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En Allemagne, les conducteurs de train s’embarquent dans une grève record

Allemagne

Lien publiée le 25 janvier 2024

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

En Allemagne, les conducteurs de train s'embarquent dans une grève record (france24.com)

Les conducteurs de trains allemands se lancent mercredi dans une grève de six jours, un record dans ce pays habitué aux négociations feutrées. Ce mouvement social d'ampleur risque d'affecter d'autres branches de l'économie allemande en freinant les livraisons aux centrales électrique et l'approvisionnement aux usines.

En Allemagne, pays réputé pour la qualité du dialogue social, les conflits sociaux se multiplient. Après des négociations salariales tendues dans l'industrie et les service, les conducteurs de trains ont donné, mercredi 24 janvier, le coup d'envoi de la plus longue grève jamais connue par les chemins de fer allemands.

Prévue pour paralyser le trafic ferroviaire durant six jours, elle devrait coûter des centaines de millions d'euros à la première économie européenne.

La grève, provoquée par un conflit sur les salaires et le temps de travail, a commencé mercredi à 2 h (1 h GMT) dans le transport de voyageurs, et dès mardi soir pour le fret. Le mouvement doit prendre fin lundi 29 janvier à 18 h (17 h GMT).

Le ministre des Transports, Volker Wissing, l'a qualifiée de "destructrice" à l'heure où l'Allemagne, dont le PIB s'est contracté de 0,3 % l'an dernier, se fait distancer dans la compétition internationale.

Effet sur les livraisons d'énergie et les usines

Selon la Deutsche Bahn (DB), l'entreprise ferroviaire publique allemande, il s'agira de la plus longue grève des conducteurs de trains dans le pays, battant le précédent record, établie en mai 2015. C'est la quatrième grève depuis novembre 2023, sur fond de négociations bloquées entre la DB et le syndicat GDL des conducteurs de locomotives.

Cette action prolongée "est aussi une grève contre l'économie allemande", a déclaré la porte-parole de la DB, Anja Bröker, mettant en garde contre l'impact sur les chaînes d'approvisionnement.

Si l'opérateur ferroviaire veut s'efforcer de garantir les livraisons aux centrales électriques et aux raffineries, des perturbations dans l'approvisionnement des usines automobiles, chimiques ou sidérurgiques ne sont pas exclues.

Avec six corridors de fret ferroviaire européens, l'Allemagne est une plaque tournante du trafic de marchandises et DB Cargo, filiale fret de la DB, exploite environ 20 000 trains par semaine desservant une grande partie du continent.

"Même après la fin d'une grève, il faudra plusieurs jours, voire plusieurs semaines, pour que le réseau européen soit opérationnel" selon l'évaluation de la DB.

Coalition gouvernementale fragilisée

Cette paralysie ferroviaire survient dans un contexte déjà tendu pour le secteur logistique, caractérisé par un ralentissements et des surcoûts dans le transport maritime de marchandises engendrés par le contournement de la mer Rouge, au cœur d'une crise sécuritaire.

"Dans des cas extrêmes, le coût de cette grève pourrait atteindre un milliard d'euros", estime l'économiste Michael Grömling, de l'institut IW Cologne, proche du patronat.

La compagnie Deutsche Bahn assure avoir "fait des concessions" et une dernière offre "généreuse allant jusqu'à 13 %" de hausses de salaires avec une possibilité de baisse du temps de travail.

Le syndicat des conducteurs de train GDL revendique des hausses de salaires pour compenser l'inflation et un passage à la semaine de 35 heures sur quatre jours, contre 38 heures hebdomadaires actuellement.

La longue grève qui démarre est "proportionnée, légale et permise" selon les tribunaux qui ont examiné cette question, a soutenu mercredi le président de GDL, Claus Weselsky, sur la chaîne publique ZDF.

Face à une direction DB "réticente à discuter", il convient donc de "frapper plus longtemps et plus fort", a asséné le chef du syndicat minoritaire au sein de la compagnie de quelque 211 000 salariés.

En Allemagne, cette grève vient s'ajouter à une série de mouvements sociaux qui fragilisent la coalition gouvernementale du chancelier social-démocrate Olaf Scholz, aux prises avec une impopularité record.