jamais avec le PS  a vécu, alors que Hamon 2017 était 100 fois plus près de la FI que le PS actuel, même chose pour les législatives en 2017…… qui aurait été tout aussi possible et avec des force de gauches moins laminées….

On retrouve la Vème maintenant : à quasi égalité de voix Nupes Ensemble, Macr(on va l’emporter avec 100 députés d’avance, la seule incertitude c’est majorité absolue ou pas…… La Vème joue son role à merveille : organiser la défaite de notre camp….. Il est tragique de constater que devant cette imposture démocratique la campagne ne s’est pas fait sur l’illégimité de Macron (bien au contraire on postule à être SON premier ministre  ni sur une vitale assemblée constituante pour balayer tout ça…. Ne nous leurrons pas Mélenchon ne sera pas Premier  ministre, il n’a jamais risqué de l’être malgré  l’emballement médiatique de la chose….Une poignée de militants dits avancés y  ont cru, à coups de clics et d’invectives mais le cœur n’ y est  pas et les fameux « gens » l’ont saisi aussi : le 10 avril dernier 11 millions se portent sur tous les candidats de gauche, le 12 juins dernier  6 millions…. La Nupes n’a pas enrayé l’abstention majoritaire, elle a était perçue comme disait Jean Luuuuc comme une ronde de logos, ou très récemment comme pleins de zigouisgouis sur les bulletins de vote… et cela malgré les ¾ du temps des campagnes militantes de qualité …… Mais le déficit de confiance est impitoyable. Et la FI ou Nupes aura drainé illusions et renforcé les déceptions…

Il y a deux expressions similaires que j’aime bien :  C’est à la fin du bal qu’on paie les musiciens ou alors :  C’est à la fin de la foire qu’on compte les bouses !! Nous y sommes, quasiment….. Où aura lieu ce bilan, aura-t-il lieu, en sortira-t-il du positif ??

Peut être cela se fera lors d’un vaste mouvement social, avec grèves, manifestions, discussions sereines, élaboration collective….. Ce sont certes de vieilles recettes  mais j’ai toujours admiré le sélectionneur Bernard Laporte pour son apport involontaire au marxisme : « Les fondamentaux !! »

Fabien Gallet.