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Les bureaucraties syndicales s’opposent à la Marche contre la vie chère

Lien publiée le 17 septembre 2022

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

La participation des syndicats à la « marche contre la vie chère » fortement compromise - Rapports de Force

La France insoumise a fait part de sa volonté d’organiser une « marche contre la vie chère » mi-octobre. Une initiative qui souhaitait associer les syndicats. Mais Solidaires n’ira pas, la FSU probablement pas non plus, et la CGT traine des pieds.

marche contre la vie chère

Les trois plus grosses organisations syndicales engagées dans la construction d’une « marche contre la vie chère » aux côtés de la NUPES ne mettront pas toutes leurs forces dans la bataille pour mobiliser. C’est ce qui ressort d’une réunion entre les membres de la NUPES, des syndicats et des associations qui a eu lieu ce 12 septembre. Certains syndicats ne signeront même pas le communiqué d’appel à manifester.

C’est le cas de l’Union syndicale Solidaires. Elle est, pour l’heure, la seule organisation à avoir clairement refusé de signer un appel à défiler avec la NUPES mi-octobre. De son côté, la FSU, se laisse encore un peu de temps pour décider, même si son secrétaire général n’y croit déjà plus.« On n’appellera très probablement pas », concède Benoît Teste. Quant à la CGT ? Elle lambine : « on attend de voir comment la grève interprofessionnelle du 29 septembre va se dérouler avant de se prononcer », assure Céline Verzeletti, secrétaire confédérale CGT. Des hésitations qui en disent long et montrent bien que s’afficher dans la rue aux côtés des leaders de la NUPES est loin d’être une priorité. L’implication dans la « marche contre la vie chère » se fera donc à minima.

Indépendance syndicale

Une première réunion rassemblant toutes les organisations syndicales proches de la gauche, les membres de la NUPES (plus le NPA) et des associations avait déjà eu lieu le 23 août (voir notre article complet sur le sujet). Si aucune décision n’avait été prise alors, aucune organisation syndicale ne s’était montrée défavorable à la signature d’un appel commun à manifester. Que s’est-il passé depuis ?

Les déclarations de Jean-Luc Mélenchon lors de l’université d’été de la France insoumise ont été mal prises par les syndicats. « Nous aurons une belle marche à la moitié du mois d’octobre. Et si tout le monde n’est pas d’accord, et bien c’est pas grave, on fera avec ceux qui sont d’accord », avait alors annoncé le leader insoumis.

Un coup d’éclat qui tombait particulièrement mal. A savoir le lendemain de la publication d’un communiqué signé par les syndicats et les membres de la NUPES précisant bien que les discussions étaient toujours en cours. « Ce n’est pas bien ce qu’a fait Mélenchon. On a eu l’impression que tout était ficelé, non pas que nous étions dans la co-construction », explique Simon Duteil, co-délégué général de Solidaires.

Après avoir organisé un vote de ses fédérations syndicales adhérentes, l’Union syndicale Solidaires a finalement décidé qu’elle ne participerait pas à une marche mi-octobre. « Seule une courte majorité était en faveur de notre participation. Or, nous fonctionnons au consensus sur ce genre de décision et nous n’avons pas voulu diviser Solidaires sur ce point. D’où notre refus », affirme Simon Duteil. « Les déclarations de Mélenchon ont confirmé une crainte que nous avions depuis le début. À savoir le fait que le syndical soit subordonné au politique », appuie Benoît Teste, secrétaire général de la FSU. Dans ce contexte, les organisations syndicale préfèrent rester concentrées sur la préparation de la grève interprofessionnelle du 29 septembre.

Rester bienveillants et conserver un cadre commun

Malgré tout, les syndicats indiquent leur volonté de ne pas nuire à la mobilisation de la NUPES. « On ne sera sans doute pas dans la participation mais dans une forme de soutien bienveillant », relativise Benoît Teste. En clair : pas d’appel à marcher signé conjointement avec les partis politiques et les associations, mais peut-être un communiqué de soutien signé individuellement. Derrière ces nuances de forme : la volonté de marquer une distance avec les partis politiques. Et le constat que le premier rendez-vous commun a été un peu manqué, même si d’autres sont possibles à l’avenir.

Aurélie Trouvé, députée LFI souhaite d’ailleurs insister sur le fait « qu’un cadre commun », à savoir ces fameuses réunions entre organisations syndicales, associations et partis politiques, a été mis en place. Et qu’il est amené à perdurer. « La méfiance des syndicats envers le politique a des ressorts qui sont très longs, cela ne va pas se régler en quelques semaines. Mais le cadre de travail que nous avons mis en place est inédit et il va nous permettre de préparer de futures initiatives communes », veut croire cette ancienne co-présidente d’Attac. Une prochaine réunion est d’ailleurs organisée le 4 octobre.

En attendant, la mise en garde de Jean Luc Mélenchon lors de son université d’été, «  Et si tout le monde n’est pas d’accord, et bien c’est pas grave, on fera avec ceux qui sont d’accord », a finalement fait office de prophétie auto-réalisatrice. La France insoumise devrait annoncer la date précise de sa manifestation d’ici quelques jours.