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Contre les guerres et l’austérité : en finir avec le capitalisme !
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Un an après le début de la guerre contre Gaza, qui a déjà fait plus de 40 000 victimes, le gouvernement israélien a lancé une vaste campagne de bombardements au Liban. Dans une vidéo, Benjamin Netanyahou a déclaré : « Je dis au peuple libanais : notre guerre n’est pas contre vous », elle est « contre le Hezbollah ». Ce n’est pas de nature à rassurer le peuple libanais, qui connait bien les résultats, à Gaza, de la guerre « contre le Hamas ».
Depuis le début de bombardements intensifs au Liban, ceux-ci ont tué des centaines d’hommes, de femmes et d’enfants qui n’ont rien à voir avec le Hezbollah. Des milliers de civils ont été blessés. Des dizaines de milliers tentent de fuir les bombardements. Tel est le bilan provisoire de ce nouveau crime impérialiste à l’heure où nous bouclons ce numéro de Révolution.
Dans ce contexte, Le Figaro croit pouvoir affirmer que « la communauté internationale tente désespérément d’éviter un embrasement généralisé de la région ». En réalité, la « communauté internationale » est dominée par l’impérialisme américain, qui pourrait mettre un terme immédiat aux guerres contre Gaza et le Liban : il suffirait, pour cela, que Washington cesse d’armer et de financer massivement le régime sioniste. Mais ni Biden, ni Harris, ni Trump ne font un seul pas dans cette direction. Et pour cause : l’impérialisme américain n’a pas d’allié plus solide qu’Israël au Moyen-Orient. Netanyahou, qui le sait très bien, peut se permettre de balayer d’un revers de main les appels hypocrites des Américains à la « retenue ». Quant aux appels non moins hypocrites de Macron – qui soutient le régime israélien, lui aussi –, Netanyahu n’y prête sans doute aucune attention.
Le Premier ministre israélien cherche précisément à provoquer une escalade obligeant les Etats-Unis à intervenir directement, notamment contre l’Iran. En continuant d’armer et de financer l’armée israélienne, l’administration américaine est la première responsable d’une situation dont les victimes sont et seront, une fois de plus, les masses opprimées de la région.
En Ukraine, où l’armée russe avance inéluctablement, Zelensky cherche à provoquer une intervention beaucoup plus directe des Américains dans le conflit avec la Russie, dont la puissance militaire ouvre pourtant de vertigineuses perspectives en termes d’« embrasement généralisé ». Il n’empêche : une partie de l’administration américaine semble disposée à jouer avec les « lignes rouges » tracées par Vladimir Poutine.
Les peuples du monde entier observent avec horreur et angoisse cette flambée de confits, de tensions et de menaces. Et lorsqu’ils se tournent vers les dirigeants réformistes du mouvement ouvrier, ils font face à deux camps : d’un côté, il y a ceux qui soutiennent telle ou telle puissance impérialiste ; de l’autre, il y a ceux qui se livrent à de pathétiques plaidoyers en faveur de « la paix », comme si la multiplication des guerres n’était pas une conséquence fatale de la crise organique du capitalisme, de son impasse et de sa décadence irréversible. L’Internationale Communiste Révolutionnaire rejette le bellicisme impérialiste comme le pacifisme impuissant des dirigeants réformistes. Nous martelons une vérité simple : seule une guerre de classe peut arrêter la machine de guerre impérialiste ; seule la révolution socialiste peut ouvrir la voie à une véritable ère de paix.
Barnier et l’économie française
On aurait tort de croire que la crise politique, en France, est déconnectée des guerres et des menaces croissantes que nous venons d’évoquer. L’évolution de la situation internationale est l’un des éléments centraux de l’équation infernale à laquelle est confronté le gouvernement Barnier. Non que le RN, les Républicains ou les macronistes se préparent à faire chuter ce gouvernement pour sanctionner son soutien aux impérialismes américain et israélien : sur ce point, ils sont tous d’accord. Mais les conséquences économiques des conflits impérialistes, qui menacent de précipiter une nouvelle récession mondiale, risquent d’aggraver considérablement la crise budgétaire de l’Etat français – et donc la crise de régime.
Le gouvernement Barnier est déjà confronté à de sombres perspectives économiques. En 2024, la croissance du PIB français devrait tourner autour de 1 %. La Banque de France a révisé à la baisse ses prévisions de croissance pour 2025 (à 1,2 %). Cela signifie que le gouvernement ne pourra pas compter sur la croissance économique pour diminuer les déficits publics. Il ne lui reste qu’une option : couper sauvagement dans les dépenses sociales – au risque, ce faisant, de miner la demande (et donc la croissance), de provoquer de grandes mobilisations et, last but not least, de subir une motion de censure à l’Assemblée nationale, car le RN est désormais en position de force pour choisir le moment opportun de retirer son soutien à des politiques impopulaires.
Malgré tous ces risques, la bourgeoisie n’a pas le choix : elle doit s’attaquer rapidement et brutalement au problème des déficits publics. En effet, même dans l’hypothèse d’une stabilité des taux d’intérêt des obligations d’Etat françaises, la « charge » de la dette publique, c’est-à-dire le payement des seuls intérêts, pourrait passer de 52 milliards d’euros en 2023 à 84 milliards d’euros en 2027, soit 32 milliards d’euros supplémentaires : la moitié du budget de l’Education nationale. Or ces chiffres sont « optimistes », en réalité, car les taux d’intérêts de la dette française, qui ont déjà commencé à augmenter, pourraient s’envoler en l’absence d’une politique d’austérité suffisamment convaincante aux yeux des investisseurs internationaux, qui par ailleurs observent la situation politique hexagonale avec un scepticisme croissant.
Pour un gouvernement des travailleurs !
La nomination de Michel Barnier à Matignon a suscité la légitime colère de nombreux électeurs qui, le 7 juillet au soir, pensaient que le NFP allait former le prochain gouvernement. Cependant, il faut regarder les choses en face : la droite et l’extrême droite constituent près des deux tiers de l’Assemblée nationale. Et le soi-disant « Front républicain contre l’extrême droite », au moyen duquel les dirigeants du NFP ont sauvé les macronistes d’un naufrage complet, a finalement débouché sur une alliance entre les macronistes, les Républicains et le RN. Ce dernier n’a pas de ministres, mais c’est tout comme : le gouvernement Barnier ne peut faire un seul pas sans l’autorisation expresse de Marine Le Pen.
L’extrême fragilité de ce gouvernement est évidente. Il est probable que le RN ne voudra pas indéfiniment abandonner au NFP le statut de seul « opposant » déclaré à Barnier et ses sbires. Les problèmes pourraient aussi surgir de l’intérieur du camp gouvernemental, sur fond d’ambitions présidentielles multiples et variées. Cependant, le mouvement ouvrier ne doit pas attendre que l’échafaudage parlementaire s’effondre sous le poids de la crise économique et de ses propres contradictions. La jeunesse et les travailleurs ont besoin d’un plan de bataille solide pour faire eux-mêmes chuter la clique gouvernementale – Macron compris – et la remplacer par un gouvernement qui défend leurs intérêts.
Nous l’avons dit et répété : des « journées d’action » ponctuelles, comme celle du 1er octobre, n’ont jamais fait reculer d’un centimètre le moindre gouvernement bourgeois. La gauche et le mouvement syndical doivent préparer un vaste mouvement de grèves reconductibles impliquant un nombre croissant de secteurs. Nous ne disons pas que c’est facile à faire ; nous disons que c’est le seul moyen de vaincre.
Par quoi remplacer le « gouvernement des riches » ? La « une » de ce numéro de Révolution répond : par « un gouvernement des travailleurs ». C’est un mot d’ordre à la fois général et précis. Il ne dit pas quelles forces politiques dirigeraient un tel gouvernement, mais il dit quelle classe sociale serait au pouvoir. Or c’est bien la question centrale. Seule la classe ouvrière, qui crée toutes les richesses, peut entraîner les autres couches opprimées dans une lutte décisive contre la bourgeoisie. Seuls les travailleurs au pouvoir pourront mettre un terme définitif aux contre-réformes et à l’austérité. Eux seuls peuvent exproprier les grands capitalistes et réorganiser la société sur la base d’une planification rationnelle et démocratique de l’économie.
Le Parti Communiste Révolutionnaire, que nous fonderons fin novembre, fera de ce programme l’axe central de toute son activité. Pour participer à ce combat, rejoignez-nous !