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La Direction générale des finances publiques : cible privilégiée de la macronie
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Depuis six ans, la DGFiP n’est pas épargnée par la politique de Macron concernant les services publics : suppression des implantations territoriales, réduction des effectifs et diminution du budget. Sans oublier les politiques fiscales toujours et encore plus favorables aux plus riches, aux multinationales et grandes entreprises. Macron continue et accélère le démantèlement des Finances publiques tout comme l’ensemble des autres services publics.
La réforme la plus emblématique concernant la DGFiP sous Macron est sans aucun doute la mise en place du «Nouveau Réseau de proximité» lancé en 2019. Cette réforme devait répondre à l’une des revendications des Gilets jaunes et était prétendument faite pour redynamiser certains territoires en manque crucial de services publics. Mais cette réforme éloigne dans les faits un peu plus le service public pérenne en le remplaçant par des Espaces France Services qui ne sont que des ersatz de services publics. En effet, un agent territorial d’un Espace France Services ne pourra répondre de manière pointue à l’ensemble des questions des contribuables sur des sujets aussi différents que la fiscalité, Pôle Emploi ou la CAF...
Un réseau de plus en plus éloigné
De plus, la relocalisation de certaines missions n’est qu’illusion. Les Espaces France Services ne sont pas en lien direct avec les populations puisque ce sont des pôles nationaux de soutien qui ont une compétence nationale et non locale. Cet éloignement du réseau de la DGFiP a évidemment des conséquences désastreuses pour les usagerEs et les contribuables qui doivent faire des kilomètres pour avoir un accueil physique (quand celui-ci est ouvert).
Car dans le même temps, tout est fait pour que les usagerEs, tant particuliers que professionnels, fassent leurs démarches en ligne ou par téléphone. Par ailleurs, si vous vous entêtez à vouloir voir unE agentE des Finances publiques, la restriction des horaires, la prise de rendez-vous obligatoire, vous dissuadera de venir. Et tant pis si vous n’avez pas accès à un ordinateur, que vous ne maîtrisez pas bien la langue française ou que vous ne comprenez plus le pourquoi du comment de votre imposition !
Manque cruel de moyens
En parallèle du resserrement du réseau de la DGFiP sur le territoire se superpose la problématique des moyens humains. Depuis 2012, ce sont plus de 21 000 emplois qui ont été supprimés et près de 25 % des emplois dans les services des impôts des particuliers depuis 2015. Sous le premier quinquennat de Macron, plus de 9 300 emplois ont été supprimés, soit environ 10 % des effectifs. Et cela n’est pas près de s’arrêter. La première conséquence de ces suppressions massives d’emplois c’est évidemment la dégradation de la qualité du service public et un moyen de délégitimer les missions ayant des conséquences pour les usagerEs. Mais ces suppressions d’emplois ne sont pas suffisantes pour Macron, il lui faut aussi s’attaquer au statut même de fonctionnaire : c’est ainsi que la loi de la transformation publique de 2019 permet de recruter des contractuels sur tous les emplois et pour tous les grades. Et la DGFiP est sur ce terrain assez exemplaire, lui permettant ainsi d’avoir du personnel précaire et « servile » pour une rémunération souvent moindre.
Privatisation et externalisation
Les missions de la DGFiP n’échappent pas à la privatisation. Et Macron, lors de son premier quinquennat, y a contribué en privatisant une des missions historiques de cette administration : le recouvrement en espèces. En effet, ce dernier est désormais assuré par le réseau des buralistes et la Française des Jeux (elle-même privatisée). Il n’est plus possible de venir dans un centre des Finances publiques ou une trésorerie payer en espèces ses impôts, son loyer de logement social ou la cantine des enfants. Pour que cette privatisation passe inaperçue ou presque, la DGFiP a surtout communiqué sur la proximité et non sur son coût. En effet, chaque paiement chez le buraliste est facturé 1,50 euro hors taxe à l’État auquel s’ajoute le coût du marché passé avec les buralistes et la Française des Jeux (41 millions d’euros budgétisés dans la loi de finances 2022). Un bel exemple de dilapidation de l’argent public !
Mais ce n’est pas tout : aujourd’hui toujours sous couvert de modernité, la DGFIP externalise ses missions et en particulier celle du cadastre... entre autres à Google pour détecter, par exemple, la construction de piscines non déclarées. Choisir Google pour lutter contre la fraude fiscale, il fallait y penser ! Plus récemment la DGFiP, pour aider les contribuables dans leur télédéclaration de revenus 2022, a fait appel à un Youtubeur, mais pas n’importe lequel, fondateur d’une société spécialiste en optimisation fiscale...