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"Affaire McKinsey" : Eric Coquerel veut une mission d’information

Lien publiée le 8 juillet 2022

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

  Commission des finances: pour sa première séance, Eric Coquerel annonce une mission d’information sur McKinsey – Libération (liberation.fr)

Eric Coquerel dit vouloir « inscrire assez vite au calendrier » de la commission des Finances la question des cabinets de conseil.

Un insoumis à la tête de la puissante commission des finances de l’Assemblée nationale ? La nouvelle, fraîchement accueillie par une partie de la droite et de la majorité, avait suscité inquiétudes et crispations. Pour sa première fois à la présidence ce jeudi, le principal intéressé a voulu se montrer rassurant. Eric Coquerel, député LFI de Seine-Saint-Denis, a assuré que la commission sera le lieu où «des arguments de fond seront échangés», loin de tout «buzz» et «d’affrontements formels»«La teneur et la qualité de nos débats sont importantes. Tout le monde a à y gagner», a-t-il assuré au micro.

Des propos similaires à ceux qu’il avait tenus la semaine dernière. Il indiquait alors ne pas «imaginer» se «servir de la présidence de la commission des Finances pour organiser une chasse aux sorcières fiscale». N’hésitant pas à reprendre une vieille blague, qui fait date depuis l’élection de François Mitterrand en 1981 : «Ce ne sera pas les chars soviétiques à la commission des finances». Le bras droit de Mélenchon et ex-coordinateur du Parti de gauche, l’assure : «Je souhaite que le climat qui règne ici depuis cinq ans se perpétue». Qu’on se rassure, le président Coquerel ne va pas tout envoyer valser.

«Un travail sérieux a déjà été réalisé au Sénat»

Assis à côté, Gabriel Attal écoute sagement. Le ministre délégué aux Comptes publics est convoqué pour une audition. Il sera rejoint, en fin de journée, par le ministre de l’Economie Bruno Le Maire. Pour une première journée qui fait figure de test, Eric Coquerel présente un «ordre du jour assez chargé». Et a une annonce à faire : «l’une de mes premières propositions sera la mise en place d’une mission d’information sur les cabinets de conseil privé. Nous pourrons nous interroger sur le rapport qualité /prix de ces cabinets, leur nécessité et leur rôle». L’insoumis espère l’inscrire au calendrier «assez vite». Une décision prise au regard de l’actualité. Le recours au cabinet McKinsey avait, en début d’année, enflammé la campagne présidentielle. D’après les travaux menés par une commission dédiée au Sénat, McKinsey avait été sollicité au moins une quarantaine de fois pour des missions pour le gouvernement. Pour un coût total estimé entre 30 et 50 millions d’euros. Le ministère de la Santé y a notamment eu recours pendant la pandémie de Covid. Les têtes pensantes de McKinsey avaient alors aidé l’appareil d’Etat à agir sur la vaccination, les tests, le passe sanitaire…

L’annonce de Coquerel a étonné, voire agacé. Surtout à l’extérieur de l’Assemblée. Sur Twitter, la sénatrice communiste de Seine-Saint-Denis Eliane Assassi rappelle «qu’un travail sérieux et rigoureux a déjà été réalisé au Sénat par une commission d’enquête transpartisane». Commission d’enquête dont elle avait la charge et qu’elle a contribué à lancer. «Une proposition de loi, qui ne se limite pas à des polémiques, a ensuite été déposée. C’est beau le rassemblement !», écrit-elle ironiquement. Le groupe vit bien.

Les attaques viennent de la gauche donc, mais aussi, et c’est moins surprenant, du centre et de la droite. «C’est un peu bête, nous venons de finir un travail exhaustif, nous avons déposé une proposition de loi dont le président Gérard Larcher a demandé l’inscription», tacle Nathalie Goulet, sénatrice de l’union centriste. Elle parle de «doublon», de «gâchis» et même d’«ignorance». Quant au vice-président du Sénat, et élu LR Arnaud Bazin, il «invite» Eric Coquerel «à se souvenir que le Sénat existe, travaille et a déjà enquêté sur les cabinets de conseil». Avant de fustiger : «Ce député novice n’a manifestement pas acquis l’expérience législative de son premier mandat !». Eric Coquerel appréciera. Sans doute préfère-t-il que les critiques qui lui sont adressées soient sur le fond de ses propositions, et non plus sur ce qu’il appelle des «rumeurs» de comportement déplacé avec les femmes. Il est visé par une plainte pour harcèlement, déposée lundi par Sophie Tissier.