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Raffinerie de Normandie : énorme démonstration de solidarité face aux réquisitions
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Le gouvernement cherche à briser la grève des raffineurs par les réquisitions. Ce vendredi, à la raffinerie de Normandie, un énorme rassemblement de solidarité appelé par la CGT Total Normandie et le Réseau pour la grève générale lui a répondu, réunissant de nombreux secteurs et personnalités.
Face à l’aggravation des pénuries de carburants dans les stations-services et les aéroports, le gouvernement cherchent à briser la grève des raffineurs en reconductible depuis le 7 mars. Dans ce sens, ce mercredi le préfet de Seine-Maritime annonçait la réquisition de travailleurs de la raffinerie de Total Normandie. Les grévistes de la pétrochimie ont directement fait appel à la solidarité pour faire face à cette offensive anti-grève.
Pour continuer à s’opposer aux réquisitions, un rassemblement de soutien était appelé par la CGT Total Normandie et le Réseau pour la Grève Générale ce vendredi. Sur place, dès 11h, les soutiens locaux ont commencé à se rassembler : travailleurs du dépôt pétrolier de la CIM, de Chevron, éboueurs du Havre, dockers, ouvriers de Safran, de la centrale nucléaire de Paluel, ou encore militants des UL CGT du Havre et de Harfleur, … Alors que la gendarmerie et la police ont délogé le piquet dans la nuit, les forces de répression sont présentes en force, barrant l’accès des soutiens au parking de la raffinerie, et les cantonnant à un barnum situé de l’autre côté de la route.
1h30 plus tard, l’ambiance s’électrise avec l’arrivée du convoi organisé depuis Paris par le Réseau pour la grève générale, réunissant des travailleurs de la RATP, SNCF, La Poste, l’éducation, ainsi que de très nombreux étudiants. Accueilli avec enthousiasme, le convoi entonne immédiatement des slogans face à la route qui sépare les soutiens de la raffinerie : « grève générale », « Macron nous fait la guerre », « solidarité, avec les travailleurs réquisitionnés ».
Un enthousiasme qui laisse place à la détermination, quand les plus de 500 personnes présentes en soutien aux cotés des raffineurs font irruption sur la route, bloquant le trafic, et faisant face aux CRS casqués. Un face-à-face à l’issue duquel le piquet de grève devant l’entrée de la raffinerie est repris, en obligeant les policiers à céder face au nombre des grévistes et de leurs soutiens.
Une reprise à l’issue de laquelle Alexis Antonioli, secrétaire de la CGT Total Normandie, prend la parole : « Ce qu’ils veulent avec les réquisitions c’est un symbole. Ce qu’on leur oppose aujourd’hui, c’est un autre symbole, celui de la résistance face à ce gouvernement prêt à tout pour casser la grève. » Remerciant les soutiens, il souligne : « On est au-delà du combat de la réforme des retraites, ce qu’on veut c’est la fin de leur monde. »
De nombreux travailleurs du Havre suivent, soulignant l’enjeu de la solidarité du jour, leur détermination et l’importance de la séquence qui s’est ouverte après le 49-3. C’est le cas de Fabian Bourdoulous, de la CGT de la CIM, de Christophe Aubert, de la CGT ExxonMobil, de Johann Fortier de la CGT-Dockers du Havre, ou de Sylvain Chevalier, énergéticien à la centrale nucléaire de Paluel. Reynald Kubecki, CGT Sidel et membre du Réseau pour la Grève Générale, insiste : « La répression se met en place, il va falloir être vigilants. Les mots d’ordre de l’intersyndicale ne suffisent plus. Aujourd’hui, c’est la rue qui compte ! ». Jenny Grandet, de la CGT Safran, explique : « Il faut que tout le monde comprenne l’enjeu qu’il y a actuellement, il faut renverser tout ce système, c’est pas possible, il faut que ça s’arrête. On a le moyen de faire changer les choses, on est la masse ! »
De son côté, Adrien Cornet, délégué syndical CGT Total Grandpuits et membre du Réseau pour la Grève Générale revient sur la répression comme symptôme de la faiblesse du gouvernement :« Les patrons ont l’Etat, la police à leur service, nous ce qu’on a, c’est la grève ! Il faut qu’on s’unisse tous et qu’on aille les plier parce qu’on n’a jamais été aussi forts ! ».
Plusieurs membres franciliens du Réseau pour la grève générale prennent à leur tour la parole. A l’image de Clément, cheminot au Technicentre de Châtillon : « On est liés par les liens de la grève. Vous tenez le kérosène des aéroports et nous, on tient les TGV de la gare Montparnasse ! » Léo, étudiant et militant au Poing Levé raconte quant à lui ses plus de 50h de garde-à-vue : « Si on vient potentiellement prendre de la matraque ici à la raffinerie, c’est pas seulement pour les retraites, mais car on a compris qu’à vos côtés on peut aller beaucoup plus loin. »
Pour les membres du Réseau pour la grève générale, cet enjeu implique de s’organiser à la base. Laura Varlet, cheminote au Bourget, le note avec force : « L’intersyndicale nous pond une nouvelle date le 28. Soit on continue dans la lignée de ce qu’on a fait depuis le 49-3, reprendre nos luttes en main, être le maître de nos mouvements, soit on va droit dans le mur. Le Réseau pour la grève générale il sert à ça. On appelle à construire des comités d’action partout pour s’organiser à la base, pour organiser nos actions, pour se défendre face à la répression, c’est comme ça qu’on va gagner ! »
Dans la délégation parisienne du Réseau pour la grève générale, plusieurs personnalités ont joint leur voix à celles des ouvriers en grève et des étudiants. C’est le cas du philosophe Frédéric Lordon, qui appelle à « tout arrêter pour que tout commence », ou de la comédienne Adèle Haenel, qui a insisté sur l’enjeu de soutenir un tel piquet de grève : « En tant que féministe, notre place est ici sur les piquets de grève en soutien aux travailleurs. Ce qui compte, c’est la question du rapport de force, et c’est ce qui se joue ici avec les raffineurs ».
D’autres personnalités comme la députée de Seine-Maritime Alma Dufour ou le député du PCF Sébastien Jumel étaient aussi en soutien au rassemblement. Le rappeur Médine avait également répondu à l’appel d’étudiants du Réseau pour la grève générale en relayant le rendez-vous, mais aussi en se rendant sur place pour apporter son soutien.
Un rassemblement d’exception, à l’issue duquel la grève a été massivement reconduite jusqu’à lundi. Mieux, le taux de grévistes a augmenté dans la raffinerie de Normandie ce vendredi, une conséquence de cette mobilisation pour les syndicats. Alors que les soutiens partaient du piquet, un gréviste remercie les soutiens franciliens : « ça fait chaud au cœur et ça me marquera à jamais ».
Une énorme démonstration de solidarité qui montre la voie pour contrer l’offensive répressive du gouvernement alors que les réquisitions se multiplient, des éboueurs aux raffineurs en passant par les dépôts pétroliers. Une politique que refuse pourtant de mener l’intersyndicale, qui continue de garder largement le silence sur les réquisitions, et se refuse à organiser la résistance. Dans ce cadre, il est urgent de s’organiser à la base.