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Les médias mainstream cachent le dopage manifeste sur le Tour de France

Lien publiée le 23 juillet 2022

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

cyclisme-dopage.com - La montagne, révélateur du NORMAL et du NOTNORMAL

21/07/2022 - cyclisme-dopage.com - Antoine Vayer

Vingegaariis, Pogastrong et Thomas devant Gaudu, vainqueur moral du Tour de France 2022.

Jean Ferrat chantait : « Pourtant, que la montagne est belle, comment peut-on s'imaginer ».

Oui, comment peut-on s’imaginer que certains coureurs cyclistes et leur entourage, certes couverts par l’omerta de leur milieu professionnel, presse comprise, la salissent encore à ce point, au vu et au sus de tous ?

Des zones de collectes dédiées aux déchets des coureurs sont réparties sur chaque étape du Tour. Ce ne sont que pour leurs papiers gras et leurs bidons sucrés et collants. Les choses les plus dégueulasses, les performances délirantes en watts sur les pentes de nos radars à plus de 7%, dans leurs lacets magnifiques, sont jetées sur les concurrents qui essaient de rester propres et en pleine face des spectateurs que nous sommes.

Je me suis déboîté la machoire
Source : Espé - 21/07/2022

La honte n’a pas changé de camp en 2022

Christopher Froome, qui a tristement fini sa carrière lors de la dernière étape de montagne, tout un symbole, vaincu par le Covid-19 et son orgueil mensonger qui lui permet de se maintenir à plus de 4 millions de gains annuels, s’était plaint naguère, en pleine « gloire », que certains spectateurs lui auraient jeté de l’urine. Il mentait, bien sûr. Les gens avaient déjà compris.

La honte n’a pas changé de camp en 2022. D’autres manipulateurs affabulateurs qui entretiennent les rumeurs qui leur sont favorables ont gagné. Mais cette fois, leurs tours de prestidigitateurs, tout le monde les a compris, même si beaucoup ne veulent pas le savoir et encore moins le dire. Moi, je les écris. Les voici.

Le record historique de vitesse moyenne d’un Tour de France, celui que détient Lance Arsmtrong depuis 2005 à 41,654 km/h devrait être battu en atteignant presque 42 km/h pour le vainqueur après les 3346 kilomètres de l’épreuve.

Dans ma chronique Ça triche encore. Ça va Bardet ?, je faisais le point sur cette allure moyenne et sur la surpuissance des acteurs du spectacle. On avait alors passé les quatre premiers radars sur sept, escaladés dans les ascensions dures de plus de 20 minutes en fin d’étapes de montagne. Ensuite, la fatigue accumulée aurait dû se faire sentir et certains faiblir en passant devant nos radars.

Le déni du dopage comparable à celui du réchauffement climatique

Cela a été le cas pour Romain Bardet et David Gaudu dans l’étape 16, au radar n°5/7 du Mur de Péguère.

Pogastrong a placé deux accélérations à proximité du sommet du Port de Lers, sans distancer Vingegaariis. Les deux français qu’on pense vertueux ont été décrochés. Ils ont confirmé ensuite leur niveau « humain », NORMAL.

Certains, en revanche, ont tout salopé. La 17ème étape, avec son final au radar n°6/7 de l’Altiport de Peyragudes a été couverte à 37,8 km/h de moyenne avec trois cols franchis avant l’ascension finale : Aspin, Hourquette d'Ancizan et Azet. L’équipier Brandon McNulty, le coéquipier de Tadej a réalisé une performance délirante en prenant la tête du groupe des favoris dans la montée du col d'Azet. Seuls Pogastrong et Vingegaariis ont réussi à le suivre ! Une performance déviante plutôt, tant elle semble renvoie aux années EPO, où les équipiers damaient parfois le pion de leurs leaders en gagnant devant eux après les avoir servis toute la journée, prenant le vent de face pour eux.

McNulty a gravi la fin du col d'Azet (8km à 8,05%) en 21min38sec, soit une puissance étalon de 457 watts et 6,55 w/kg. Pogastrong, grâce à son sprint au sommet réalise le meilleur temps en 21min33sec. Il bat le temps de Jan Ullrich de 1997 (23min28sec) de 1’55’’. Pogacar et Vingegaariis ont développé l'équivalent de 445 watts étalon. On dira qu’Ullrich avait un vélo plus lourd... Au sommet Bardet était relégué à 1’21’’ et le groupe Gaudu à 2’32’’ de l’Américain. C’était trop. Le Breton s'est contenté de 392 watts étalon, ce qui constitue déjà un bon tempo pour un col en cours d'étape. Normal. Il gérait son potentiel humain. McNulty a prolongé son effort dans la descente puis sur la montée de Peyragudes où il a réussi à maintenir un tempo de 424 watts étalon pendant 22min19sec. Pogacar et Vingegaariis sont restés dans sa roue avant de se disputer la victoire au sprint sur l'Altiport à 1582m d'altitude.

Il me fait peur le poster du monsieur squelette...
Source : Espé - 16/07/2022

Pogastrong et Vingegaariis ont réalisé le meilleur temps sur la montée finale (7,8 km à 7,97%) en 21min47sec, soit 424 watts étalon, 21,48 km/h. Geraint Thomas a consolidé sa troisième place au classement général avec un temps de 22min37sec, soit 417 watts étalon.

Bardet en 23min08sec a développé 404 watts étalon, Gaudu 409 watts étalon en 22min43sec.

Les performances relevées sur la dernière montée auraient pu être meilleures en cas de rythme plus lent dans le col d'Azet. Vingegaariis s’en est ému en disant qu’il avait trouvé la montée de ce 6ème radar presque « facile ». La suite lui a donné raison. Mais seulement à lui. On rêve de ce décalage entre ceux qui souffrent et ceux qui, ipso facto, les trollent.

Peu ont parlé des extravagants efforts, quasi mutants de l’équipier de Pogastrong, McNulty, 457 Watts Etalon au troisième col pendant plus de 20 minutes ! Il a lâché tous les leaders, sauf le sien, et le Danois en jaune. Mais ce n’était presque rien comparé à l’exploit que concoctait Wout Van Aert pour le lendemain, avec son leader Vingegaariis. Le meilleur était à venir.

Ce sont les équipiers qui sont les mutants

Sur l’étape 18, ponctuée par notre radar n°7/7, l’ascension vers Hautacam, aujourd’hui, après trois autres cols de haute montagne, comme hier : Aubisque, Soulor, Spandelles. Même scénario. McNulty (non, ce n’est pas une marque de barre de céréales au sang frais avec de la cocaïne), derrière l’échappée du matin avec une foultitude d’équipiers de Vingegaariis partis en éclaireurs au début du col de Spandelles, écrase les pédales et les watts. Wout Van Aert, échappé depuis le kilomètre 0, finit de rincer son groupe de trente-cinq coureurs. Nous avons assisté, à 40 kilomètres de l’arrivée, à une parfaite illustration de ma chronique Pyrénées 2022 : Pogastrong-Vingegaard vont-ils sprinter plus fort que Contador-Rasmussen en 2007 dans les cols ?. Pogastrong attaque cinq fois en six kilomètres, avec des sprints de 15 à 30 secondes, pour des puissances proches de 600 Watts Etalon. Délire. C’est confirmé, les lactates ne sont plus produits. Il va falloir adapter tous les cours de physiologie dans les STAPS et dans les précis de médecine. Le Slovène ne lâche néanmoins pas le Danois, une sangsue. Comme en 2007 dans Peyresourde avec Rasmussen-Contadormirdebout, le duo reste soudé en se collant d’immenses gifles. Le pré-radar de Spandelles, troisième col de la journée sur quatre, comme la veille celui d’Azet, est monté à 427 Watts Etalon pour le duo, en 29’57’’.

On est obligés d'arroser après le passage du Maillot Jaune
Source : Espé - 21/07/2022

Normalement, après de tels efforts, des sprints et un tel rythme entre les accélérations, en haut d’un col, si tu ne t’es pas évanoui, tu prends ta douche et tu te couches. Pas eux. Ils ne sont pas humains. Pogastrong met ensuite la pression dans la descente. Vingegaard déchausse dans un lacet. Puis, c’est Pogastrong qui chute, pris à son propre jeu. Il est attendu par le Maillot Jaune. Ils se serrent la main. Pogastrong n’a pas de gants. Il n’en met jamais. On apprécie les têtes brûlées dans les milieux mafieux. Devant, l’échappée a explosé et Wout Van Aert, le maillot vert de sprinter sur le dos, va laminer un à un ses 35 adversaires qui ont osé essayer de le suivre, Daniel Felipe Martinez et Thibaut Pinot compris. C’est le 21 juillet, fête nationale de la Belgique, qui reste un cartel de la drogue pour les sportifs. On en a la confirmation.

Le successeur de Bjarne Riis et de Rasmussen

Les autres équipiers du Danois se relèvent alors pour attendre Vingegaariis et font la montée devant leur leader avant qu’il n’accélère sur la fin. Gaudu, Vlasov et Quintana sont à une minute au pied de la montée, où Thomas s’accroche un peu. Bardet à quatre. Van Aert qui s’est isolé devant à l’approche du sommet attend néanmoins son leader ramené par un autre équipier, Kuss. Ils sont trois Jumbo Visma. Pogastrong est seul. C’est irréel. Wout, en « super mutant », plus fort encore que McNulty puisqu’il est échappé depuis le kilomètre 0, comme pratiquement tous les jours depuis le départ du Tour de France (en fait il est échappé depuis le kilomètre zéro au départ de Copenhague) poursuit son festival. Après l’étape du Mont Ventoux qu’il a gagnée l’an passé, en bon maillot vert de sprinter qu’il est, il peut s’imposer à Hautacam et aussi rafler le maillot à pois de meilleur grimpeur. Délire. Sur ce Tour, il n’a pour l’instant gagné que deux étapes (trois en 2021) et a fini quatre fois deuxième. Il est timide et loyal. Il prend un relais d’enfer pour son leader Vingegaariis qui confirme ses propos de la veille. Cela ne roulait pas assez vite, c’était trop facile.

Vingi aux os apparents
Source : Espé - 21/07/2022

Et puis Pogastrong flanche. Le Danois jaune rejoint son compratriote Bjarne Riis qui l’emportait en 1996, comme lui vêtu de jaune, avant d’être déclassé, trop insolent de facilité. Son sang ressemblait à de la confiture tant il était chargé d’EPO. Vingegaariis est également digne de Michael Rasmussen, exclu du Tour de France en maillot jaune, après avoir résisté aux assauts de Contadormirdebout en 2007 dans les Pyrénées. Vingegaariis a su résister à ceux de Pogastrong en 2022. Pareil.

Vingegarriis a grimpé le radar d’Hautacam en 36’39’’ pour 439 Watts Etalon, 14’’ seulement de plus qu'Armstrong en 2000.

Gaudu vainqueur moral du Tour de France

David Gaudu, dont je vous ai expliqué l’an passé les phénoménales aptitudes et le talent (lire Les enseignements de la Vuelta et de la saison 2020, par A.Vayer et F.Portoleau), grâce à une gestion prudente, presque en négative split, comme il l’a fait à chaque étape de montagne, a remonté un par un ses adversaires avec l’appui et le soutien incroyable de Valentin Madouas puis de Thibaut Pinot. Il a développé 404 Watts Etalon. Ses équipiers FDJ lâchent prise au-dessus de 410-415 Watts Etalon. C’est un autre cyclisme. Ce n’est pas celui de devant, celui des leaders de UAE et JUMBO et de leurs équipiers. C’est la parfaite illustration du cyclisme à deux vitesses, terminologie que j’avais inventée en 1999 pour expliquer la persistance de la tricherie dans le peloton après l’affaire Festina de 1998.

Comment Gaudu peut-il gagner le Tour ?
Source : Espé - 25/06/2021

On avait dit : « rien ne sera plus comme avant ». C’est vrai : cela a été pire. On a validé les performances des tricheurs, les instances étant incapables de les sanctionner. Depuis, les lauriers sont volés. Systématiquement.

Je pense que Pinot, Madouas et Gaudu sont vertueux. Preuve en est nos calculs, la moyenne de nos radars. Notre data-journalisme, que nous affinons depuis plus de 20 ans, est devenu implacable tant il est révélateur, que nous faisons chaque année depuis plus de 20 ans (Lire La Preuve par 21).

Les radars du Tour de France 2022 - Bilan final
Source : Antoine Vayer (avec Frédéric Portoleau) - 21/07/2022

Les trois premiers de ce Tour de France sont dans la zone NOTNORMAL suspecte, au-dessus de 410 Watts Etalon. Pendant des années, dans le journal Libération, je l’ai appelée zone de dopage avéré. Avec 426 watts Etalon, il faut remonter à Armstrong en 2004 (428 WE pour 31 minutes d’ascensions de moyenne radars à l’époque) pour retrouver de telles puissances moyennes. C’est incroyable. A quatre watts près, Vingegarriis entrait dans la zone miraculeuse, au-delà de 430 WE. On assiste bien à un retour des années Armstrong, comme je le clamais ces deux dernières années. C’est pourquoi j’ai affublé le Slovène du sobriquet POGASTRONG. Il était à 421 WE en 2020. C’est 419 cette année. C’est un suspect stable, au même niveau que ses deux années précédentes. Il a connu une défaillance au Granon. Une certaine presse a dit de lui que c’était le plus grand champion du siècle, plus fort qu’Eddy Merckx. Que vont-ils devoir dire pour Vingegaariis ? Dingue.

Le Gallois Geraint Thomas, avec 417 watts étalon en 2018 quand il gagnait la Grande Boucle, en est cette année, à 36 ans, à 412 WE. C’est aussi NOT NORMAL. On le savait. C’est un pur produit SKY qui, après des années à terminer dans les derniers du Tour, a muté sur le tard. Gaudu réalise un tour exceptionnel, border line à 410 WE. Il a géré de manière sensationnelle ses efforts et ses équipiers l’ont ramené chaque fois in extremis dans les clous. “Ils lui ont sauvé le cul”, a-t-il dit.

Bardet est bien en deçà du seuil suspect. La moyenne des montées des 7 radars est de 30’29’’ pour le vainqueur, à 32’06’’ pour Bardet. Le Français termine à 11’23’’ sur ces 7 radars. Il a perdu presque cinq minutes ailleurs, puisqu’il est huitième au classement général, à 16’11’’. Les deux Français vont perdre encore beaucoup de temps sur les trois premiers NOTNORMAL, dans le contre-la-montre samedi à Rocamadour. Gaudu devrait toutefois conserver sa 4ème place et la médaille en chocolat de premier NORMAL.

Pourtant elle est bien en or sa médaille, même si on ne va pas la faire briller.

C’est lui le vainqueur éthique. La preuve par les watts et leur démonstration est faite, n’en déplaise aux complices, aux aigris, aux prostitués du dopage et des tricheurs.

David Gaudu, quatrième au classement général est le vainqueur moral de ce Tour de France 2022

Gaudu David

David Gaudu ignore le sifflet
Tour de France 2018 - Amiens
© www.cyclisme-dopage.com

Et Jean Ferrat de conclure

« Pourtant, que la montagne est belle, comment peut-on s'imaginer
Le vin ne sera plus tiré, c'était une horrible piquette
Mais il faisait des centenaires
À ne plus savoir qu'en faire, s'il ne vous tournait pas la tête
Pourtant, que la montagne est belle, comment peut-on s'imaginer
En voyant un vol de sportifs, que Vingegaariis vient d'arriver ?
Deux chèvres et puis quelques moutons
Il faut savoir ce que l'on aime
Et rentrer dans son HLM, manger du poulet aux hormones
Pourtant, que la montagne est belle, comment peut-on s'imaginer»

... En voyant ce Tour de France, que ce sport a encore un quelconque sens.