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Réquisitions à Total Normandie : le gouvernement brise la grève des raffineurs, que fait l’intersyndicale ?
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Ce lundi, l’État a lancé de nouvelles réquisitions de grévistes afin d’éviter les pénuries de carburants avant les vacances de Pâques. Une attaque contre le droit de grève inacceptable pour briser le mouvement reconductible. L’intersyndicale doit le dénoncer et organiser une réponse, incompatible avec le maintien d’une rencontre avec Borne qui organise l’écrasement de nos grèves !
Après avoir cassé le droit de grève pour assurer les vols touristiques des aéroports de Roissy et Orly fin mars, le préfet de Seine-Maritime a envoyé ce matin de nouvelles réquisitions pour obliger les grévistes de la raffinerie de Total Normandie, en grève depuis le 7 mars, afin d’assurer le bon déroulement « du début de la période des congés scolaires du printemps qui se cumule avec le week-end Pascal générateur de nombreux déplacements familiaux ».
Comme le montre l’arrêté de réquisitions, même les préfets ne s’embêtent plus à justifier leurs réquisitions avec des arguments d’autorité : pouvoir aller déjeuner en famille pour Pâques est devenu une urgence vitale pour l’ordre public. Depuis 5h ce lundi 3 avril, tous les salariés du secteur des expéditions ont donc été réquisitionnés afin de vider les stocks d’essence.
Un des salariés nous confie que l’état des stocks est critique : « Il n’y a plus d’essence : ni à la CIM [le dépôt pétrolier du Havre], ni à Flandres [le dépôt pétrolier proche de Dunkerque], il n’y vraiment plus d’essence nulle part ». Alors que la pénurie, si elle recule au plan national, s’aggrave en Ile-de-France, c’est une nouvelle fois avec des réquisitions que l’État entend casser la grève des raffineurs. « Une fois de plus le gouvernement, plutôt que de revoir son projet de réforme, entend utiliser tous les moyens de la répression pour contrer l’exercice du droit de grève » dénonce Alexis Antonioli, secrétaire général du syndicat CGT Total Normandie.
Celui-ci dénonce la politique systématique de répression des grévistes : « L’un des premiers bilans qu’on tire -même si la bataille n’est pas fermée- de cette grève, c’est qu’aujourd’hui les travailleurs doivent s’armer contre les réquisitions. Ce qui était un cas exceptionnel rare il y a quelques années devient la norme aujourd’hui où on réquisitionne à tour de bras pour faire sortir les produits sans qu’il y ait de causes réelles. La dernière fois pour le kérosène, on nous a parlé des hordes de voyageurs errant dans les aéroports parisiens sans logement et risquant de diffuser le covid, maintenant on nous oppose les vacances de Pâques pour justifier d’aller chercher de l’essence : les motifs ne sont pas du tout « essentiels » et sont juste là pour casser la grève ».
Le vendredi 24 mars, à l’appel de la CGT Total et du Réseau pour la grève générale, une démonstration de solidarité avait été faite devant la raffinerie, et le piquet avait été repris aux forces de l’ordre. Pour empêcher toute solidarité, les huissiers ont cette fois-ci réquisitionné les salariés directement à leur poste de travail, sans les prévenir en amont.
Face à cela, le mouvement ouvrier doit réagir et opposer la même solidarité qui s’était exprimée le 24 mars à Normandie, en dix fois plus importante. Or, depuis le 22 mars, les responsables des confédérations syndicales, qu’ils soient de la CGT ou autre, n’ont rien fait pour empêcher ces réquisitions. En octobre dernier, la direction de la CGT avait eu la décence de suspendre -pour une réunion- sa participation aux négociations sur la réforme du chômage. Mais face aux réquisitions des éboueurs comme des raffineurs, rien n’a été fait, ni même dit.
« Il devrait y avoir une réaction de la direction de nos syndicats. Aujourd’hui la direction confédérale on la voit plus discuter avec Laurent Berger qu’avec les salariés grévistes et être sur le terrain. Que ce soit Martinez ou la nouvelle équipe en place, on n’a eu aucun signe de vie face aux réquisitions qu’on a subi. Aucun contact, aucune discussion sur le sujet » dénonce Alexis Antonioli. Un problème d’autant plus grave que ces réquisitions pourraient porter un coup potentiellement fatal au moral des grévistes, en reconductible depuis bientôt un mois.
A deux jours de la rencontre des directions syndicales avec Borne, il n’est pas possible de laisser passer cette attaque. Si elle est réellement déterminée à faire gagner le mouvement, l’intersyndicale doit dénoncer haut et fort et réquisitions, se rendre sur les piquets pour s’y opposer, et refuser toute rencontre avec le gouvernement qui brise nos grèves. Seule de telles annonces témoigneraient d’un moral à même d’aller chercher la victoire face à Macron, et de soutenir les secteurs en reconductible.





