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Un mois de grèves et de luttes : Décembre 2024
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Un mois de grèves et de luttes : Décembre 2024 | Le Club
Trois journées méritent d’être retracées spécifiquement : le 5, le 11 et le 12. Et la grève illimitée des chauffeurs/ses de bus à Cergy et Conflans (78-95), depuis le 7/11, contre la dégradation des conditions de travail et pour le maintien des conquis sociaux et l’harmonisation des grilles de salaires. Une cagnotte de soutien en ligne existe.
Titre : Un mois de grèves et de luttes : Décembre 2024
Résumé : Chaque mois, nous vous proposerons une brève présentation des conflits qui se déroulent ou se sont déroulés dans la période en question, en France et à l’international.
Chaque mois, nous vous proposerons une brève présentation des conflits qui se déroulent ou se sont déroulés dans la période en question, en France mais aussi à l’international.
Nous savons parfaitement que la liste qui suit n’est que partielle. Eh oui ! L’information sur les grèves et les luttes n’est pas la mieux partagée par les médias, il faut aller la chercher. Et pourtant, des grèves, il y en a ! En France, et ailleurs dans le monde, y compris dans des pays que les médias mainstream nous présentent comme les modèles à suivre, États-Unis ou Allemagne, car les salarié.e.s y seraient dociles, pas comme les salarié.e.s français.es "réfractaires"! Si vous avez des informations à nous transmettre à propos de votre grève ou d’une grève dont vous avez connaissance, n’hésitez pas à nous en faire part en nous écrivant à netournonspaslapage@gmail.com
Clôture rédactionnelle de cet article : samedi 4 janvier 2025
QUELQUES FAITS NOTABLES A L'INTERNATIONAL
États-Unis : La période riche en grèves se poursuit.
Chez Amazon, sept centres de distribution, pour commencer (à New York, Atlanta, en Californie et dans l’Illinois) se sont mis en grève à l’approche de Noël. Un mouvement national de près de 10 000 travailleurs/ses a démarré le 19 décembre pour des hausses de salaire (30$/h) et une amélioration des conditions de travail (notamment des heures supplémentaires insupportables imposées). La plus grande grève de l’histoire de la boite, la seconde plus grande au monde. Il y a une forte solidarité sur les piquets mais aussi des arrestations. Jeff Bezos refuse toujours de reconnaitre le syndicat qui s’est formé.
Chez Starbucks, autre géant made in the USA, c’est le lendemain, 20 décembre, que dans plusieurs villes, les employé.es ont démarré la grève pour obtenir mieux que la dérisoire augmentation proposée par la direction (1,5% sur plusieurs années).
Allemagne
La grève chez Amazon a aussi démarré le jeudi 19 : 450 des 1500 salarié.es d’un centre logistique d’Amazon à Werne (Rhénanie du Nord-Wesphalie), se sont déclaré.es grévistes à l’appel du syndicat ver.di, syndicat qui pensait mobiliser 16 000 travailleurs/ses sur d’autres sites avant la fin 2024, exigeant l’application de la convention collective refusée par Amazon.
Mais en Allemagne, c’est surtout la situation chez Volkswagen qui a fait l’actualité en décembre. Dès le 1er décembre, et après trois séances de négociations sans résultat, le syndicat IG Metall appelait à des « grèves d’avertissement », première étape d’une épreuve de force annoncée, pour faire pression sur la direction. But affiché par le syndicat : éviter la fermeture d’usines (3 a priori) et la suppression de dizaines de milliers d’emplois, les salarié.es restant en poste devant de plus subir des diminutions de salaires. Nouvelle grève, de 4 heures, le 9 décembre, jour d’une nouvelle séance de négociations, touchant cette fois quelque 68.000 salarié.es de VW, avec une manifestation monstre à Wolfsburg (Basse-Saxe), siège du groupe. Mais finalement, la lutte « comme le pays n’en a pas connu depuis des décennies » annoncée par l’IG Metall n’a pas eu lieu. Le syndicat a signé avec VW un accord le 20 décembre, annonçant qu’il ne devrait pas y avoir de fermetures d’usines. Mais les capacités seront réduites sur plusieurs sites, et c’est une production zéro qui attend les usines de Dresde (en 2026) et Osnabrück (en 2027), qui va être vendue. Il reste 35 000 suppressions de postes sur les 55 000 annoncés initialement, sur des départs en retraite, sans licenciements secs. Ajoutée à cela la destruction de primes les prochaines années, et les salaires sont gelés sur deux ans. Ces négociations se sont déroulées en secret : une façon d’éviter la colère et les débordements de la base. Les actionnaires de VW, par contre étaient régulièrement tenus au courant. Ils peuvent s’estimer satisfaits.
Espagne : deux grèves importantes ce mois-ci.
A partir du 10 décembre, chez Litera Meat (immense abattoir porcin du groupe Pini à Binefar, Aragón), environ 70% des salarié.es (plus de 1000) se sont mis en grève plusieurs jours contre des conditions de travail abominables, et pour la réintégration de collègues licencié.es par la répression syndicale de la boite, à l’appel de la CNT.
Pendant 10 jours, grève totale chez Airbus à Getafe (banlieue de Madrid), à l’appel de la CGT également contre la répression syndicale et pour une convention collective digne de ce nom.
Royaume-Uni
Pour de meilleures conditions de travail et une hausse des salaires, plusieurs centaines de grévistes chez Harrods, géant du luxe londonien, le week-end avant Noël. Mouvement reconduit le « boxing day », au début des soldes d’hiver.
EN FRANCE
Trois journées méritent d’être retracées spécifiquement : le 5, le 11 et le 12 (Initialement, la CGT des ports et docks avait appelé à la grève les 9 et 10 décembre pour négocier la mise en place spécifique de la réforme des retraites de 2023 : c’est reporté à février 2025).
5 décembre : grève nationale de la Fonction Publique
Dans la fonction publique, c’est le choix du ministre Kasbarian d’ajouter deux jours de carence en cas d’arrêt maladie, tout en baissant les indemnités de 100% à 90% du traitement, qui a servi de détonateur. La non-revalorisation du point d’indice et de la prime contre l’inflation cette année ajoute à la colère. D’emblée, FO a appelé à 3 jours de grève et a maintenu son appel séparé pour le principe de trois jours. Mais c’est une seule journée, le 5/12, qui a été appelée le 14 novembre par 7 syndicats représentatifs de la FP : CFDT, CGT, CFE-CGC, FSU, Solidaires, UNSA et FA-FP. La journée du 5 s’annonçait massive, en particulier dans l’Éducation nationale, où la dégradation des conditions de travail fait très mal.
Le 29/11, lors de négociations salariales, s’y joint l’appel intersyndical (CGT, CFE-CGC, CFDT, FO) du secteur électrique et gazier pour une grève nationale sur les salaires le 5 décembre.
Au lendemain de la chute du gouvernement Barnier, la journée a été maintenue. L’absence de gouvernement a vraisemblablement poussé certain.es à renoncer à la grève, d’ailleurs certain.es syndicalistes poussent en ce sens. Mais la journée a été forte : les flics ont dénombré, dans toute la France, 130 000 manifestant.es (200 000 pour la CGT, dont 30 000 à Paris). 160 rassemblements et manifestations ont eu lieu dans le pays.
Dans la FP d’Etat, le pouvoir a dénombré 18,6% de grévistes (mais 2,36% hors EN) ; 6,4% dans la FP territoriale. Un mouvement surtout bien suivi chez les enseignants.es. Pour le SNES, 54% de grévistes en collèges et lycées. Pour le SNUipp annonçait 65% de grévistes dans le 1er degré. Le soir, les AG enseignantes appelaient à reconduire la grève le 12 décembre en Ile-de-France.
Parfois le supérieur s’est bien mobilisé : à Clermont-Ferrand, il y a eu une AG de plus 600 (étudiant.es, enseignant.es, personnels administratifs et techniques) avec manifestation devant le rectorat, contre la précarisation des personnels et étudiant.es et toutes les réformes d’autonomie des universités, pour un retour au financement public.
Des vols ont été retardés, d’autres annulés (le matin 10% à CDG ; le soir, 25% à Orly et 50% à Marseille ; et 20% toute la journée à Toulouse).
Dans l’énergie, 28,2% des effectifs présents étaient en grève.
Un exemple à suivre : à Rennes, une (grosse) manif d’environ 5000 personnes a regroupé des fonctionnaires, des étudiant.es et des salarié.es du privé, notamment d’Axans, filiale telecoms de Vinci Energie, qui contestent le PSE qui les menace.
Hélas, les directions confédérales, ignorant la colère des travailleurs/ses, ont publié le soir même un communiqué appelant à… la négociation et au dialogue social.
11 décembre : appel à la grève illimitée à la SNCF
Appel lancé le samedi 9 novembre par tous les 4 syndicats représentatifs (CGT-Cheminots, UNSA-Ferroviaire, Sud Rail et CFDT-Cheminots) pour demander un moratoire contre le démantèlement annoncé en deux filiales de Fret SNCF, un outil écologique pour le transport des marchandises, cassé peu à peu et promis à la liquidation le 31 décembre. C’est 50% de cette activité et 4500 salarié.es qui sont concerné.es. La bourgeoisie et la direction de la SNCF s’inquiétaient de la grève, le PDG appelant les cheminot.es à « rester du côté des Français » ! Le 25/11, tous les syndicats SNCF appellent à une réunion tripartite avec le gouvernement et confirment l’appel à la grève illimitée dès le 11/12 au soir, à la fois pour un moratoire sur le démantèlement de Fret SNCF et contre les modalités de l’ouverture à la concurrence des lignes régionales. Mais cinq jours avant le début de la grève, l’UNSA et la CFDT se sont contentées de miettes, signant un accord pourri avec le ministre des transports (démissionnaire depuis), pour étendre de 15 à 24 mois à 3 ans la durée d’application des accords collectifs de la SNCF pour les salarié.es du TER passant à la concurrence. Pour Fret SNCF, cette durée est passée de 15 mois à 3 ans, ce qui a aussi été signé par la CGT et Sud Rail. La rupture de l’unité syndicale a pesé sur la motivation des cheminot.es. Résultat, un impact limité (8 trains sur 10 en circulation selon la SNCF) pendant deux jours, puis plus rien. Les TGV ont circulé, les perturbations ont concerné certains trains régionaux et certaines lignes de banlieue et RER en Région parisienne.
12 décembre : grève nationale contre les plans sociaux
Le 13/11, la CGT déclarait qu’elle « ne laisserait pas faire la destruction massive d’emplois ». Le 27/11, elle a appelé pour le 12/12 à une journée de grève, de manifestations et d’occupations d’usines, décomptant près de 250 plans de licenciements touchant de 170 000 à 200 000 emplois. Sophie Binet s’exprimait aussi en faveur de la convergence avec la grève SNCF prévue dès la veille au soir. La FSU et Solidaires se sont joints à l’appel pour le 12, les autres centrales non. Près de 120 rassemblements ont eu lieu. Dans un certain nombre d’entreprises, la grève contre la répression patronale s’est ajoutée à celles contre les plans de suppression d’emplois. Exemple : chez Fleury Michon.
Face aux licenciements, on a dénombré plus de 70 piquets de grève le 12, et les grévistes se comptaient par milliers. A Cholet, des centaines de personnes sont venues soutenir les Michelin. Du côté de Grenoble, convergence des manifestant.es vers Vencorex où 450 emplois sont menacés. Des actions de solidarité et de convergence se sont aussi manifestés notamment chez Valeo à St Quentin-Fallavier, ou à Toulouse chez Thales Alena Space. Mais dans l’ensemble, des manifs clairsemées. C’était particulièrement vrai dans la manifestation parisienne qui n’a pas dû regrouper plus de 3 000 personnes (1 400 selon la police). La division très nette du mouvement syndical face aux suppressions de poste explique beaucoup cet échec. S’y ajoute le contexte de la grève torpillée à la SNCF.
Aucune suite n’a été proposée par la direction de la CGT après la journée du 12.
Automobile :
A Hennebont (Morbihan), le 2 décembre 300 salarié.es, responsables syndicaux, Michelin Vannes, soutiens politiques (LFI, PCF, verts) et élu.es étaient rassemblés sur le piquet de grève, devant le site de la Fonderie de Bretagne, revendue en 2022 par Renault au fonds d'investissement Callista, qui le revend aujourd'hui.
Stellantis
Rencontre le 10 décembre dans le Pas-de-Calais entre salarié.es de Poissy et de Douvrin, pour mener ensemble le combat contre les fermetures d’usines.
Valeo
Après une première journée de mobilisation en octobre, un débrayage et une AG ont eu lieu le 2/12 à St Quentin-Fallavier (Isère), appelant à la grève le 12, contre les 238 postes supprimés en 2025, et les quelque 900 dans toute la France. Le 12 a été dynamique, une caisse de grève est mise en place, et des suites sont annoncées.
Michelin
A Cholet, l’arrêt quasi-total de la boite a cessé le 2 décembre. Mais le piquet devant l’usine s’est maintenu et reste animé, recevant le 12/12 le soutien de porte-parole nationaux et des grévistes Michelin de Vannes, Clermont et d’Angers. Défilé de 600 personnes dans Cholet.
Chimie :
Vencorex-France
En grève depuis le 23 octobre, la majeure partie des Vencorex Pont-de-Claix ont conduit le gouvernement Barnier à déclarer que le conflit menaçait 3 000 emplois industriels directs et 10 000 indirects. En cause, le blocage du fait de la grève de la vanne d’un pipeline d’éthylène qui approvisionne normalement des usines ailleurs dans le pays. Mais à mi-décembre, la CFDT et la CFE-CGC ont accepté le protocole de fin de conflit, la CGT maintenant d’abord la grève et le blocage du site, avant de signer à son tour le 24. L’indemnité de licenciement est montée à 40 000€ par personne. Et Wanhua reste seul « repreneur »… pour 50 salarié.es.
Arkema
Les salarié.es d’Arkema-Jarrie sont parti.es en grève illimitée par roulement, avec piquet, le 5 décembre. Leur direction a pris prétexte de l’arrêt de la fourniture de sel vu la grève de leur voisin Vencorex pour présenter un plan supprimant la production de chlore dès 2025, menaçant 150 emplois. La direction pourrait racheter l’activité sel de Vencorex mais refuse.
Transports :
Aérien
Plusieurs aéroports avec de nombreux vols annulés (Lyon, Ajaccio, Montpellier, Nîmes, Perpignan) le 17 décembre, suite à une grève des contrôleurs aériens appelée par le syndicat majoritaire (SNCTA) vu des négociations difficiles sur l’organisation du travail.
Grève reconductible chez ACNA (nettoyage, sous-traitant d’Air France à CDG), depuis le 12 décembre, pour de meilleures conditions de travail, contre les APC (accords de performance collective). Déjà 11 jours de grève le 21 décembre.
RATP
Grève-coup de gueule le 13/12, sans appel syndical, d’1/3 des travailleurs/ses sur la ligne 12 du métro, contre le retour aux sous-effectifs post-JO et les provocations de la direction.
Grève illimitée des chauffeurs/ses de bus à Cergy et Conflans (78-95), depuis le 7/11, contre la dégradation des conditions de travail et pour le maintien des conquis sociaux et l’harmonisation des grilles de salaires. Une cagnotte de soutien en ligne existe1.
https://www.leetchi.com/fr/c/soutien-aux-grevistes-de-fso-cergy-pontoise-confluence-6097003
Cette grève impacte fortement les 32 lignes du réseau Cergy-Pontoise Confluence, géré par FSO (Francilité Seine et Oise), filiale de Lacroix et Savac, qui a répondu à l’appel d’offres d’IDFM avec un prix très bas pour obtenir ce marché. Conséquence : ce sont les travailleurs/ses et les usager.es qui paient les frais.
La médiation mise en place fin novembre ayant échoué, le 4/12, le préfet du 95 a envoyé les flics casser le piquet du dépôt de bus FSO à St Ouen l’Aumône. Mais la grève s’est poursuivie et le réseau est resté paralysé. Accusé.es de « violences » par la direction de FSO (deux chauffeurs ont fait de la garde à vue pour des soi-disant menaces), les grévistes ont mis en place une intense communication pour expliquer le mouvement aux usager.es et élargir le soutien. Le 13/12, nouvelle intervention des flics à St Ouen l’Aumône, mais ne libérant que 4 lignes de bus, conduits par des intérimaires.
Le 14/12, un drame humain éclate : Ludovic, gréviste et élu FO au CSE, se suicide, au milieu des tensions et difficultés financières. Les autres grévistes, très choqué.es, accusent la « stratégie de pourrissement » de la direction ; la colère grandit.
Pour assurer une petite paie, vers la fin décembre, les grévistes alternent travail et grève, mais la grève tient globalement et le nombre de bus qui sortent est faible (10 à 15 le matin, autant l’après-midi, pour 400 chauffeurs/ses). Fin décembre, le mouvement tenait encore.
Santé-social : Depuis des mois, on voit des grèves se multiplier dans le secteur hospitalier.
Depuis le 13 octobre, l’hôpital Beaujon (Clichy, 92) était en grève reconductible contre la casse de l’hôpital public, et pour de meilleures conditions de travail. La fin de la grève a été votée en AG le 4 décembre. Victoire sur l’ensemble des revendications : fin des mobilités contraintes (bascules permanentes entre services), postes créés en services déficitaires.
Beaujon semble avoir inspiré d’autres luttes ces dernières semaines, notamment :
Depuis le 14/11, grève au service de médecine interne de l’hôpital de Foix, contre le manque de personnel et les conditions de travail intolérables qui s’ensuivent. Le 12/12, la CGT organisait un rassemblement de soutien devant l’hôpital.
Grève depuis le 28/11 aux urgences pour enfants à l’hôpital du Kremlin-Bicêtre pour obtenir des renforts pour les épidémies saisonnières, les enfants malades pouvant attendre jusqu’à 14 heures aux urgences !
Grève illimitée depuis le 3/12 à l’hôpital Émile-Roux de Limeil-Brévannes (94).
Grève illimitée, pour obtenir du personnel supplémentaire, à partir du 10/12 à l’hôpital gériatrique Georges Clémenceau de Champcueil (91), rattaché à Henri-Mondor de Créteil. Le 17/12 les grévistes distribuaient une lettre ouverte aux automobilistes.
En dehors des hôpitaux…
Dans les Bouches-du-Rhône, grèves dans les centres médicaux pendant les fêtes pour dénoncer la nouvelle convention tarifaire et l’avancée vers une médecine à deux vitesses.
L’APEI Moselle (assoc. sans but lucratif pour l’accueil des personnes handicapées mentales) a participé, avec la CGT, à la grève le 12/12. D’abord contre le versement de la « prime de partage de la valeur », mais aussi la dégradation des conditions de travail.
Petite enfance, périscolaire…
Première semaine de décembre : personnel municipal dans les crèches et cantines en grève à Draveil (91), contre la dégradation des conditions de travail et d’accueil des enfants.
6/12 : grève dans les crèches du 94, et manifestation devant la préfecture à Créteil.
Dans le périscolaire à Paris, la mobilisation entamée ces derniers mois a rebondi du 17 au 20 décembre, pendant la réunion du Conseil de Paris. Grève le plus souvent pendant la pause déjeuner. Motifs : des raisons de statuts, de contrats stables, de primes pour recruter.
Culture
Opéra de Paris
Des négociations dans l’impasse depuis février 2023 sur la rémunération du temps de préparation des artistes avant spectacle (6h au lieu de 30h effectives). Grève depuis début décembre dans ce cadre et contre un sous-effectif chronique. Des spectacles annulés. Fin de grève signée le 24/12 : des postes doivent être pourvus, des CDD en plus en cas d’urgence.
Musée Gustave Moreau (Paris 9e)
Préavis de grève déposé le 9/10 jusqu’au 31/1, plusieurs journées de grève faites depuis par les agent.es d’accueil pour exiger des créations de postes et l’égalité salariale entre titulaires et contractuel.les, contre le sous-effectif permanent.
Collectivités territoriales
A Chantepie (près de Rennes), grève le 13/12 (à l’appel de l’UNSA et de la CGT) d’une quarantaine d’agents municipaux contre une atteinte au droit de grève : la mairie veut mettre un service minimum d’accueil (SMA) sur le temps périscolaire.
Toulouse/Haute-Garonne
La lutte s’organise entre le Conseil départemental (CD), (160 M€ de coupes prévues), la métropole toulousaine (45 M€) et la mairie de Toulouse (25 M€).
Plus de 2500 travailleurs du département de la Haute Garonne en grève le 3/12, contre l’austérité voulue par Barnier et que veut imposer le département dirigé par le PS.
Le 5/12, une centaine de grévistes des bibliothèques de Toulouse votent en AG la poursuite de la grève contre toute suppression d’emploi, pour des créations de postes et pour titulariser tous les CDD, et mettent l’accent sur la nécessaire articulation solidaire avec le CD mais aussi avec d’autres boites en lutte, comme Thales Alena Space.
Nouveau débrayage des bibliothèques le 10/12, plusieurs bibliothèques fermées, la mobilisation s’installe et propose des actions pour élargir le mouvement contre l’austérité, comme le 12/12 (journée contre les licenciements) et le 18/12 (rassemblement unitaire contre l’austérité), avec une grève très massive des bibliothèques. Les grévistes ont notamment obtenu le soutien de la CGT de la BNF, et ont lancé une pétition pour médiatiser leur lutte et obtenir du soutien face à Macron et au maire JL Moudenc.
Nouveau débrayage et rassemblement des bibliothécaires (150 personnes) le 21/12.
Polynésie française
La fédération des agent.es des administrations demande une revalorisation du point d’indice des fonctionnaires de collectivité, refusée par le président polynésien. Du coup une grève des fonctionnaires territoriaux a démarré le 6/12 et était presque totale le 10/12 parmi les pompiers des aérodromes, bloquant quelques milliers de passagers et des centaines de touristes par l’annulation de centaines de vols.
Pompiers de Lyon
Le mouvement des pompiers, en lutte depuis début octobre contre la suppression d’une prime et contre les conditions de travail dégradées (100 postes supprimé en 10 ans) a mené deux actions à nouveau imaginatives début décembre : la mise en vente sur Le Bon Coin de leur caserne de Confluences ; et leur irruption place des Terreaux, applaudie par le public, et empêchant une projection pendant la Fête des lumières le 5/12.
Education nationale
Hormis la grève nationale du 5/12, des grèves locales fin novembre-début décembre pour obtenir plus de moyens, notamment :
Au lycée Georges Brassens d’Evry-Courcouronnes (91), grève reconductible, avec nuit d’occupation, des enseignant.es (soutenu.es par les parents) fin novembre-début décembre pour des moyens nécessaires pour lutter contre la dégradation du climat scolaire.
Colère et grève aussi dans plusieurs établissements du 94.
Autres grèves, dans le secteur privé :
Empire Mulliez/Decathlon
Suite à la mauvaise gestion des magasins Auchan par la famille Mulliez, 2400 emplois doivent y être supprimés en France. A côté de cela, un milliard d’euros de dividendes a été versé par Decathlon à la même famille. Par solidarité avec celles et eux d’Auchan et contre des conditions de travail dégradées, 300 magasins Decathlon (plus de 20 000 salarié.es, dont plus de 1 000 postes équivalents temps complet supprimés en 2024) étaient appelés à la grève le samedi 7 décembre par la CFTC, la CFDT et la CGT. Un mouvement bien suivi.
ADS (Airbus Defence ans Space) Toulouse
Contre la suppression de plus de 2000 postes en Europe, dont 424 à Toulouse, et l’augmentation de la charge de travail consécutive, grève et rassemblement devant la boite le 6/12, par 120 employé.es. Soutien notamment des Thales Alena Space, en lutte aussi.
Rougié Sarlat (foie gras)
Grève reconductible fin novembre-début décembre contre la fermeture par Euralis.
Essilor
Grève très suivie, du 5 au 7 décembre, soutenue par tous les syndicats de la boite, chez EssilorLuxottica sur 4 sites de production : Wissous, Dijon et les deux sites de Ligny-en-Barrois, contre des propositions d’augmentations très insuffisantes dans les NAO.
DHL
Des milliers de colis en retard avant Noël, suite à une grève reconductible de 5 jours très suivie sur plusieurs sites, pour une prime d’intéressement. Accord de fin de conflit signé le 13/12 par les 4 syndicats, pour une prime de 1000€, en plus des 300 déjà obtenus.
Ratier Figeac (Collins Aerospace, gros marchand d’armes)
Grève de 400 personnes le 5/12 et 350 le 12/12 à l’appel de la CFDT, CFE-CGC et CGT pour des augmentations de salaires dignes (+3% de hausse générale + 2,5% individualisés), contre une proposition inférieure à l’inflation dans cette boite très rentable de 1600 salarié.es.
Prêt à porter : grèves de Noël
Kiabi : grève le 14 décembre à l’appel de la CGT contre la dégradation des conditions de travail, des salaires trop bas, un manque d’effectifs.
H&M : grève reconductible appelée par FO dès le 21/12 contre des salaires insuffisants (2% de hausse proposée dans les NAO).