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La Moldavie sort profondément divisée après les élections
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La Moldavie sort profondément divisée après les élections
La Moldavie est un champ de bataille qui oppose d'un côté l'Union européenne / OTAN et de l'autre la Russie. Le scrutin présidentiel et le référendum portant sur l'adhésion à l'UE devaient apporter une victoire écrasante au bloc occidental, mais c'est le contraire qui s'est produit.
L'avenir reste incertain dans une Moldavie profondément divisée.
Article et traduction Nico Maury
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La particularité du scrutin en Moldavie repose sur l'existence d'un important corps électoral installé hors du pays : 239.415 votants sur les 1.546.078 recensés pour le scrutin présidentiel, soit 15,48% des électeurs. Ce poids est important sachant que la participation aux scrutins s'est fixé à 51,68%.
La présidente sortante, la conservatrice pro-UE/OTAN Maia Sandu, était candidate à un second mandat. Elle termine en tête du scrutin avec 42,45% des voix, un score en net progression (+6,3). Au niveau des résultats, les votes de l'étranger se reportent à 70,71% sur sa candidature.
Mais les résultats ont montré que non seulement Sandu n'a pas gagné au premier tour, mais que son avance sur son plus proche rival était nettement inférieure à ce qui était prévu par les sondages qui la donnaient à plus de 50%. Et, pire encore, son projet politique phare, le référendum sur l’adhésion de la Moldavie à l’UE, n'a pas été la victoire triomphante annoncée.
Le social-démocrate Alexandr Stoianoglo (Parti social-démocrate européen) avait le soutien du Parti des Socialistes de la République de Moldavie d'Igor Dodon. Il prend la seconde place dans le scrutin avec 25,98% des voix. L'ancien Procureur général de la République de Moldavie affrontera Maia Sandu lors du second tour qui se déroulera dans deux semaines.
Le populiste et oligarque pro-russe Renato Usatii prend la troisième place avec 13,79% des voix. Il termine en 2ᵉ place dans le vote extérieur (14,66%).
L'ancienne gouverneure communiste de Gagaouzie, Irina Vlah, prend la quatrième place avec 5,38% des voix. Elle remporte 15,19% des suffrages en Gagaouzie. Candidate indépendante, elle a mené sa campagne pour conserver l'indépendance de la Moldavie à la fois vis-à-vis de l'Union européenne / OTAN comme de la Russie.
La procureure Victoria Furtună, qui menait une campagne contre la corruption et pour mettre un terme aux divisions internes en Moldavie, termine avec 4,45% des voix.
L'ancien communiste Vasile Tarlev (Renaștere, gauche), qui avait le soutien du Parti des Communistes de la République de Moldavie, remporte 3,19% des voix.
Enfin, les autres candidats remportent 2,06% pour Ion Chicu, 0,93% pour Octavian Țîcu, 0,64% pour Andrei Năstase, 0,61% pour Natalia Morari et 0,52% pour Tudor Ulianovschi.
Le vote dans la République Moldave du Dniestr (ou Transnistrie) ne représente que 1,03% du corps électoral moldave, cependant il est important. Le candidat du PSRM est en tête avec 35,41% des voix et Maia Sandu remporte 25,21% des voix. Les votes sur les deux candidats communistes sont importants : Irina Vlah 15,70% et Vasile Tarlev 5,88%.
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L'adhésion à l'UE rejetée en Moldavie, mais appuyée par le vote de l'étranger
À côté du scrutin présidentiel, se déroulait un référendum pour savoir si le pays devait modifier la constitution pour inclure le désir des citoyens moldaves d'adhérer à l'Union européenne, afin d'empêcher les futurs gouvernements de s'opposer à l'adhésion du pays à l'UE.
La question soumise au vote était :
"Êtes-vous favorable à une modification de la Constitution en vue de l’adhésion de la République de Moldavie à l’Union européenne ?"
Pour que les résultats du référendum soient déclarés valide, il faut une participation supérieure à 33 %.
Il y avait trois blocs en compétition : Le bloc pro-UE/OTAN dirigée par Maia Sandu et la quasi-totalité des partis de Moldavie, un bloc hétéroclite opposé à l'adhésion à l'UE mené par le Parti des communistes d'un côté et le bloc politique appelé « Victoire » ouvertement dirigé par le Kremlin, enfin un bloc hétéroclite avec le PSRM qui appelait au boycott du scrutin et Renato Usatii qui ne se positionnait ni pour le oui, ni pour le non.
Le scrutin a été marqué par des fraudes importantes dans les bureaux de vote à l'étranger. Plusieurs observateurs, notamment du PCRM, ont été empêchés d'assister au bon déroulement du scrutin. De l'autre côté, le bloc pro-UE a dénoncé les ingérences de la Russie.
Les résultats ont donné au OUI une courte victoire avec 50,38% des votes (750.075) contre 49,62% au NON (738.799).
Les 11.276 voix d'écarts viennent du vote extérieur qui représentait 15,82% du corps électoral. Dans ce collège électoral, le OUI s'impose avec 76,96% des voix contre 23,04% pour le NON. Pire, en Moldavie, le OUI est battu (45,47%) et le NON est largement en tête avec 54,52% des voix. Le NON est en tête dans 29 des 38 districts du pays.
Pendant toute la soirée et la matinée, le NON était largement en tête en Moldavie. Même si les sondages d'opinion prévoyaient une victoire écrasante du OUI, le résultat a été plus serré que prévu. Les bulletins de vote de la diaspora, largement pro-européenne, ont été comptées tardivement, ce qui va expliquer le retournement du résultat.
Le Parti des communistes estime que les citoyens vivant en République de Moldavie se sont fermement opposés à la modification de la Constitution. Il dénonce les falsifications massives dans les bureaux de vote à l'étranger et appelle à protéger les principes démocratiques du pays contre les méthodes du gouvernement.