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CGT : Marie Buisson peine à s’imposer pour remplacer Philippe Martinez

CGT

Lien publiée le 29 janvier 2023

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

(Les Echos du 26 janvier) La candidate adoubée par Philippe Martinez pour prendre sa succession se retrouve en difficulté. Les initiatives de l'entourage de l'actuel secrétaire général de la Confédération Générale du Travail (CGT), qui doit passer la main à la fin du mois de mars 2023, ne l'aident pas.

Marie Buisson est actuellement secrétaire générale de la Fédération de l’Enseignement, de la Recherche et de la Culture (FERC) de la CGT.

Elle commence tout doucement à s'exprimer dans les médias. Mercredi 25 Janvier 2023, Marie Buisson était invitée au Journal de 13 heures de France Inter, mais la candidate adoubée par Philippe Martinez au mois de juin 2022 pour lui succéder à la tête de la CGT ne réussit toujours pas à s'imposer au sein de la confédération. Plus le temps passe, plus elle apparaît fragilisée, alors qu'il ne reste plus que deux mois avant le congrès de la CGT où sera désigné le futur numéro un du deuxième syndicat français, à la fin du mois de mars 2023 à Clermont-Ferrand.

Cette bataille interne ne transparaît pas dans le conflit contre la réforme des retraites qui rassemble au contraire l'organisation. Si au départ, les ultras ont commencé à dénoncer les journées de mobilisation trop éloignées les unes des autres, l'ampleur du succès de la journée du Jeudi 19 Janvier 2023 a fait prendre conscience de l'intérêt de la démarche unitaire et c'est avec précaution que les appels à d'autres journées de grève sont lancés.

La candidature de Marie Buisson n'en fracture pas moins la CGT. Le choix de Philippe Martinez est de plus en plus contesté. Le dernier épisode en date est la rencontre qui a eu lieu entre vingt-trois des trente-trois fédérations de la CGT, Mardi 24 Janvier 2023. Les discussions ont été longues, elles ont duré plus de quatre heures et elles ont été denses. La Fédération de la Métallurgie, dont Philippe Martinez est issu, a quitté la réunion avant la fin. Il en est ressorti la décision de rédiger un courrier commun à la direction confédérale. Il devrait demander en substance un débat sur la composition de la future direction de la CGT et son fonctionnement lors de la réunion du Comité Confédéral National (CCN) de la CGT du Mercredi Premier Février et du Jeudi 2 Février 2023.

Le nombre de signatures au bas de ce courrier en cours de rédaction dont le ton sera soft, selon les termes d'un militant, comptera évidemment beaucoup. Derrière cette lettre, ce qui se profile, en cas de réitération par Philippe Martinez du refus déjà exprimé sur le sujet au mois de novembre 2022, c'est la demande d'une réunion extraordinaire du CCN de la CGT qui ferait monter encore la tension d'un cran.

L'attitude de Marie Buisson lors d'une première réunion des fédérations, Mardi 10 Janvier 2023, puis son absence à la réunion du Mardi 24 Janvier 2023 ont contribué à faire grimper la température. Attaquée sur la ligne qu'elle défend d'une alliance avec notamment Greenpeace dans le collectif Plus jamais Cela, elle n'a pas joué la carte du rassemblement en reconnaissant la nécessité d'un débat interne. Elle est apparue au contraire droite dans ses bottes, selon l'expression d'un participant, quittant même la réunion sans prévenir avant la fin.

Affolement ou amateurisme, une initiative de ses partisans en a rajouté. Deux déclarations, une première déclaration signée par cent soixante-dix-huit femmes, puis une seconde déclaration signée par cent cinquante-trois hommes, dont quatre ont contesté leur présence sur la liste, ont été diffusées il y a une semaine. Censées venir de la base, elles ont été en réalité écrites par l'entourage direct de Philippe Martinez, sa directrice de cabinet, Elsa Conseil, auteure du texte féminin, non élue, et David Dugué, auteur du texte masculin, l'administrateur de la CGT sur le départ.

Il apparaît de surcroît, ont compté les Echos, que trente pour cent des signataires de ces textes viennent de la FERC dirigée par Marie Buisson, que seule une petite poignée de leaders de la CGT l'a signée et qu'aucune femme ni homme emblématique de la CGT n'y figurent. Le contenu même des adresses a alimenté la colère. Ainsi la déclaration des femmes dénonce que, en 2023 à l'intérieur de la CGT, une femme doive encore avoir à démontrer qu'elle est capable d'avoir des idées, d'impulser et de diriger. « L'instrumentalisation de justes revendications concernant les femmes nuit à leur lutte », a répondu une militante de la Fédération Nationale des Mines et de l’Energie (FNME), Marie-Claire Cailletaux, par écrit, résumant assez bien le sentiment général. Les partisans de Marie Buisson sont apparus comme les diviseurs dans un syndicat qui déteste cela.

Pour l'heure, cependant, un seul candidat s'est déclaré pour le poste de secrétaire général de la CGT et il n'est pas assuré statutairement de se présenter. Il s'agit du secrétaire général de l’union départementale des Bouches du Rhône, Olivier Mateu.

Cet ultra ne constitue pas un danger pour Marie Buisson tant ses positions font figure de repoussoir, mais il n'est pas impossible que sa présence ouvre la voie à une troisième candidature de rassemblement. Le nom de Sébastien Menesplier revient avec insistance, mais il n'est pas encore candidat.