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GAZA : "CE BÉBÉ N’EST PAS UN BÉBÉ"
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Par Daniel Schneidermann
Guillaume Meurice traite Netanyahou de "nazi sans prépuce". On peut aimer ou pas. On peut rire ou pas (personnellement je ne ris pas). Mais aussitôt déferlent les appels aux excuses, au lourdage du malotrus, payé "avec nos impôts". L'avocat Goldnadel, qui campe à CNews jour et nuit (oui, vous avez bien lu "campe") va "se le faire judiciairement", pour antisémitisme bien entendu (extraits Meurice et Goldnadel ici). Car une blague sur le suprémaciste Netanyahou, par un humoriste, dans une émission d'humour, c'est une attaque contre tous les Juifs, bien évidemment. Toute la bande est aux écoutilles. Par exemple le nommé Julien Dray, ex-trotskiste, ex-socialiste collectionneur de montres, qui, prenant à témoin la pédégère Sibyle Veil, l'ARCOM et Interpol (ah non, pas Interpol) exige de Meurice "des excuses à la République". Comment ça se passe, Dray, des "excuses à la République" ? Sur la place du même nom ? Agenouillé ? A plat ventre ? Couvert de cendres ?
Il est vrai que le même Juju me traite de "représentant du Hamas en France", pour avoir moi-même qualifié Caroline Fourest de porte-voix de Netanyahou. C'est nouveau. J'avais tout eu. Boeuf-carottes, renégat, procureur. Me manquait la médaille de porte-parole du Hamas. Et pour cause : j'ai beau m'entraîner tous les matins au "Allah Akhbar" dans ma salle de bains, je peine encore. Merci Juju ! Je vais finir par ressembler à un maréchal soviétique (blague de boomer). Il est vrai que le même, encore lui, qualifie Fourest de "journaliste sérieuse". OK. C'était donc de l'humour (voir ici, pour le "sérieux") ! Il fallait le dire dès le début, on aurait gagné du temps. Cela dit, il est tout de même moins drôle que Guillaume Meurice.
Je ne veux pas parler pour Guillaume Meurice, je parle pour moi. Le Hamas me fait horreur, Julien Dray, autant qu'à vous. La barbarie du 7 octobre nous fait horreur, autant qu'à vous. Mais même si on comprend leur choc, leur douleur, leur rage aveugle, même si les tags antisémites sur les murs nous horrifient, vous nous écrasez, vous nous étouffez, vous la brigade des porte-parole, vous les Dray, Goldnadel, Fourest, Enthoven, Barbier, qui vous relayez sur les plateaux, avec toute la puissance de feu des télés des milliardaires, pour bien nous faire comprendre qu'il ne faut pas confondre bébé attaquant et bébé attaqué (excellent montage ici). Vous savez quoi ? Avec nos pauvres vannes, nos pauvres mots, nos pauvres petits bras, on essaie de se donner de l'air, des bulles d'air, de respirer, simplement, de conserver un souffle d'équilibre mental, sous vos bombardements. C'est une question de survie.
Ah vous avez la manière, dans l'art du "ce bébé n'est pas un bébé". Ecoutez Pujadas sur LCI en train de tenter de piéger Rony Brauman : "Est-ce que vous faites néanmoins une différence entre le Hamas qui vise délibérément des civils et l'Armée israélienne qui tue certes des civils mais ne les vise pas délibérément" ? "Néanmoins, certes, délibérément" : sous la mitraille, les adverbes sont de sortie. Ces "certes". Ces "néanmoins". Impeccable. On est entre gens de bonne foi, qui connaissent le maniement de l'adverbe et du couvert à poissons, on devrait pouvoir s'entendre. Certes les gravats. Certes les bébés. Certes le talion aveugle. Certes les hôpitaux visés. Certes les journalistes touchés-coulés. Certes le plan israélien semi-secret de nettoyage ethnique. Certes les 7000 morts. Certes certes certes. Mais néanmoins, si je puis me permettre, peut-on vraiment comparer "les autorités israéliennes" et les barbares du Hamas ? Néanmoins, ils préviennent avant de bombarder. Ils diligentent des enquêtes. Ils répondent poliment à la presse. Ils vont se renseigner, on vous tiendra au courant, comptez-y.




