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Technicentre SNCF de Châtillon : nouvelle grève sauvage face à la répression !
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
L’un des travailleurs du technicentre SNCF de Châtillon est réprimé pour leur grève menée durant la bataille des retraites, et c’est tout le technicentre qui se met en grève sauvage ! Une véritable démonstration de solidarité face à la répression de la SNCF, et qui en appelle d’autres alors que les augmentations de salaires sont aussi en jeu.
Dans la nuit du 19 au 20 juin, les travailleurs du technicentre SNCF de Châtillon se sont à nouveau déclarés en grève sauvage, c’est-à-dire sans déclaration 48h à l’avance (DII). Votée en assemblée dans la soirée, cette grève est une réponse cinglante aux sanctions lourdes que la direction veut infliger à l’un des travailleurs suite à sa mobilisation contre la réforme des retraites.
Une grève sauvage suivie à 100 %
Acteurs d’une grève dure durant la réforme des retraites, notamment 0 style="box-sizing: inherit; background-color: transparent; color: var(--main); text-decoration: none;" target="_blank">suite au recours au 49-3, les travailleurs du technicentre Atlantique avaient déjà été menacés de représailles par la direction de la SNCF. Elle passe désormais à l’acte en voulant infliger à R., travailleur à la SNCF depuis 19 ans et militant Sud Rail, 2 jours de mise à pied et surtout un « dernier avertissement », dernière étape avant un licenciement. La réaction de solidarité de l’ensemble des travailleurs ne s’est pas fait attendre, avec une grève sauvage démarrée dans la soirée et réunissant 100 % des techniciens du centre.
Répression des grévistes en pleine bataille des salaires
L’ampleur de cette nouvelle grève sauvage témoigne de la détermination des travailleurs, en rien affaiblie par la multiplication des menaces de répression. En avril déjà, les intimidations de la directionet les menaces de sanctions n’avaient pas suffi à briser l’élan des cheminots en grève qui, soutenus notamment par les énergéticiens d’Arcueil et les étudiants, avaient reconduit la grève et fait une véritable démonstration de force en envahissant la gare Montparnasse. La direction, qui avait été forcée à annuler jusqu’à 110 TGV sur l’axe Atlantique au plus fort de la grève, cherche aujourd’hui à le faire payer aux travailleurs.
Si l’objectif de la SNCF est de décourager les mobilisations futures, c’est encore une fois raté. La question des salaires, avec notamment la revalorisation de la prime de nuit de 20€ peu importe le nombre de nuit (contre 10€ à partir de 65 nuits annuelles, 15€ à partir de 100 nuits annuelles, et 20€ à partir de 120 nuits annuelles actuellement), est dans les esprits des cheminots des technicentres. Clément, élu CSE Sud-Rail déclare : « Alors qu’on avait repris le travail, la direction de l’Axe Atlantique a voulu faire un exemple avec notre collègue, alors on répond proportionnellement a la hauteur de leur attaque. On acceptera aucune sanction pour notre collègue, et on demande l’annulation de son conseil de discipline. Ici tout le monde trouve la sanction disproportionnée, injuste et arbitraire, le directeur de l’Axe aurait du rester tranquille et ne pas remettre une pièce dans la machine, alors que lui-même pendant la grève appelait à l’apaisement pendant les négociations. »
Alors que le technicentre du Landy (Saint-Denis) prévoit de faire grève pour les salaires, celui de Châtillon pourrait se poursuivre demain, provoquant rapidement de nouveaux blocages de TGV au départ de Montparnasse.
« Sur la revalorisation de la prime de nuit à 20€, on en discute entre nous aussi, car la direction nous méprise : on est en sous-effectifs constant, les salaires sont très faibles, les rames roulent grâce à nous. Les grandes vacances arrivent et en septembre-octobre il y a la Coupe du monde de rugby, ils cherchent d’ores et déjà la productivité, ils tirent sur un fil qui est en train de rompre. C’est la seule prime qui est proratisée par rapport aux nombres de nuits, ils profitent de la précarité des agents de maintenance pour les forcer à faire plus de nuits. On travaille dans des conditions extrêmes dans le bruit, dans la poussière et en 3x8, la charge de travail a fortement augmenté depuis le Covid. Tout a augmenté sauf nos salaires ! » conclut Clément.
Une réaction de solidarité qui en appelle d’autres
La première réaction en soutien à R., injustement sanctionné pour son engagement dans le mouvement , témoigne avant tout des liens de solidarité noués entre les travailleurs. Au lieu de diviser, les menaces et la répression ont poussé à faire une démonstration de solidarité extrêmement forte. Alors que la répression s’accentue partout, comme en Moselle où Christian Porta,délégué syndical de la CGT Neuhauser, a lui aussi appris sa convocation en entretien disciplinaire, elle montre surtout l’ampleur du rapport de force qu’il faut imposer pour aller chercher les augmentations de salaire, et le retrait de toutes les sanctions qui visent les travailleurs grévistes. Autant de revendications essentielles pour lesquelles il est nécessaire de s’organiser et de soutenir toutes les grèves en cours.