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Réforme des retraites : nous ne voulons ni travailler plus longtemps ni nous serrer la ceinture
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Macron et son gouvernement veulent à tout prix que la réforme des retraites « entre en vigueur à l’été 2023 ». Ils prétendent qu’il faudrait « travailler un peu plus longtemps » dans le privé et dans le secteur public sous le prétexte fallacieux de garantir la pérennité de notre système par répartition.
Le gouvernement craint les mobilisations, c’est clair : « Il ne s’agit pas de reculer brutalement d’un an, de deux ans ou de trois ans, l’âge de départ à la retraite mais de le décaler de quelques mois chaque année », a précisé la Première ministre Élisabeth Borne.
Au boulot jusqu’à 65 ans
Le gouvernement veut une réforme dure en utilisant des méthodes estimées plus douces : il envisage de relever progressivement l’âge de départ de 4 mois par an afin d’atteindre en 2031 un âge légal de départ à 65 ans, au lieu de 62 ans actuellement. Macron s’est seulement déclaré « ouvert » à un report de l’âge légal de départ à 64 ans au lieu de 65 ans, ce qui n’est pas un engagement. Quelques exceptions sont envisagées. Les personnes qui bénéficient actuellement d’un départ anticipé à 60 ans pourraient partir à 62 ans. Le droit de partir à 55 ans pour les personnes en situation de handicap serait maintenu. Le gouvernement veut supprimer les régimes spéciaux pour les nouveaux embauchés et n’envisage pas, bien sûr, de maintenir les acquis sociaux pour ceux-ci. Très peu de salariéEs seront épargnés par cette réforme. Seuls les régimes des marins, des danseurs de l’Opéra de Paris et de la Comédie-Française seront maintenus parce que leurs métiers « usent les corps », a déclaré Dussopt le ministre du Travail chargé des « concertations ». Tous les travailleurs qui ont exercé des métiers pénibles devraient partir plus tôt à la retraite, mais le gouvernement botte en touche en demandant que « les branches professionnelles identifient les métiers, tâches ou situations de travail susceptibles d’être exposées »
À la retraite, des pensions souvent misérables
La pension minimum est depuis le 1er juillet 2022 de 953,45 euros pour une personne vivant seule qui a travaillé à « taux plein ». Pour en bénéficier, il faut avoir cotisé pour sa retraite un nombre précis de trimestres, variable selon l’année de naissance, ou partir à la retraite à 67 ans. Dussopt a annoncé que la retraite minimum pourrait être portée à 85 % du Smic net qui est de 1 329 euros par mois, soit une pension de 1 130 euros. Selon une note de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques du ministère de la Santé (Drees) publiée en 2019, il faudrait 1 760 euros pour vivre décemment en France.
Macron entre mensonges et précipitations
Le rapport du Conseil d’orientation des retraites (COR) présenté le 15 septembre 2022 annonce que le système de retraites a été excédentaire en 2021 de près de 900 millions d’euros. Il estime cette fois à partir des chiffres déjà connus que cet excédent serait de 3,2 milliards d’euros en 2022. Macron a néanmoins sans vergogne affirmé fin septembre que « le conseil d’orientation des retraites a dit il y a quelques jours que notre régime de retraite était en déficit. Je le dis de manière lucide, je dis la vérité aux Françaises et aux Français, nous ne pouvons financer cela qu’en travaillant davantage et en produisant plus de richesses ». Quelques jours plus tard, il prétend que « l’on ne peut pas attendre », et envisage même au lieu d’une loi spécifique d’introduire sa réforme dans le cadre du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) tout en précisant pour la galerie que « le gouvernement la conduira par la concertation sociale et en cherchant les compromis ». Il a manqué le coche, mais le gouvernement n’hésitera sans doute pas à utiliser l’article 49.3, comme il l’a fait en première lecture.
Il faut faire échouer cette réforme
Nous ne ferons pas échouer cette réforme au Parlement. Le seul moyen est une mobilisation d’ensemble. C’est possible ! Tous les sondages indiquent une opposition importante de la population à ces attaques. Un front syndical large devrait pouvoir être construit pour préparer une mobilisation d’ensemble et bloquer le pays par la grève jusqu’à ce que le gouvernement capitule.