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"Macron démission: il n’y a pas d’alternative"

Lien publiée le 11 janvier 2025

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« Macron démission: il n’y a pas d’alternative » – QG – Le média libre

« Macron démission: il n’y a pas d’alternative »

Emmanuel Macron aura bien été le « président philosophe » de l’indécence et de fausseté, de la brutalité de classe et du mépris social. Il est temps de le bouter hors de la place, et de mettre un terme à la dégringolade de la France, ainsi qu’à la bouillie autoritaire au service du matage des gueux dont il aura été l’accélérateur. Parmi les nombreux complices du macronisme, il ne faudra pas oublier l’antifascisme de pacotille qui s’est encanaillé, le 7 janvier dernier place de la République, sur la dépouille d’un nonagénaire n’ayant jamais exercé le pouvoir. Il est autrement plus facile de danser sur une tombe que de soutenir le populo français qui trinque au fin fond du pays, et d’affronter une caste qui a détruit notre pays depuis près de quarante ans

Le macronisme aura été une vaste production de vide et de répression. Une répression d’autant plus forte que son vide est manifeste. Sorte de coquille rigide et autoritaire autour d’un vide de plus en plus abyssal, un vide à contenir par tous les moyens possibles pour éviter l’implosion finale dans un dernier pet médiatique. Les discours des différents porte-paroles gouvernementaux, depuis des années, sont un hymne répété à la vacuité. Des liturgies d’insignifiance, des homélies sottes et satisfaites d’elles-mêmes. Des slogans ahuris, des petites phrases tronquées, des moignons de sens, des monstres cognitifs. En un mot, la bêtise au pouvoir. Nous avons évidemment ausculté ce vide, sous la pression professionnelle d’une improbable conscience critique, plus que de raison d’ailleurs. Le travail est fait, tout est dit, écrit. Les actes de la vacuité macroniste sont consignés pour d’improbables lecteurs qui chercheront un jour, peut-être, à comprendre par quel sortilège, par quelle résignation nous avons pris cette insignifiance répressive pour un renouveau du politique. Le travail est donc fait. Reste à en sortir.

Macron, deux fois élu Président de la République française, en 2017 et 2022, incarne le pourrissement propre à des médiocraties épuisées, qui usurpent encore le nom de démocraties par habitude

C’est ici que la tâche se complique car le macronisme, un mot valise pour dire la bouillie autoritaire au service du matage des gueux, s’étend aujourd’hui très au-delà de Macron le faux. A croire d’ailleurs que Macron n’aura été finalement que le révélateur d’une forme de pourrissement très spécifique de ces médiocraties exténuées qui prennent encore, par vieilles habitudes sémantiques, le doux nom de démocraties. Comment en sortir ? En premier lieu, faire tout ce qu’il est possible de faire pour dégager définitivement Macron le faux. Démission, destitution, ce que vous voulez mais qu’il dégage avec l’ensemble de sa promotion canapé. Pourquoi ? Pour encaisser une victoire, enfin. Celle des luttes sociales, des mobilisations dans la rue, des gilets jaunes et de leur courage. Une victoire pour les éborgnés, les mutilés pour l’exemple, les harcelés juridiquement tous ceux qui ont été barbouzés par une administration aux ordres des recteurs, des préfets, au plus loin de la souveraineté du peuple, une administration qui a trahi les principes républicains d’égalité les plus élémentaires, faisant des distinctions de valeur entre ceux qui se taisaient lâchement et ceux qui tenaient à faire entendre leur droit. Une victoire contre l’ensemble des mensonges d’État, l’ingénierie sociale de la période dite « Covid », la transformation d’un peuple en un parc humain à flasher, à QR-coder, à fliquer. Une victoire pour les sans-dents, les chômeurs, les déclassés, les pauvres, les vaincus de la méchante morgue de ce sale type et de sa clique de faquins. Une victoire enfin contre la promotion médiatique d’une bourgeoisie de moins en moins respectable qui étale aujourd’hui sa sédition de classe en adoubant des canailles à son service, en construisant un espace politique totalement imperméable à la critique et à la remise en question, en soutenant les politicards les plus vérolés, en allant jusqu’à criminaliser une opposition politique pourtant résiduelle et éclatée en déficit d’assise intellectuelle. Les vœux présidentiels, entre deux coupes de morgue, étaient explicites à ce sujet : des JO orgie à Notre-Dame rédemption, nous avons été bons, nous étions là, nous avons bien joui. Ensemble mais sans vous.

Un départ de « Macron le faux » serait une victoire pour les éborgnés, les mutilés pour l’exemple, les harcelés juridiquement, tous ceux qui ont été barbouzés par une caste impitoyable depuis 5 ans

« Macron démission », « Macron destitution », « Macron dégage ». Cela suppose que cet objectif évident, en finir avec Macron, sa clique et sa poudre, l’objectif d’encaisser enfin une victoire politique, celle de son départ, de sa démission, de sa destitution peu importe, soit placé au centre des préoccupations politiques du moment. Ce n’est évidemment pas le cas. Sans citer personne, tant les gueules sont connues, égrainons les douces formules, les belles mélopées du sérieux en politique : montrons-nous « raisonnables », « respectons les institutions », soyons ouverts aux « compromis », envisageons des « modifications » sur le vol des retraites, des moratoires, des délais, des échéances, « faisons des propositions », soyons « constructifs ». La cerise sur cette pièce montée est posée par un ancien président socialiste qui a fait Macron et lui a même offert la présidence de la République : « Je ne fais pas partie de ceux qui spéculent sur un départ anticipé d’Emmanuel Macron, comme Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen. Je suis pour le respect des échéances. » Tu m’étonnes. Une vie entière d’apparatchik politique depuis la sortie de l’ENA à grenouiller dans un parti d’élus qui compte nettement moins de licenciés que de joueurs d’échecs en France jusqu’à promouvoir l’ingérence McKinsey et l’obscénité sans limite au sommet de l’État français. Adoubé par un « nouveau front populaire » médiatique qui n’a strictement rien de populaire, la trahison des « sans dents », nous n’oublierons jamais, suit son cours. La chemise noire de Nice, forcené du vide à talonnettes, surmonté d’un crâne d’œuf, dont le patronyme n’est pas sans évoquer le trône domestique qui soulage l’intestin les lendemains de cuite, parle lui de « bloc de la raison » en criminalisant les « complotistes », « les extrêmes », ta sœur et ton voisin. Il s’accorde avec cet autre sénateur de l’Allier, ménestrel du mépris social et humoriste rance pour mémères de Manton sur l’importance de « la raison en politique » contre les séditieux de tous bords, les « bolchéviques », « les populistes », ton frère et sa voisine. Pour ces sages à gros bides, tous et toutes mettent en danger la République. Ce moisi repose sur des fédérations départementales qui comptent quelques dizaines de membres (c’est évidemment le cas en Corrèze ou dans l’Allier), des fédérations qui poussent chacune dans leur coin pour faire élire à la députation nationale le croulant régional qui donnera en retour des avantages locaux aux plus proches fidèles. Un système de prébendes parfaitement encadré par les institutions étatiques, toujours riches en subventions publics. Une représentation politique qui s’engraisse à tous les étages et qui n’a aucun intérêt à bousculer un calendrier qui, pour ne pas servir le peuple, les sert au moins eux-mêmes. C’est cela le « respect des échéances » ou le « bloc de la raison », la « gauche raisonnable » ou la « droite de gouvernement », la gestion par les bénéficiaires de plans de carrières politiques qui n’ont aucun rapport avec la lutte politique sérieuse et l’intérêt général. La simple idée d’encaisser une victoire est un non-sens pour ces gens-là car elle ne leur rapporterait rien. Bien au contraire, à se réaliser, elle pourrait même contribuer à leur faire perdre quelque chose. Soyons matérialistes quand les conditions matérielles sont de plus en plus difficiles : qui touche, qui palpe, qui bouffe bien, qui se gave sur fonds publics dans « le respect des échéances » ? Le reste relève de la liturgie anti-sociale et accompagne sans mal le pourrissement macroniste, il en est le ressort caché, la dynamique interne, l’assurance vie. Le décor en carton-pâte qui rend la spoliation possible.

Mais voilà, pour faire du départ précipité de Macron le faux la priorité de l’année, il est impératif d’être très au clair sur nos exigences. Nous mesurerons, nous mesurons déjà, la profondeur du mal pour la France et les Français que ce sale type, Macron, soutenu par une bourgeoisie française anti-nationale, a pu faire. Les effets sur la diplomatie, la dégradation de l’image de la France à l’international – sa dernière sortie sur l’Afrique, une honte de plus – sa place dans le monde, nous n’avons pas fini de payer les conséquences de ses inconséquences. Sans parler de l’endettement, de la destruction volontaire des services publics, de la vente des fleurons de l’industrie. Certes, Macron le faux ne vient pas de rien et il a eu des prédécesseurs. Mais avec lui, la destruction du pays, sa vassalisation, sa ringardisation ont trouvé leur rythme de croisière. Ce méprisant en mission a révélé enfin et en pleine lumière l’ampleur des réseaux de connivence, la corruption autorisée par la cinquième République, la brutalité légale. Le macronisme aura été un puissant accélérateur de destruction nationale. Que cette bourgeoisie de connivences et de parasitages ne vienne pas nous parler, à la fin de cette triste farce, d’un front contre le pire : elle est le pire en action.

Macron ne vient pas de rien. Il a révélé en pleine lumière l’ampleur des réseaux de connivence, la corruption autorisée par la 5ème République, sa brutalité légale

C’est ici que nous touchons le fond du problème, un fond qui a refait bruyamment surface, place de la République avec l’annonce de la mort de Jean-Marie Le Pen, l’épouvantail en chef, la grande gidouille, le repoussoir parfait, la créature ultime de la gauche globaliste, qui a rendu possible l’avènement politique au sommet de l’État français, à grands coups de fronts opportunistes, d’individus comme Macron le faux. Pour comprendre que le macronisme, autrement dit l’administration brutale et de plus en plus autoritaire par la bourgeoisie de connivence des affaires publiques contre les gueux, les prolos, les sans-dents, accessoirement les citoyens français, est le pire en action, il est absolument nécessaire de se déprendre définitivement de l’anti-fascisme de pacotille. Soyons sérieux deux minutes au milieu de ces marches d’insignifiance, de ces pride dépolitisées, de tous ces gogos qui se fantasment à la pointe de la contestation politique. Dans un ultime délire égotique, de bons bourgeois parisiens s’encanaillent place de la République sur la mort d’un nonagénaire qui n’a jamais été au pouvoir en France. Les vœux du nouvel an seraient finalement exhaussés, peut-on entendre ici et là. Ces postures et ce bavardage convenu n’auraient strictement aucun intérêt, hormis bien sûr celui de mesurer l’extention du domaine du morbide et l’emprise grandissante du simulacre sur les pulsions vitales, s’ils n’étaient pas un symptôme de notre impuisance politique à enrayer dans le réel la marche du pire. Le Pen n’a jamais été aux affaires en France. Ce n’est pas lui qui a maté les populations et accéléré la destruction des services publics, ce n’est pas lui qui a transformé l’école, l’université, ce n’est pas lui qui a trahi les intérêts industriels de la France. Ce n’est pas lui non plus qui nous a servi la bouillie UE et ces réseaux de corruptions soustraits au vote populaire. La liste serait longue et fastidieuse. Se battre contre ses idées ? Non, on se bat d’abord et avant tout contre la réalité d’un pouvoir. Nous affrontons depuis des années, des décennies désormais, la réalité d’un pouvoir politique qui n’est pas tenu par la famille Le Pen mais par une alternance d’énarques qui choisissent leur bord politique à la sortie de l’Ecole et en fonction du sens du vent, le tout adossé à ce que l’on appelle avec des pudeurs grotesques « le monde politico-médiatique ». Là est la triste réalité, bassement matérielle, bornée et têtue. Les faits en somme. Evidemment, c’est beaucoup moins spectaculaire que les sorties racistes contre les Arabes de Le Pen père ou sa remise en question de l’ampleur du génocide juif pendant la seconde guerre mondiale. Entre autres. Beaucoup moins vendeur pour la société du spectacle d’expliquer, à un public captif de bons sentiments, comment fonctionne exactement le système politique français et le cynisme qui l’accompagne. Il ne s’agit en rien de minimiser le racisme là où il s’énonce mais de bien comprendre que l’anti-racisme n’est pas une politique. Pire, c’est le chemin de notre défaite. La stratégie qui a consisté à instrumentaliser l’anti-racisme pour empêcher toute défense sérieuse de nos intérêts nationaux a gagné. Au fond, tous ces bons bourgeois parisiens, avec leur bonne morale, trinquent en l’honneur de la défaite des gueux. Ce grand cirque a fait la gauche depuis des décennies, une gauche de trahison, une gauche sans le peuple français, une gauche qui accompagne avec du Prosecco et des débats lunaires nos pires défaites sociales. Certains me diront : ce sont juste des bourgeois, la gauche est ailleurs. Probablement, en idée c’est certain. Dans les faits, le vote ouvrier a été perdu, les Français les plus pauvres sont désafiliés, les couches de la population dites « moyennes » méprisent à juste titre tous ces donneurs de leçons globalistes qui expliquent sous des airs doctes que le salut passe par Bruxelles. Cette comédie ne prend plus, ça ne marche plus.

Dans un ultime délire égotique, de bons bourgeois parisiens se sont encanaillés place de la République le 7 janvier 2025, soir de la mort de Jean-Marie Le Pen, le fondateur du FN, un nonagénaire qui n’avait jamais été au pouvoir en France

Elle ne prend plus donc elle brandit aujourd’hui la menace de la censure, désigne les réseaux sociaux comme l’origine du mal. L’agence de com macroniste « Jésus & Gabriel » était moins regardante sur la manipulation quand elle utilisait des banques d’images danoises pour faire la promotion du « peuple français au travail » lors de la campagne de la créature du CAC 40 en 2017. La bonne communication, celle qui nous vient des Lumières, n’ayons peur de rien, c’est toujours celle qui accompagne les spoliations ; la mauvaise, la complotiste, la populiste, c’est toujours celle qui y résiste. En définitive, les réjouissances sur la dépouille de la grande gidouille à haïr dans le festif, si elles restent un phénomène de niche parisien dans son aspect spectaculaire et grotesque, rendent manifeste le problème au grand jour. Les pride stériles et pour tout dire obscènes ne flattent que l’ego. Ce sont évidemment des machines à perdre politiquement mais là n’est pas l’objet pour ceux qui y participent. Que ces images servent la réaction la plus féroce n’est pas non plus leur problème. Ils s’amusent, ils font les cons du bon côté de la morale. Que cela ne serve pas les intérêts objectifs des « prolos fachos » qu’ils méprisent, coupette à la main, est le cadet de leur souci. Les complices du macronisme sont aussi à chercher dans ces rangs. Vous ne verrez jamais d’ailleurs ces bons apôtres de la démocratie menacée par les héritiers des Waffen SS se mobiliser en masse pour dénoncer l’ignoble zonage social des ZFE et l’exclusion urbaine de l’écologie punitive. Il est autrement plus joyeux de danser sur un mort que de soutenir le populo qui fait ses 5.000 bornes par an avec son diesel 2006 à Bordeaux ou le prolo nantais sommé, pour la planète, de prendre un crédit sur 10 ans pour payer une voiture électrique avec une mauvaise batterie. Le réel ne doit pas avoir lieu et c’est à cela que sert l’anti-fascisme de pacotille.

En définitive, nous sommes embarqués dans une très mauvaise affaire. La logique d’exploitation, en utilisant quantité de subterfuges et en jouant cyniquement sur la crainte du pire a réussi à nous faire accepter l’inacceptable au seul prétexte qu’il pourrait y avoir pire. D’un côté l’homme fort, le sauveur providentiel qui va tout faire péter avec sa voiture électrique et son gros réseau ; de l’autre le bobo ahuri globalisé anti-fasciste avec sa coupette de Prosecco en train de danser sur du vide. Entre les deux, on cherche en vain le sérieux et la lucidité qui redonneraient à la décence commune un peu de crédit. Emmanuel Macron, dans ce champ de ruines, aura bien été le « président philosophe » de l’indécence et de fausseté, de la brutalité de classe et du mépris social. Il est temps de le bouter hors de la place. Cela ne règlera pas tout mais cela pourrait montrer le chemin à suivre, celui d’une force retrouvée qui pourrait prendre le beau nom de vertu publique.

« La force véritable n’est pas un système de sécurité », écrit Georges Gusdorf en 1967 dans La vertu de la force« elle suppose la conscience prise de l’échec nécessaire de tous les systèmes de sécurité. Toute assurance se réduit en fin de compte à la certitude qu’il n’y a pas d’assurance, sinon la fermeté et la résolution de l’esprit. » Ce n’est pas en dansant sur un mort ou en se prosternant devant l’autoritarisme, la vanité, le cynisme au service des violents que l’on retrouvera une force collective et une vertu publique. Le faible se donne l’allure du fort, l’impuissant se fait passer pour un dur, le milicien étale ses muscles et le lâche sabre le champagne sans rien combattre. Redevenir maîtres de nous-mêmes politiquement suppose avant tout de dégager les impuissants qui font les durs et les lâches qui nous font la morale. Les pseudo satisfactions et les sottises qui nous font croire que nous gagnons alors que nous perdons sur tous les plans ne sont pas une voie décente. «Si fractus illabatur orbis impavidum ferient ruinae » – que le monde se rompe et s’écroule, ses débris frapperont le sage stoïcien sans l’effrayer. Ainsi conclut Gusdorf en compagnie d’Horace. Pour reconstruire faisons chuter leur monde sans avoir peur de ses ruines. Ce ne sont pas les nôtres.

Harold Bernat