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Pérou: La rébellion ne cesse de croître contre le gouvernement assassin de Boluarte et le Congrès

Pérou

Lien publiée le 5 février 2023

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

La rébellion ne cesse de croître contre le gouvernement assassin de Boluarte et le Congrès | Liga Internacional de los Trabajadores (litci.org)

Alors que ce texte était en cours de rédaction, le gouvernement de Dina Boluarte et du Congrès ont assassiné Víctor Santisteban Yacsacilca (55 ans) à Lima, une nouvelle action répressive de la police nationale. Víctor Santisteban a reçu l’impact de mitraille dans la tête, comme tant d’autres blessés le jour du 28 janvier, mais les blessures ont mis fin à sa vie.

Parti Socialiste des Travailleurs (PST), la section de la LIT au Pérou,

le 29 janvier 2023

Le Pérou connaît une rébellion populaire dont l’épicentre est le Sud andin (notamment Cusco et Puno), et qui s’est déplacée ces dernières semaines vers Lima, la capitale du pays.

Après le massacre qui a eu lieu à Juliaca (Puno), au cours duquel la police a tué 17 combattants, des milliers de personnes, principalement originaires des hauts plateaux du sud, ont marché sur Lima pour étendre et faire entendre leur protestation.

La rébellion prenant de l’ampleur, la Confédération Générale des Travailleurs du Pérou (CGTP) a appelé à une journée de lutte, organisée le 19 janvier, qui a été massive et s’est terminée par de violents affrontements avec la police et un incendie dantesque dans une vieille maison du centre de la ville.

À partir de ce jour, la journée s’est transformée en rendez-vous permanent, et à Lima, les marches de masses se succèdent jour après jour, se terminant toujours par de graves affrontements avec la police, laissant dans leur sillage une traînée de blessés, d’arrestations et de chaos.

Le gouvernement considérait la situation « sous contrôle » ; et pour ramener « l’ordre », il décide d’intervenir le 21 janvier à l’Université de San Marcos, sur le campus de laquelle 200 manifestants venus des provinces passaient la nuit (sur une moyenne de 7 à 8 000 qui restaient dans la capitale). L’opération menée avec des chars défonçant les grilles d’entrée et avec des centaines de policiers d’assaut faisant irruption dans le campus, arrêtant violemment toutes les personnes présentes, les enfermant et les plaçant au sol, puis les emmenant à la Dircote (Direction Contre le Terrorisme), a rappelé les pires moments du dictateur génocidaire Fujimori, auquel l’identité du régime dirigé par Boluarte était automatiquement associée.

La même chose était prévue en province. Les forces de police contre-attaquaient dans les zones les plus radicalisées pour tenter de libérer les routes bloquées, provoquant de nouveaux affrontements violents et sanglants. À Chao (sur la côte nord du pays, où un blocus est également maintenu), une autre victime a été abattue. À Ilave (Puno, à la frontière avec la Bolivie), une autre personne a été assassinée, cette fois un adulte de 62 ans, membre de la communauté aymara. Ces deux crimes ont provoqué d’autres réactions violentes. Le peuple aymara est sorti en masse et a affronté la police jusqu’à ce qu’elle s’enfuie, brûlant le poste de police et d’autres bâtiments publics et privés.

Lima ne restait pas au balcon. Les secteurs démocratiques, déjà ébranlés par le massacre des combattants, ont vu dans l’occupation de l’université non seulement la violation de son autonomie, mais une transgression brutale des libertés démocratiques sous le couvert d’un discours officiel qui qualifiait les combattants de « terroristes ». Pour rendre les choses encore plus plausibles, Ricardo Quiñe, un policier qui faisait partie de l’opération, enregistra et diffusa sur les réseaux sociaux une vidéo dans laquelle il étalait sa satisfaction en montrant les présumés terroristes piégés. Les détenus, cependant, étaient de simples paysans dont on n’a rien trouvé dans les sacoches pour les qualifier comme violents, et moins encore comme terroristes. Cela a déclenché une réaction du mouvement étudiant, jusqu’alors à l’écart de l’actualité, qui s’est rassemblé par centaines pour manifester devant le siège de la préfecture. En même temps, les compatriotes des détenus ont organisé de nouveaux convois pour renforcer leur présence à Lima.

Dans ce contexte, la CGTP, toujours à la traîne des événements, a appelé à une nouvelle journée pour le mardi 24 janvier   alors que les détenus avaient déjà été libérés   sous la pression de la mobilisation et de la protestation de divers secteurs.1

La journée du 24

Le 24 janvier a été un véritable jour de fureur. La mobilisation a rassemblé trois secteurs. Il y avait le rassemblement « officiel », la CGTP et les partis de gauche, qui ont défilé, fait un tour de piste et se sont ensuite dispersés. La colonne provinciale, plus nombreuse et militante, qui était partie tôt le matin, s’est concentrée et s’est dirigée vers la place San Martín (située à quelques rues du siège du Palais du gouvernement et du Congrès), dont l’accès est barricadé par plusieurs rangées de policiers et de chars des Forces armées, et où de lourds affrontements ont eu lieu. Et les jeunes de l’université, qui sont sortis à différents moments pour former une forte colonne, ont également pris part aux affrontements.

Les grands médias, qui qualifient les manifestants de « violents » et de « terroristes », racontent comment les marches seraient dirigées et planifiées par de supposés appareils subversifs, et disent qu’elles sont financées par le trafique de la drogue et l’exploitation minière illégale. Un simple observateur des marches peut voir que la vérité n’est pas seulement différente mais particulièrement poignante.

Ceux qui sont venus à Lima sont pour la plupart des paysans pauvres et des membres de communautés andines ancestralement oubliées qui ont vu leurs espoirs de changement anéantis avec la chute de Castillo et sont sortis pour demander la fermeture du Congrès (majoritairement de droite) et la démission de Boluarte (considéré comme une « traître ») ; et ils ont tout simplement explosé face à la répression sanglante,

Ils se montrent tels qu’ils sont : habillés de leurs vêtements typiques, avec des chapeaux et certains portant des fouets. Dans les marches, ils portent des pancartes avec le nom de leur village d’origine ; dans d’autres, ils portent les noms des morts et brandissent le wiphala (le drapeau de Tahuantinsuyo), montrant leur identité et leur fierté.

Une assemblée de diplômés en psychologie de l’Université de San Marcos a montré comment cette grande lutte s’organise à partir de la base. L’assemblée a discuté de l’organisation de groupes de défense, équipés de casques, de masques et de boucliers ; de groupes d’aide, qui fournissent du vinaigre, de l’eau et des chiffons pour contrer les effets des gaz lacrymogènes ; de groupes d’assistance paramédicale, qui aident les blessés ; de ceux qui préparent la nourriture, de ceux qui rassemblent les ressources, et même de ceux qui sont chargés de désamorcer les gaz lacrymogènes en utilisant de l’eau avec du bicarbonate de soude. C’est évident : tout le monde sait qu’il ne s’agit pas d’une lutte pacifique, car les forces de police (et, à défaut, les forces armées) attaquent avec férocité, blessent beaucoup et tirent pour tuer. Et tout cela est assez bien coordonné via whatsapp par ceux qui se placent à la tête des différentes organisations.

La précarité et l’improvisation de la direction et de l’organisation de la lutte sont évidentes à tous points de vue. Par exemple, elle donne lieu à des actes de vandalisme et, d’autre part, elle ne permet pas de faire face aux urgences aux barrages.2

Auto-organisation et solidarité

Les imitations apparaissent au grand jour dans l’action pendant la lutte. Les marches sont des confrontations, ou finissent comme telles, dans de véritables champs de bataille ; et ce qui s’y concocte comme organisation est très peu, bien que profondément significatif parce que c’est de l’auto-organisation.

Le mardi 24, les affrontements se sont concentrés autour de la Plaza San Martin, envahie des quatre côtés par d’énormes masses de manifestants qui tentaient d’atteindre le Congrès. Une armée de policiers, occupant le centre de la place, a attaqué des quatre côtés, tirant une grêle de gaz lacrymogènes ; des policiers ont été tirés sur le corps, avec de la chevrotine ; et toute la scène était surveillée avec des drones et des caméras de surveillance. L’attaque ne faisait que mettre le feu aux poudres et les plus expérimentés   dont certains diplômés des forces armées    se lançaient dans un affrontement au corps à corps.

Dans le chaos de l’affrontement, où certains s’étouffent à cause des fumées, tout le monde se met en action : les plus expérimentés   dont certains sont diplômés de l’armée   partent avec leurs boucliers et leurs bâtons pour repousser les policiers. D’autres, depuis l’arrière, fournissent du vinaigre, des serviettes, des masques et de l’eau à ceux qui quittent l’épicentre à leur recherche ; d’autres encore assistent les blessés sur des brancards improvisés. Même parmi ceux qui courent pour s’abriter des bombes, certains sont vus portant de grands pots de nourriture, préparés pour nourrir les manifestants.

Auparavant, sur la Plaza 2 de Mayo, où le rassemblement a commencé, des bénévoles avaient distribué de la nourriture et des bouteilles d’eau à tous. C’est ainsi que la lutte se déroule. A l’intérieur d’une organisation précaire, ceux qui en font partie font preuve d’une énorme fraternité, se soutiennent, se serrent la main, s’entraident. De l’extérieur, l’aide est sans bornes. Les gens dans la rue applaudissent et crient, d’autres apportent des bouteilles d’eau et de la nourriture aux manifestants.

Les événements de la journée se sont soldés par un certain nombre d’arrestations, de blessés, et une ville en proie au chaos. Jusqu’au jour suivant.

Le chaos et la crise se propagent

C’est comme ça tous les jours à Lima. Et c’est plus grave dans les localités en conflit, qui comprennent le sud (11 régions) et diverses lieux du pays.

Le mercredi 25, des manifestants se sont dirigés vers l’ambassade des États-Unis, et une autre colonne s’est dirigée vers le centre résidentiel de San Isidro, cherchant à toucher d’autres cordes sensibles. Le jeudi 26, une grande marche des délégations de l’intérieur est partie de Puente Piedra (25 km au nord de Lima) en direction du centre, avec la présence de la population locale, fermant toute la route principale. Le vendredi 27, une autre marche a eu lieu à partir de la zone Est (San Juan de Lurigancho, le plus grand quartier de la capitale), également vers le centre. Le même jour, à Ica, une nouvelle confrontation avec la police a fait plus de 30 blessés des deux côtés, dont un policier dans un état grave.

Au moment de mettre sous presse, des milliers d’étudiants universitaires et de délégations de l’intérieur du pays défilent dans le centre de la ville.

Le chaos semble ne pas avoir de fin. Mais la confrontation est plus sévère dans les zones les plus convulsées où les manifestants ont le contrôle. Il y a pénurie de tous les produits de première nécessité, et ce qui est disponible est vendu à des prix prohibitifs : à Madre de Dios (dans l’Est du Pérou), une bouteille de GPL domestique coûte jusqu’à 100 dollars. Les distributeurs automatiques sont à court d’argent. On voit des producteurs jeter leurs produits, comme le lait, ou tenter de les vendre aux enchères. L’économie locale de nombre d’entre eux, qui vivent de la production et du commerce à petite échelle, semble ruinée. Les grandes entreprises en subissent également les conséquences : certaines sociétés minières (Antapaccay, Cusco) ont suspendu leurs activités ; les grands agro-exportateurs subissent de lourdes pertes en raison des récoltes non effectuées et des produits qui ne peuvent être expédiés. Le tourisme (l’une des principales sources de revenus de ces économies, notamment à Cusco) s’est ralenti : le Machu Picchu est vide. Et, en général, l’économie nationale semble être au point mort, ce qui renforce le sentiment de désespoir.

La souffrance de la population en difficulté dépasse toute description. Elle s’accroche stoïquement parce qu’elle sait qu’ils s’agit non seulement d’une lutte juste, mais aussi d’un défi où les gens ont le sentiment que le gouvernement leur a déclaré la guerre et qu’il n’y a pas de retour en arrière possible, même au prix d’une douleur accrue et de la possibilité de perdre sa propre vie.

Un gouvernement en crise

Derrière sa prétendue solidité (ainsi que sa prétendue maîtrise de la situation), le gouvernement commence à prendre l’eau. Ses politiques répressives ont échoué et n’ont fait qu’accroître les protestations et les troubles sociaux.

Le gouvernement de Boluarte a été mis en place et est soutenu par le soutien de l’aile droite du Congrès, un secteur qui compte dans ses rangs des officiers supérieurs retraités des forces armées qui ont participé à la lutte antisubversive des années 1980 et 1990. Le président du Congrès lui-même est un ancien général qui a été accusé de crimes contre l’humanité.

Pour ce secteur, c’est Sendero Luminoso qui a pris le pouvoir avec l’élection de Pedro Castillo (juin 2021). Et c’est pourquoi ils ne lui ont laissé aucun répit jusqu’à ce qu’ils parviennent à l’évincer. Après avoir célébré ce résultat, ils considèrent les manifestations comme une « gueule de bois » de la subversion, et c’est pourquoi se décharge sur elles toute la répression, avec le soutien et l’encouragement des médias dominants. Il y a déjà 60 morts. Et sous la couverture de « l’état d’urgence » sont menées toutes sortes d’actions arbitraires, comme les descentes dans les locaux des partis, l’assaut contre l’Université de San Marcos, l’arrestation sans discernement de militants. Le pire est que ces arrestations sont effectuées sous l’accusation de « terrorisme ». Les dirigeants de Fredepa (Frente de Defensa de Ayacucho) ont été arrêtés par la Dircote, qui a tenté de les poursuivre pour « terrorisme » en utilisant comme seule preuve le fait qu’ils s’étaient « prononcés » en faveur d’une Assemblée Constituante.

Associé au secteur de droite, on trouve le soi-disant centre politique (les anciens et les nouveaux partis de la bourgeoisie), qui voit dans ces manifestations une menace pour le régime démocratique sur lequel il fonde son pouvoir, et qui souhaite également qu’elles soient vaincues, certes avec des « formes » plus légales et constitutionnelles, mais non moins douces. Le Premier ministre Otárola fait office de lien direct entre l’aile la plus conservatrice du Congrès et le gouvernement, tandis que Boluarte zigzague entre les deux camps.

Mais comme l’assaut répressif échoue, Boluarte a tenté de démissionner, certains de ses ministres l’ont abandonnée, et elle se maintient au milieu de contre-marches, soutenues par les secteurs qui veulent qu’elle leur facilite la tâche en vue des élections.

Un nouveau front s’est ouvert pour Boluarte dans le secteur extérieur. Après la reconnaissance initiale qui lui a été accordée par la plupart des pays, il y a maintenant des prises de position quasi unanimes contre la violation flagrante des droits humains, et pour la nécessité d’une solution politique à la crise qui secoue le pays. En ce sens, il y a des déclarations, du Vatican jusqu’à l’ONU et l’OEA. La déclaration de Boric, président du Chili, a été particulièrement forte lorsqu’il a dit : « les gens qui descendent dans la rue sont abattus par ceux qui devraient les défendre« . La Commission des droits humains (CIDH) elle-même a publié un rapport qui parle d’un scandale mondial : les décès survenus répondent, pour la plupart, à un schéma : il s’agit de tirs visant la tête ou la région abdominale, dans le but de tuer et non de dissuader ; et la plupart des victimes n’étaient même pas en première ligne.

Le gouvernement veut affronter tout le monde dans l’arène diplomatique, et ses discours au monde extérieur sont si fallacieux que personne n’y croit. (Boluarte s’est présentée en mode virtuel lors d’une audience avec l’OEA.) Le régime est acculé au pays et à l’étranger.

Malgré cela, un secteur, l’extrême droite, veut aller jusqu’au bout et atteindre son objectif de vaincre la rébellion ; l’autre est prêt à trouver une issue, proposant maintenant d’avancer l’appel aux élections, mais en gardant Boluarte jusqu’à ce que le transfert ait lieu.

La sortie

Dans ce contexte, le positionnement même des classes fondamentales tend à changer. D’importants secteurs des classes moyennes qui, effrayés par les « violentistes », ont soutenu ou gardé le silence face à la répression sanglante, soutiennent aujourd’hui une partie des revendications, comme les élections anticipées et le rejet de la répression. La bourgeoisie se distancie de son aile droite qui montre une volonté de la mener au bord du précipice ; et elle penche maintenant pour l’avancement des élections à la fin de cette année, comme une sorte de moindre mal, au moins pour éviter une aggravation supplémentaire et pour gagner du temps pendant qu’un nouveau plan est élaboré. Bien entendu, cela ne correspond pas à la demande fondamentale des manifestants, qui réclament au minimum la tête de Boluarte. Mais ils jouent à isoler celle-ci, en repositionnant les secteurs démocratiques de leur côté, et ils entendent tirer profit de l’angoisse dans les localités en conflit.

L’expression ultime de cette relocalisation est le Fujimorisme. Ce parti, très présent au Congrès, est passé du soutien de la politique officielle à la proposition d’avancer les élections pour cette année (en octobre), coïncidant avec l’aile démocratique et la gauche réformiste de Verónica Mendoza. La proposition implique un changement par rapport à l’accord précédent (également pris sous la pression des luttes du 29 décembre), de tenir des élections en avril 2024 ; et elle doit être approuvée avant le lundi 31 janvier, date de clôture de la législature actuelle. La deuxième législature, convoquée pour le 15 février, se prononcera sur la ratification. Mais l’approbation, par le Congrès, de ces changements pour « sortir » de la crise est loin d’être facile.

Le vote nécessite plus de deux tiers des voix (87) et pour y parvenir, il faut un accord multipartite, de sorte que l’opposition d’un seul des blocs parlementaires rend un accord impossible. Le débat sur la proposition dans la nuit du 27 janvier s’est soldé par un vote de 45 voix en faveur de l’avancement des élections au mois d’octobre de cette année (et de 65 voix contre), ce qui montre qu’il est loin d’atteindre les 87 voix nécessaires.

La crise devrait encore donc s’aggraver avant qu’une issue ne soit trouvée. Les manifestations et les affrontements vont se multiplier ces jours-ci, et sous leur feu les différentes forces au parlement vont étirer comme du chewing-gum toutes les possibilités de prolonger leurs mandats respectifs.

Conscients de cette réalité, les manifestants proposent la chute de Boluarte comme seule issue viable. Non seulement parce qu’elle est responsable des morts, mais aussi parce que cela précipiterait la convocation d’élections, conformément à la Constitution.

Mais la réalisation de cette sortie de crise implique une lutte plus importante. Il s’agit de vaincre la politique de la Centrale [syndicale – NdT], qui consiste toujours encore à accompagner la lutte et non à la faire sienne pour garantir le triomphe des revendications fondamentales. Et de vaincre la politique de la « gauche » réformiste elle-même, qui concentre tout sur l’issue parlementaire : certains en alliance avec le fujimorisme pour approuver le projet de loi visant à avancer les élections à octobre, et d’autres (Bloc des Enseignants et Perou Libre) en alliance à des secteurs de droite qui sont dans l’opposition.