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De la faiblesse de l’esprit critique envisagé comme « compétence »

Lien publiée le 20 octobre 2022

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De la faiblesse de l’esprit critique envisagé comme « compétence » | L’Anticapitaliste (lanticapitaliste.org)

Éditions Pontcerq, 124 pages. 0 euro. Disponible sur https ://www.pontcerq.fr/.

Le règne des sciences cognitives sur la formation des enseignantEs et sur les pratiques d’enseignement a mis la pédagogie des compétences au centre du jeu... Ce qu’il en est lorsque la compétence en question n’est autre que « l’esprit critique »...

Un tract

Un livre gratuit, ce n’est pas banal. Signature de l’éditeur. Texte court, efficace, selon le mode du livre tract. Chez Pontcerq on aime bien dégommer les pédants zélateurs de la pédagogie par compétences, ce dont ne se privait pas un ouvrage précédemment chroniqué ici même1.

Cette fois, Pontcerq cible l’ambition récente de l’Éducation nationale de former les générations futures à « l’esprit critique ». La préoccupation affichée par l’autorité académique semble être de doter l’élève — en tant qu’individu apprenant isolé — d’une sorte de pare-feu lui permettant de faire le tri parmi les flots sans maîtrise de l’information parvenant par le biais des outils numériques.

Pour les instructeurs officiels, « l’esprit critique » se réduit à un simple traitement de l’information, à une approche très formelle des vecteurs de transmission de cette information. Il se situe en dehors des disciplines, comme en surplomb, il s’exempte de la question du contenu. Le savoir est ainsi réduit au statut de l’exemple qui permet de faire briller la compétence.

Pour Pontcerq, bien entendu, la réduction ne passe pas, et le livre entend le faire savoir, qui se réfère à une plus haute idée de ce que l’on peut proposer à l’élève. Confronté à un monde tourmenté au cœur d’une époque qui ne manque ni de danger ni de causes d’inquiétude, « il faut exiger de la pensée, dans les écoles […] bien davantage de puissance critique et bien davantage de joie ».

Au débat !

Le sous-titre (« Esquisse d’une réponse aux sciences cognitives – faite depuis la philosophie ») annonce la polémique, invite au débat. Au-delà de l’essentielle réfutation des thèses qui valent aujourd’hui chez les décideurs libéraux pour l’éducation, que l’on retrouve d’ailleurs quasiment mot pour mot dans le monde de l’entreprise2, le développement « depuis la philosophie », qui joue la discipline contre la pédagogie, ouvre certainement un large champ de discussion dans les salles des profs et auprès de toutes celles et de tous ceux qu’intéressent une pensée politique sur l’école.

  • 1.Voir notre recension de Quelques considérations sur l’enseignement des sciences naturelles, dans les écoles, au début du XXIe siècle, dans l’Anticapitaliste n° 571, 3 juin 2021.
  • 2.Lors du Forum économique mondial de Davos (2020), le rapport « Futur of jobs » citait la pensée critique comme une des 10 « soft skills » — compétences comportementales — essentielles pour l’emploi de demain.