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Sophie Binet succède à Martinez à la tête de la CGT
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Sophie Binet succède à Philippe Martinez à la tête de la CGT | Les Echos
Après une nuit de jeudi à vendredi mouvementée, marquée notamment par le rejet de la candidature de Marie Buisson que poussait Philippe Martinez, le parlement de la CGT a élu Sophie Binet à la tête de la CGT. Née en 1982, cette conseillère principale d'éducation est actuellement secrétaire générale de l'Union des ingénieurs, cadres et techniciens de la CGT.
Le suspense aura décidément duré jusqu'au bout. Il ne restait plus que quelques heures ce matin aux instances de la CGT pour se mettre d'accord sur un nom pour succéder à Philippe Martinez qui puisse être annoncé aux près de 1.000 délégués réunis en congrès jusqu'à ce vendredi midi. La nuit n'y a en effet pas suffi. La situation s'est débloquée peu avant 8 heures. La secrétaire générale de la CGT ne sera ni Marie Buisson, ni Céline Verzeletti, mais Sophie Binet.
Née en 1982, cette conseillère principale d'éducation est actuellement secrétaire générale de l'Union des ingénieurs, cadres et techniciens de la CGT. Sa nomination sera annoncée aux quelque 950 délégués.
Pour comprendre ce qui s'est joué sur les douze dernières heures, Il faut revenir sur la procédure de désignation du secrétaire général de la deuxième confédération française. Lors du congrès, les délégués élisent une commission exécutive (CE), direction élargie de la centrale de quelques dizaines de membres (en l'occurrence une soixantaine).
La nuit n'a pas suffi
C'est à cette CE qu'il revient de proposer une candidate ou un candidat au poste de secrétaire général. Celle-ci ou celui-ci doit ensuite être élu par le Comité confédéral national (CCN) composé de tous les numéros Un des fédérations et unions départementales de la CGT. Ce CCN est en quelque sorte le parlement de la centrale, ou plutôt son Sénat puisqu'il est composé d'élus.
Les délégués ont bien élu mercredi soir les membres de la commission exécutive, qui doivent pour cela avoir obtenu plus de 50 % des voix. Ce qui n'a pas été le cas d'Olivier Mateu, le secrétaire général de l'Union départementale des Bouches-du-Rhône, représentant des ultras.
Le dépouillement a pris du temps, si bien que l'élection de la CE n'a été proclamée qu'à 23 heures. Importants pour la suite, sans être manifestement déterminants, les résultats des différents candidats n'ont pas été annoncés aux congressistes et doivent l'être ce vendredi matin. L a candidate de Philippe Martinez a été la plus mal élue avec 57,23 % des voix, loin derrière les 86,14 % des voix de Sophie Binet.
Marie Buisson, plus mal élue
Dans la foulée de cette proclamation devant le congrès, cette nouvelle CE s'est réunie pour choisir un nom. Elle a proposé au CCN la candidature de Marie Buisson. Ce n'est pas surprenant puisque, sur les 66 membres de la commission exécutive, une majorité est pro-Buisson.
Le problème est que cette dernière s'est révélée incapable d'élargir son bureau au-delà de ses partisans. Notamment parce qu'elle y a intégré une représentante de l'agroalimentaire. Cette fédération, soutien indéfectible de Philippe Martinez, a deux particularités : elle est membre de la FSM, organisation mondiale à laquelle sont affiliés nombre de syndicats de dictature (un vice-président est lié aux Mollah iraniens) ; ses dirigeants, dont plusieurs ont des liens familiaux, ont des démêlées avec la justice sur sa gestion financière.
A deux voix près
Le CCN a été saisi, dans ces conditions, de la candidature de Marie Buisson. Dans le cadre d'un vote par mandat, où sont donc pris en compte les effectifs de syndiqués pour chaque organisation, elle a été rejetée avec un score dans un mouchoir de poche puisqu'il lui aurait manqué deux voix.
La CE s'est de nouveau réunie. Au bout de quelques heures, Marie Buisson a quitté le congrès et certains disent qu'elle aurait démissionné. A 6 heures du matin, l'instance était toujours en réunion.
Certains insistaient pour rappeler l'enseignante tandis que la candidature de Céline Verzeletti, la cosecrétaire générale de l'Union fédérale des syndicats de fonctionnaires, soutenue jusqu'à présent par près de 20 fédérations, divisait. Bien qu'elle ait obtenu un score de 77,95 % des voix à la CE, elle n'apparaissait pas en mesure d'être présentée au CCN, les partisans de Marie Buisson s'y opposant catégoriquement.
La situation apparaissait donc bloquée. Marie Buisson a tenté de revenir peu avant 7 heures avec une nouvelle proposition de bureau confédéral. Sans succès. Dans les couloirs, certains évoquaient alors de nouveau la piste d'une troisième femme en la personne de Sophie Binet. La commission exécutive a fini par la désigner. Saisi, le CCN l'a élue dans la foulée.