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Lyon. La métropole EELV met à la porte 22 agents de nettoyage et sollicite le préfet pour casser leur grève
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Depuis le 10 octobre, 22 agent.es du nettoyage de la gare routière de Lyon Perrache, employé.es par la société sous-traitante Arc-en-ciel, sont en grève pour conserver leurs emplois suite à la décision de la Métropole, dirigée par EELV, de ne pas renouveler leurs contrats. Interpellée par les grévistes, la Métropole se lave les mains et appelle le préfet à intervenir pour casser la grève
Photo : @RachelKéké
Depuis trois semaines, 22 agent.es du nettoyage de la gare routière de Lyon Perrache, employé.es par la société sous-traitante Arc-en-ciel sont en grève pour conserver leurs emplois. Si l’entreprise Arc-en-ciel, connue pour les conditions de travail déplorables qu’elle inflige à ses salarié.es, est responsable de cette situation, la collectivité qui la sous-traite n’est pas en reste. En effet, la Métropole Grand Lyon a annoncé que les contrats de ces agent.es, qui se terminent à la fin de l’année, ne seront pas renouvelés en janvier en raison d’un changement dans sa politique d’attribution de marché.
Interpellée par les grévistes et par la députée Rachel Kéké venue les soutenir sur leur piquet, ce n’est que 16 jours après le début de la grève que la Métropole a communiqué dans une « Mise au point » : en se cachant derrière l’objectif de « transformer le marché public de nettoyage de la Gare Perrache en marché réservé à des structures d’insertion » pour « garantir des débouchés professionnels aux publics fragiles », la Métropole renvoie la balle au groupe qui détient Arc-en-ciel sur la question des emplois avant d’annoncer que « la collectivité a alerté [...] le Préfet de cette situation extrêmement dégradée, qui ne saurait se prolonger » .
Un communiqué des plus hypocrites de la part de la Métropole dirigée par EELV qui, derrière un discours se donnant l’apparence du social, prétendant agir au nom de « l’insertion professionnelle » et appelant la holding « à trouver des solutions individuelles respectueuses des qualifications et de l’ancienneté de chacun des employés », masque mal son l’objectif réel : briser la grève en appelant la préfecture à intervenir.
En réalité, au-delà du fait que la ville verte se montre plus préoccupée par les déchets qui s’entassent dans la gare que par le sort des employé.es, les raisons de cette rupture de contrat demeurent floues. D’après un représentant syndical des salarié.es, la politique promue par la Métropole ne serait pas systématique ni appliquée à tous les marchés. Les grévistes, pour leur part, ne croient pas à cette « politique d’insertion qui consiste à licencier 22 personnes », comme le rapporte Lyon Capitale.
Pour les salarié.es en grève, si la Métropole met fin au contrat avec Arc-en-ciel, c’est avant tout pour se « débarrasser des ex-grévistes de la gare routière Perrache » qui, en juin 2021, avaient mené une grève de 10 jours pour dénoncer le harcèlement et les humiliations infligé par un agent de la Métropole, comme nous le relations alors sur Révolution Permanente. Ce serait donc pour écarter des salarié.es combatives et combattifs, prêt.es à défendre leurs droits et leurs dignité, que la Métropole dirigée par EELV aurait changé de contrat. Si à ce stade la Métropole et Arc-en-ciel continuent de se renvoyer la balle en se tenant mutuellement pour responsable de la situation, les salarié.es restent déterminé.es à poursuivre leur grève tout en assurant un service minimal.
Dans un contexte où de multiples grèves éclatent pour revendiquer des augmentations de salaires face à l’inflation, cette grève des agent.es du nettoyage pour conserver leurs emplois rappelle que les conditions de travail et de vie des salarié.es de la sous-traitance sont soumises à une précarité encore plus grande. Elle résonne particulièrement à l’heure où d’autre agent.e.s de nettoyage du groupe prévoient de se mettre en grève pour dénoncer des conditions de travail terribles à Tolbiac. Si les secteurs ultra précaires, tels que celui du nettoyage, sont souvent invisibilisés et atomisés, il est plus qu’important aujourd’hui de leur apporter un soutien inconditionnel dans leur lutte et de créer des ponts avec d’autres secteurs qui sont aussi actuellement en grève, à l’instar de Géodis.