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Nitrites, le cancer dans l’assiette

santé

Lien publiée le 20 juillet 2022

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

Nitrites, le cancer dans l’assiette ! | L’Anticapitaliste (lanticapitaliste.org)

Avec beaucoup de retard, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) vient (enfin !) de confirmer « l’existence d’une association entre les risques de cancer colorectal et l’exposition aux nitrates et nitrites ingérés via la viande transformée ».

On aura donc eu droit à sept années d’inaction gouvernementale pour défendre notre santé face à l’agro-capitalisme, et préparer la transition nécessaire vers l’interdiction des nitrites alimentaires. Car c’est depuis 2015 que les viandes transformées par les nitrites sont classées cancérogènes avérés par le Centre international de recherche sur le cancer, rattaché à l’OMS, qui estimait que 3 880 cancers du côlon et 500 cancers de l’estomac étaient attribuables à la consommation de charcuterie en France. Sous la pression des associations et d’un rapport parlementaire, le gouvernement a été obligé de saisir l’Anses en juin 2020. Elle a mis plus de deux ans pour rendre son avis, publié le 12 juillet 2022 !

Des recommandations non contraignantes

Malgré cette reconnaissance tardive, l’Anses recommande seulement de « réduire l’exposition de la population aux nitrates et nitrites par des mesures volontaristes ». L’interdiction des nitrites demandée par de nombreuses associations de consommateurs passe à la trappe, comme le projet de décret présenté à la suite du rapport parlementaire avait été vidé de son contenu. « L’interdiction progressive » avait été remplacée par le gouvernement par une très vague et inoffensive « trajectoire de baisse ». Le tout à l’initiative du ministère de l’Agriculture, sous les félicitations des industriels de l’alimentation, et notamment de la Fédération des industriels charcutiers-traiteurs. Ces industriels avaient multiplié les procès contre les associations de consommateurs, et notamment contre Yuka, frappée au porte-monnaie, obligée de supprimer de son site l’avis de l’OMS classant nitrates et nitrites « cancérigènes probables », obligée de supprimer le lien vers la pétition « Stop aux nitrites ajoutés dans notre alimentation », signée par plus de 360 000 personnes. Cette pétition de la Ligue contre le cancer, de FoodWatch et de Yuka soulignait que « les nitrites et nitrates ajoutés dans notre alimentation présentent un danger pour la santé. Lorsqu’on les ingère, ils peuvent contribuer à la formation de composés cancérogènes dans notre estomac : des nitrosamines ».

11 millions de décès par an

Pour défendre les additifs nitrés, les fameux E249, E250, E251 et E252, les industriels mettent surtout en avant la diminution du risque botulique. Pourtant le développement de gammes de charcuterie sans nitrites, 7 % des jambons vendus dans le commerce, n’a eu aucun effet de montée de ce risque, autour de 10 à 15 cas chaque année, avec un décès estimé tous les trois ans, donc très loin du risque cancer. La vraie raison de la défense des nitrites par les industriels, c’est que les nitrites donnent cette belle couleur rose aux jambons, gris au naturel, une belle couleur qui facilite l’achat, et qu’ils allongent la durée de conservation et facilitent les procédés de transformation. Donc facilitent leurs profits !

Au-delà des nitrites, cela attire l’attention sur l’enjeu de santé publique que constitue notre alimentation. Une alimentation ultra-transformée, trop riche en sucres, en graisses et en sel, trop pauvre en céréales complètes et en fruits, pour le plus grand profit des industriels. En bref, mal manger tue plus que le tabac ! Un décès sur cinq dans le monde est dû à une alimentation déséquilibrée, selon une vaste étude de 2017 du Global Burden of Disease, la charge mondiale des maladies, publiée par The Lancet, qui chiffre à 11 millions les décès attribuables chaque année à un mauvais régime alimentaire, contre 8 millions pour le tabac. Principal accusé, le sel ajouté par les capitalistes de l’alimentation, avec 3,2 millions de décès annuels. Le sel retient l’eau, et donc augmente le poids du produit vendu, donne soif et fait vendre plus de canettes, au prix de l’explosion des pathologies cardio-vasculaires. Notre santé dans l’assiette vaut plus que leurs profits !