[RSS] Twitter Youtube Page Facebook de la TC Articles traduits en castillan Articles traduits en anglais Articles traduits en allemand Articles traduits en portugais

Agenda militant

    Newsletter

    Ailleurs sur le Web [RSS]

    Lire plus...

    Twitter

    Tribune: Contre une démocratie bâillonnée, défendons les libertés publiques

    Lien publiée le 27 avril 2024

    Tweeter Facebook

    Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

    Contre une démocratie bâillonnée, défendons les libertés publiques | Le Club (mediapart.fr)

    Contre le musellement de voix engagées sur le conflit israélo-palestinien et face à la gravité des atteintes aux libertés publiques, un large collectif de personnalités, syndicats et d'associations (où l'on retrouve le Syndicat de la Magistrature, la LDH, le Gisti, la CGT ou encore le Planning familial) dénonce « une limitation inacceptable du pluralisme démocratique ».

    Ces derniers jours ont été marqués par une nette aggravation des atteintes à la liberté syndicale, aux libertés d’expression et de manifestation. L'accumulation convergente de divers moyens de répression et d'intimidation contre des acteurs du débat public, en raison de leur positionnement sur les termes du conflit israélo-palestinien, constitue une limitation inacceptable du pluralisme démocratique.

    Après l’appel à interdiction systématique des « manifestations pro-palestiniennes » lancé par Gérald Darmanin à l’automne 2023, immédiatement recadré par le Conseil d’État, des centaines d’amendes et de nombreux placements en garde à vue ont été décidés, notamment à l’encontre de personnes racisées.

    Les atteintes aux libertés ont désormais franchi de nouveaux caps : l’interdiction administrative – finalement suspendue – de la marche du 21 avril 2024 et l’interdiction par arrêté préfectoral, notamment pour risque de « trouble à l’ordre public » d’une conférence organisée par l’association  Libre Palestine ».

    À ces interdictions s’ajoutent les convocations par les services de police de l’une de ses intervenantes, par ailleurs candidate aux élections européennes ainsi que d’une présidente de groupe parlementaire, lesquelles interviennent après l’ouverture de plusieurs autres enquêtes judiciaires contre des militant·es, membres d’organisations syndicales (CGT, Solidaires, Sud Rail, Sud Aérien) et politiques pour des faits d’apologie du terrorisme.

    Dans ce contexte, nous exprimons notre plus vive préoccupation devant des interprétations extensives et aléatoires du délit d'apologie du terrorisme et de la notion d’ « ordre public », ayant pour objet ou pour effet d’intimider lourdement des militants associatifs, syndicaux ou politiques.

    Nous tenons ainsi à alerter l’ensemble des acteurs institutionnels concernés, de même que l’opinion publique, quant à l’existence de mécanismes de procédures bâillons ayant pour conséquence, in fine, l’éviction de certain·es militant·es associatifs, syndicaux ou politiques du débat public.

    L’accumulation de décisions de ce type de la part des autorités administratives, policières et judiciaires s'inscrit dans un mouvement plus large qui tend à réprimer des formes toujours plus diversifiées de contestation sociale ou politique. Ces tentatives d’intimidation se font au demeurant à l’aide d’outils juridiques toujours plus nombreux (interdictions de manifester, gardes-à-vue préventives, tentatives de dissolutions ou retraits d’agrément ou de subventions d’associations, etc.). Leur dévoiement est d’ailleurs dénoncé par l'ONU, le Conseil de l'Europe, le Défenseur des droits et les organisations de défense des droits humains.

    Les moyens préventifs, coercitifs et répressifs ne doivent pas servir à orienter ou restreindre le débat public. Nous appelons l’ensemble des magistrat·es à redoubler de vigilance afin de ne pas réduire la justice à un outil de censure du débat démocratique, alors qu’elle est censée être le dernier rempart des libertés publiques et individuelles.

    Nous réaffirmons son rôle fondamental de contrôle du respect des garanties prévues par le code de procédure pénale et par la Convention européenne des droits de l’Homme, spécifiquement lorsqu’il est fait recours à des mesures privatives de liberté telles que la garde-à-vue. Le principe d’interprétation stricte de la loi pénale commande aux magistrat·es de se prémunir contre toute interprétation extensive des textes d’incriminations de ces infractions.

    Nous exprimons, par suite, notre attachement à une conception ouverte et équilibrée de la liberté d’expression et de contestation en démocratie, constitutionnellement protégées.

    Premier·es signataires

    Patrick Baudouin, président de la Ligue des droits de l'homme (LDH)
    Sophie Binet, secrétaire générale de la Confédération Générale du Travail (CGT)
    Fatima-Ezzahra Benomar, présidente de Coudes à Coudes
    Murielle Guilbert, déléguée générale d'Union syndicale Solidaires
    Judith Krivine, présidente du Syndicat des avocats de France (SAF) 
    Kim Reuflet, présidente du Syndicat de la magistrature (SM)
    Benoit Teste, secrétaire général de la Fédération Syndicale Unitaire (FSU)
    Marie-Pierre Vieu-Martin, co-présidente de la Fondation Copernic
    Youlie Yamamoto, porte-parole d'Attac France

    Soutenu·es par :

    Syndicats

    CGT Interieur-Police
    Fédération Syndicale Étudiante (FSE)
    Union syndicale de la psychiatrie (USP)
    Union syndicale des étudiants de France (UNEF)
    Union Syndicale Lycéenne
    Union étudiante
    Syndicat National des Personnels de l’Education et du Social, SNPES-PJJ/FSU 
    Syndicat national de l'enseignement supérieur, SNESUP-FSU

    Associations et collectifs

    Action Justice Climat Paris  
    Assemblée Citoyenne des Originaires de Turquie (ACORT)
    Association des Marocains de France (AMF)
    Association féministe Apel-Égalité
    Association France Palestine Solidarité (AFPS)
    Collectif marche du 21 avril
    Comité de soutien à Hanane Ameqrane
    Coordination des comités de défense des quartiers populaires
    Collectif national pour les droits des femmes (CNDF)
    Droit au logement (DAL)
    Emmaus Roya
    Embrase le monde 
    Femmes Egalité 
    Generation.s 46
    Greenpeace
    Groupe d'information et de soutien des immigré·es (GISTI) 
    Institut de recherche de la FSU (IR-FSU)
    Les Effronté·es
    Fédération des Associations de Solidarité avec Tou-te-s les Immigré-e-s -FASTI
    La Cimade
    Le mouvement de la paix
    Le Planning familial
    Le Paria
    La Relève Féministe
    Marche féministe antiraciste
    Mouvement contre le Racisme et pour l'Amitié entre les Peuples (MRAP) 
    Nos Révolutions
    Pôle de Renaissance communiste en France
    Réseau d'Actions contre l'Antisémitisme et tous les Racismes (RAAR)
    Roya citoyenne
    Riposte Alimentaire
    Vivre Ensemble Solidaires en Métropole Tourangelle (VESEMT 37)
    RED Jeunes
    Union juive française pour la paix (UJFP)
    Utopia 56

    Organisations politiques

    Ensemble
    La France insoumise (LFI)
    Le Parti socialiste (PS)
    Les Écologistes 
    Gauche écosocialiste (GES)
    Gauche démocratique et sociale (GDS)  
    Parti communiste français (PCF)
    Parti Communiste des Ouvriers de France (PCOF)
    Parti de Gauche (PG)
    Parti Ouvrier Indépendant (POI)
    Pour une Ecologie Populaire et Sociale (PEPS)
    Révolution Écologique pour le Vivant (REV)
    Nouveau parti anticapitaliste (NPA)
    Union Communiste Libertaire (UCL)

    Signatures individuelles

    Arié Alimi, avocat et auteur 
    Amal Bentounsi, Collectif marche du 21 avril
    Farid Bennaï, militant Front uni, des immigration et des quartiers populaires
    Wiam Berhouma, militante anti-raciste, maire adjointe de Noisy-le-Sec
    Claire Bornais secrétaire national de la FSU
    Svadphaiphane Boulomsouk, artiste
    Youcef Brakni, membre de l'Assemblée des quartiers populaires
    Aliti Burhan, AIR
    Claude Calame, historien EHESS, Paris, membre Conseil Scientifique d’ATTAC et LDH
    Laurence de Cock, essayiste et historienne
    Mouhieddine Cherbib, comité pour le respect des libertés et des droits de l’homme en Tunisie
    Vanessa Codaccioni, professeure des universités 
    Laurence Cohen,  ancienne sénatrice 
    David Dufresne, écrivain, réalisateur, Au poste
    Françoise Davis, réalisatrice 
    Nacer El Idrissi, Association des Travailleurs Maghrébins de France 
    Jean-Baptiste Eyraud, Droit au logement (DAL)
    Delahaye Gérard, Fondation Copernic 
    Michelle Guerci, journaliste, militante féministe antiraciste
    Magi Irving, Le Média
    Pierre Jacquemain, journaliste
    Raphaël Kempf, avocat
    Pierre Khalfa, économiste, Fondation Copernic 
    Fadi Kassem, Pôle de Renaissance communiste en France
    Lisa Lap, Le Média
    Léna Lazare, membre des Soulèvements de la terre 
    Olivier Le Cour Grandmaison, universitaire
    Claire Le Strat, politiste, CoudeS à CoudeS
    Carlos Lopez, membre du CDFN de la FSU
    Frédéric Lordon, philosophe et économiste
    Caroline Mecary, Fondation Copernic
    Jean Malifaud, Fondation Copernic 
    Christian Martinez Perez, CGT, sociologue
    Bertrand Mertz, avocat
    Ugo Palheta, MCF à l’Université de Lille
    Lisa Noyal, journaliste indépendante
    Dominique Paturel, PEPS
    Willy Pelletier, sociologue
    Pablo Pillaud-Vivien, Regards
    Edwy Plenel, journaliste (Mediapart)
    Juliette Polya-Somogyi, co-fondatrice de ODED 32 (Observatoire des Extrêmes Droites (Gers)
    Raymonde Poncet, EÉLV Les Écologistes
    Lorraine Questiaux, avocate
    Lana Sadeq, Forum Palestine Citoyenneté
    Éléonore Schmitt, Union étudiante
    Laurent Sorel, conseiller de Paris FI 
    Karel Talali, Union Étudiante
    Stéphane Tassel, secrétaire national FSU
    Anne Tuaillon, présidente de l’AFPS
    Louis Weber, Les Editions du Croquant
    Pedro Vianna, poète, homme de théâtre