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    Afrique du Sud, le désir de changement

    Lien publiée le 4 juin 2024

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    Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

    https://lanticapitaliste.org/actualite/international/afrique-du-sud-le-desir-de-changement

    En perdant sa majorité absolue, l’ANC va devoir s’allier à d’autres partis pour former un gouvernement mais rien n’indique qu’il y aura un abandon de la politique libérale menée depuis la fin de l’apartheid.

    Les résultats provisoires des élections générales de 2024 en Afrique du Sud pour élire les 400 députés montrent participation électorale en recule de 8 % soit 58 %. Comme le prévoyaient les sondages, l’ANC n’obtient que 40,26 % soit une perte de plus de 16 points.

    Le retour de Jacob Zuma

    Le principal parti de l’opposition Democratic Alliance (DA) issu du parti conservateur gagne un peu plus de 1 point avec 22 % des voix. L’organisation de Julius Malema, les Economic Freedom Fighters – scission populiste de gauche de l’ANC – régresse légèrement avec un score à 10 %. Quant au parti de Jacob Zuma, ancien président d’Afrique du Sud qui a dû démissionner en raison de ses condamnations pour corruption, il recueille, avec son nouveau parti uMkhonto We Sizwe (il a repris le nom de l’organisation militaire de l’ANC à l’époque de l’apartheid), 15 % des voix, avec un fort taux dans son bastion le KwaZulu-Natal.

    Au vu des résultats, il est très probable que l’ANC conserve son pouvoir. Le parti de Mandela refuse d’envisager la démission de Cyril Ramaphosa de la présidence. Même en tissant des alliances larges, DA ne pourra obtenir une majorité à l’Assemblée. Néanmoins, pour la première fois, l’ANC va être obligé dans un délai de deux semaines comme le prévoit la Constitution de composer un gouvernement avec d’autres forces. Ce ne sera certainement pas un gage d’efficacité dans la lutte contre la corruption mais plutôt des nouvelles modalités de partage dans l’économie de captations de l’État.

    Un libéralisme qui mine la société

    L’érosion constante de l’ANC depuis 2004 est la conséquence de ses choix politiques. En refusant d’entreprendre une transformation radicale de l’économie, l’ANC n’a pu répondre réellement aux besoins sociaux des populations. Si les adductions d’eau potable ont progressé, c’est au détriment de la qualité de cette eau. Idem pour l’électricité avec les délestages quotidiens. Les logements sociaux ont bien été construits mais la plupart sont situés très loin des centres villes, empêchant les habitantEs d’y accéder du fait du coût élevé des transports. Quant à l’offre de soins, elle est dans un état déplorable dans le secteur public. Pour les plus riches, il est facile de pallier à ces carences, en achetant un groupe électrogène et en faisant appel aux cliniques ou aux écoles privées. Mais la grande majorité de la population doit vivre au jour le jour ces difficultés. Dans le même temps, les affaires de corruption dans lesquelles les principaux dirigeants de l’ANC sont impliqués sapent les investissements dans les infrastructures nécessaires pour le pays.

    Une des leçons que l’on peut tirer de cet épisode électoral est la nécessité de construire une organisation de la gauche radicale ouverte et démocratique capable de répondre à la volonté de changement des populations d’Afrique du Sud.

    Paul Martial