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Insurrection bolsonnariste au Brésil
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Des soutiens de l’ancien président d’extrême droite, opposés au retour au pouvoir de Lula, ont saccagé le Congrès, la Cour suprême et le palais présidentiel à Brasilia, dimanche. Jair Bolsonaro a simplement évoqué des invasions qui « enfreignent » la démocratie.
Des centaines de partisans de l’ancien président d’extrême droite Jair Bolsonaro investissent le Congrès, à Brasilia, le 8 janvier 2023. SERGIO LIMA / AFP
Après plus de quatre heures de chaos, le calme revient peu à peu à Brasilia malgré la tentative d’insurrection, dimanche 8 janvier, de centaines de militants de l’ancien président d’extrême droite Jair Bolsonaro. La police a évacué, en soirée, le Congrès, la Cour suprême et le palais présidentiel du Planalto après un assaut donné par des manifestants qui refusent de reconnaître l’élection du président Luiz Inacio Lula da Silva, dit Lula.
Arrivé dans la soirée dans la capitale, le chef de l’Etat, en fonction depuis seulement une semaine, a constaté les dégâts. Plus tôt, depuis Araraquara, dans l’Etat de Sao Paulo, il avait dénoncé des « vandales [et] fascistes fanatiques ».
« Nous allons tous les retrouver et ils seront tous punis de manière que personne n’ose avec un drapeau national sur le dos ou en portant le maillot de l’équipe brésilienne [de football] prétendre être patriote, être Brésilien, et faire cela », avait-il prévenu. L’emblématique maillot jaune de la « Seleçao » est devenu un symbole que se sont approprié les bolsonaristes.
« Ceux qui ont financé [ces manifestations] vont payer pour ces actes irresponsables et antidémocratiques », avait également insisté le président Lula, avant de prendre un vol pour la capitale.
La situation semblait maîtrisée dans la nuit. Un grand nombre d’émeutiers sont restés dans les alentours des lieux de pouvoir de la capitale brésilienne, au cri de ralliement « intervention militaire » (pour chasser M. Lula du pouvoir), malgré les fumées des gaz lacrymogènes ou les canons à eau de la police.
Après plusieurs heures de silence, l’ancien président Jair Bolsonaro s’est exprimé, sur son compte Twitter, en semblant dénoncer, du bout des lèvres, la tentative d’insurrection de ses partisans, tout en la mettant sur le même plan que deux mouvements sociaux importants qui ont eu lieu au Brésil par le passé.
Les manifestations pacifiques, sous la forme de la loi, font partie de la démocratie. Cependant, les pillages et les invasions de bâtiments publics tels qu’ils se sont produits aujourd’hui, ainsi que ceux pratiqués par la gauche en 2013 et 2017, enfreignent la règle.
Dans un autre tweet, Jair Bolsonaro, qui se trouve actuellement en Floride, aux Etats-Unis, a cependant « rejeté les accusations, sans preuve » de son successeur Lula, qui a déclaré que le « discours » de son prédécesseur d’extrême droite avait « encouragé » les événements du jour.
Au moins 400 personnes arrêtées
Le ministre de la justice et de la sécurité publique, Flavio Dino, a assuré tard dimanche en conférence de presse que les lieux de pouvoir avaient été totalement évacués et que plus de 200 personnes avaient été arrêtées. « Ils ne parviendront pas à détruire la démocratie », a-t-il lancé, qualifiant les invasions de « terrorisme putschiste ».
De son côté, Ibaneis Rocha, le gouverneur du district fédéral de Brasilia, a déclaré qu’au moins 400 personnes avaient été interpellées. M. Rocha a tweeté que ces personnes « paieront pour les crimes commis ». « Nous continuons à travailler pour identifier tous ceux qui ont participé à ces actes terroristes cet après-midi », a-t-il ajouté.
M. Rocha, allié de Jair Bolsonaro, a présenté ses excuses au président Lula dans une vidéo. « On surveillait avec le ministre Flavio Dino tous ces mouvements (…) A aucun moment on a pensé que ces manifestations prendraient de telles proportions », a-t-il affirmé.
D’autres alliés du président sortant se sont également désolidarisés de ces violences, dont Valdemar Costa Neto, président du Parti libéral, le mouvement de M. Bolsonaro, qui a regretté « un jour triste pour la nation brésilienne ».
Pendant l’assaut, le président Lula avait placé les forces de l’ordre locales sous le commandement des forces fédérales pour reprendre en main la sécurité à Brasilia où les policiers ont été totalement débordés.
Des images qui rappellent l’assaut du Capitole à Washington
Une vidéo publiée sur Twitter par le journal O Globo montrait plusieurs personnes qui, après avoir brisé une vitre, seraient entrées à l’intérieur du Parlement. Des images diffusées sur les réseaux sociaux ont également montré des supporteurs de Jair Bolsonaro s’en prendre au palais présidentiel et à la Cour suprême.
D’autres rapportent des bureaux de parlementaires détériorés ou des manifestants debout sur les sièges de l’hémicycle du Sénat. Les dégâts semblent considérables, dans ces bâtiments, trésors de l’architecture moderne et regorgeant d’œuvres d’art. Des tableaux d’une valeur inestimable ont été endommagés, dont Les mulâtres, du peintre moderniste Di Cavalcanti, exposé au Palais présidentiel et percé de plusieurs trous, selon des photos circulant sur les réseaux sociaux.
Sur les fenêtres de la façade du Congrès qui n’ont pas été brisées étaient inscrites certaines des revendications : « Intervention maintenant », « Suppression des trois pouvoirs », exécutif, législatif et judiciaire. Sur la place, deux voitures de police ont été vandalisées et au moins une a été incendiée.
Le président du Sénat, Rodrigo Pacheco, a dit sur Twitter « rejeter avec véhémence cette manifestation antidémocratique, qui doit être punie par la rigueur de la loi ». Un syndicat de presse local a fait état de l’agression de cinq journalistes. Parmi eux, un photographe de l’Agence France-Presse a été frappé et s’est fait voler tout son matériel.
La zone autour de l’institution avait été bouclée par les autorités, mais les bolsonaristes qui refusent d’accepter l’élection de Lula sont parvenus à rompre les cordons de sécurité, malgré le recours par la police à des bombes lacrymogènes pour tenter de les repousser en dehors du périmètre du site. Plusieurs dizaines de personnes sont parvenues à monter sur la rampe de ce bâtiment à l’architecture moderne pour en occuper le toit.
Les images impressionnantes, rappelant l’assaut du Capitole, à Washington, le 6 janvier 2021, montrent une véritable marée humaine affluer vers le Congrès. Celui-ci regroupe dans un même bâtiment la chambre des députés et le sénat. Mais à la différence de l’attaque sur le Congrès américain, les bâtiments gouvernementaux envahis à Brasilia étaient vides en ce dimanche.
Des bolsonaristes manifestaient déjà devant des casernes militaires depuis la défaite du président sortant d’extrême droite, le 30 octobre 2022. Ils réclamaient l’intervention de l’armée pour empêcher Lula de revenir au pouvoir pour un troisième mandat, après ceux de 2003 à 2010. Certains d’entre eux avaient également bloqué des axes routiers pendant plus d’une semaine après l’élection.