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Qui a peur de battre Macron ?

Lien publiée le 17 janvier 2023

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

Qui a peur de battre Macron? – Editorial du 16 janvier 2023 – Arguments pour la lutte sociale (aplutsoc.org)

Il est probable que la journée du 19 janvier sera puissante. Elle le sera malgré une question évidente : annoncer par avance qu’on va faire une « journée » et puis une autre et ainsi de suite, c’est faire savoir par avance qu’on ne compte pas gagner le 19. On compte gagner quand et gagner quoi ?

Ce que veut la grande majorité, c’est gagner le RETRAIT de la contre-réforme, ce qui sera une défaite majeure pour Macron. Beaucoup d’appels intersyndicaux départementaux le disent, mais le fait que l’appel commun national ne le dise pas ne saurait être laissé de côté : quand on ne veut pas écrire ce qui semble évident, c’est qu’on ne veut pas l’écrire …

Gagner quand ? Le gouvernement a annoncé son calendrier. Adoption du projet de loi en conseil des ministres le lundi 23 janvier. Ouverture du débat parlementaire le lundi 6 février. Là, attention : vous avez aimé le 49-3 ? Vous allez adorer le 47-1 : cet article de la constitution rajouté sous Sarkozy en 2008 permet de stopper à 20 jours, pas un de plus, la discussion à l’Assemblée d’un « projet de loi de financement de la sécurité sociale » (PLFS), ce que sera la loi anti-retraites, et permet de procéder par ordonnances au bout de 50 jours. Là, c’est l’article 38 : le parlement « autorise » le gouvernement à légiférer directement par ordonnances. Sinon, il lui reste toujours le 49-3.

Voilà la constitution de la V° République : à la date du 6 février + 50 jours, soit le 28 mars, le gouvernement peut s’arroger les pleins pouvoirs contre nos retraites. Rien de plus antidémocratique, bien entendu.

L’intersyndicale nationale annonce que le 19 janvier au soir, elle va « prolonger le mouvement de mobilisation et convenir d’autres initiatives ». Circule d’ores et déjà la date du jeudi 26 janvier.

L’intersyndicale nationale dit à Macron et à Borne que le jeudi 19 au soir, ils n’ont pas à céder. Ensuite, elle envisage d’autres dates dont celle du 26 qui, tiens donc, saute par-dessus l’adoption du projet anti-retraite en conseil des ministres le lundi 23. Et ensuite : sautera-t-on pareillement par-dessus l’arrivée du projet à l’Assemblée le 6 février ? Et par-dessus sa sortie expéditive le 26 février ?

On peut, certes, « durcir » le scenario, « s’inscrire dans la durée », en brandissant la possibilité d’AG le 19 qui reconduisent la grève. Mais il leur faut une perspective de victoire rapide et donc d’action efficace.

L’action efficace, chaque syndicaliste sait cela sur le terrain parce qu’il le fait, c’est appeler à aller ensemble là où ça se décide, au plus tard au moment où ça se décide. On fait cela en direction du patron, du PDG, du DRH, du chef de service, du directeur d’ARH, du recteur. Quand il s’agit du premier décideur, de Macron, pouf : ça devient un problème ! Un problème politique.

Mais l’indépendance syndicale, ce n’est pas la protection politique accordée au décideur en chef. Chacun sait très bien que gagner pour nos retraites revient à battre Macron par KO debout. On en a peur ?

Les millions qui vont agir le 19 janvier prouvent, par le fait même, que eux n’en ont pas peur.

C’est cela, la vraie question de la «tactique des luttes » ou du « plan d’action », et elle est politique. Les dirigeants de la FNIC-CGT (Industries Chimiques) voulant montrer qu’ils sont de vrais combattants « de classe et de masse » avant le congrès confédéral, annoncent des appels à la grève dans les raffineries le 19 janvier, le 26 et le 27, et le 6 février avec possibilité que celle-ci soit reconductible. Ce faisant, ils ne se distinguent de l’intersyndicale nationale qu’en annonçant deux journées d’action pour le prix d’une, en pariant que les ouvriers des raffineries décideraient de partir en grève le 6 février après avoir perdu trois journées annoncées d’avance …

Si l’on veut GAGNER et donc BATTRE MACRON alors c’est la grève, pas pendant des semaines, pas par procuration, mais tous ensemble le même jour pour le RETRAIT, se centralisant par une manifestation dirigée sur l’exécutif, sur Macron, qui est la voie. C’est parfaitement possible. L’obstacle est politique et il est aux sommets de nos organisations.

Le 16-01-2023.