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Grève à Keolis. La direction cherche à intimider les grévistes en les attaquant en justice !
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
En grève depuis 4 semaines, la direction de Keolis tente d’intimider les grévistes en les assignant en justice. Ils devront comparaitre jeudi au Tribunal judiciaire de Versailles. Dès à présent, il faut leur apporter un large soutien.
Les conducteurs de bus de Keolis Montesson sont en grève depuis maintenant 26 jours contre la suppression de leur prime d’intéressement et pour l’amélioration de leurs conditions de travail.
Face à la détermination sans faille des grévistes qui ne lâchent pas et qui ont annoncé reconduire la grève la semaine prochaine, la direction décide d’employer la méthode forte en assignant en justice plusieurs grévistes, espérant ainsi que cette dernière ordonne leur expulsion du piquet.
Dans ses assignations, elle prétend que le dépôt serait bloqué par les grévistes et qu’ils empêcheraient ainsi les non-grévistes de travailler. En réalité, si les bus ne sortent pas c’est tout simplement parce que la grève est largement majoritaire ! « On n’a pas besoin de bloquer ou d’empêcher qui que ce soit de travailler, on est à 90% de grévistes et les quelques non-grévistes ont été envoyés sur d’autres dépôts, c’est pour ça qu’il n’y a pas de bus », abonde un gréviste.
Sans craindre le ridicule, la direction de Keolis n’hésite pas à décrire, dans son assignation, des scènes apocalyptiques de jets d’œufs qui menaceraient la sécurité des personnes et les bus.
« Ces menaces ne nous font pas peur, ça nous fait ni chaud ni froid »
En réalité, cette assignation n’a pas pour but de débloquer l’entrée du dépôt – qui est d’ailleurs ouverte depuis quelques jours – ni de préserver la sécurité de quiconque, mais de légitimer une éventuelle présence policière sur les lieux et, surtout, d’essayer de toucher au moral des grévistes.
Mais c’est l’effet inverse qu’elle pourrait générer : « Ces menaces ne nous font pas peur, ça nous fait ni chaud ni froid. On leur a déjà dit, c’est pas leur assignation qui va nous éteindre. Tout ça nous fait monter encore plus les nerfs et renforce notre envie d’aller jusqu’au bout » réagi Demba, un des grévistes. « Ils nous poursuivent carrément devant la justice, comme des criminels, ça montre tout le mépris qu’ils ont pour nous. On ne va pas baisser la tête ! » ajoute un de ses collègues.
Depuis le début de la grève, la direction n’a pas daigné répondre aux revendications des grévistes. « Cela fait 4 semaines que la direction nous laisse à l’abandon, comme des chiens, on est venu au siège de Keolis pour les forcer à négocier et nous faire des propositions » expliquait Sacko, conducteur de bus à Montesson, à l’occasion d’une action au siège de Keolis qui a eu lieu ce jeudi 5 octobre.
Face à la répression patronale, les grévistes ont besoin de soutien !
En effet, depuis le début du conflit la direction de Keolis a adopté une position dure face aux grévistes, n’hésitant pas à les intimider comme elle le fait encore aujourd’hui. Lors de la deuxième semaine de grève, des grévistes avaient déjà dénoncé des pratiques de la direction visant à signaler en masse les tweet de certains d’entre eux relayant la grève, afin de tenter de faire suspendre leurs comptes. Quelques jours plus tard, les grévistes ont eu droit à la présence d’une huissière sur les lieux et ce, alors que la direction refusait toujours de les recevoir.
Cette attaque en justice rappelle celle subie par les agents de Tisseo, qui font tourner les transports toulousains. Il y a quelques semaines eux aussi comparaissaient devant la justice pour leur grève, pour le même motif fallacieux.
Face à cette répression patronale et contre les intimidations de la direction pour isoler les grévistes, il faut apporter un large soutien aux travailleurs de Keolis. « La direction de Keolis utilise tous les moyens à sa disposition pour éviter d’accéder aux revendications des grévistes. Les moyens invoqués en justice ici sont ridicules mais ils espèrent discipliner les salariés avec ces méthodes. En réalité, au-delà de la défense au tribunal, il est important d’envoyer un fort message de solidarité et de montrer aux grévistes qu’ils ne sont pas seuls. On est à leurs côtés pour les rassurer sur ces questions juridiques et les soutenir dans leur lutte » explique ainsi Laura, soutien de la grève et avocate membre du Collectif d’action judiciaire.
C’est en ce sens que les grévistes appellent les soutiens à venir nombreux les soutenir devant le Tribunal judiciaire de Versailles, jeudi 12 octobre à partir de 12h30 ! Aussi, il est plus que jamais nécessaire faire un don à leur caisse de grève, afin de les aider à tenir et de la relayer.