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L’exigence d’un cessez-le-feu en République démocratique du Congo
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Le sommet de Tanzanie regroupant les pays de la région s’est tenu samedi 8 février. Il appelle à un cessez-le-feu qui apparaît très hypothétique.
Les Nations unies dressent un nouveau bilan des morts survenues à la suite de la prise de Goma, la capitale régionale du Nord-Kivu de la République démocratique du Congo (RDC), par le groupe armé M23 soutenu par les troupes rwandaises. Près de 3 000 décès ont déjà été dénombrés.
En dépit de l’annonce d’une trêve unilatérale proclamée par le M23, ce dernier continue à progresser vers le Sud-Kivu. Une intense bataille a eu lieu à Nyiabibwe, à 70 kilomètres de la capitale régionale Bukavu. Les forces armées de la RDC sont renforcées par celles du Burundi qui a déployé plus de 10 000 hommes.
Condamnation de forme
Les violences ont pu être documentées dans une grande ville comme Goma mais ces bilans laissent de côté les nombreux crimes de guerre commis par le M23 contre les habitantEs des villages situés sur leur chemin de conquête. La désapprobation de l’intervention rwandaise en RDC est presque unanime. En revanche, les divisions se font jour sur les sanctions à adopter.
La Chine, traditionnellement réservée sur les prises de position concernant les conflits en Afrique, s’est positionnée pour exiger le retrait du Rwanda et du M23 des territoires conquis. Elle exploite 70 % des mines du pays et est inquiète pour ses intérêts économiques. Dans le même temps, le Rwanda reste pourtant un excellent client dans le domaine des infrastructures.
Pour l’Europe, le malaise est tangible. L’UE a signé un accord commercial sur les minerais rares avec le Rwanda en sachant pertinemment que les trois quarts de cette production proviennent du pillage des mines de RDC. Quant à la France, elle dépend des troupes rwandaises pour sécuriser les installations pétrolières notamment celles de TotalEnergies dans la région de Cabo Delgado au Mozambique.
Résultat décevant pour la RDC
La Tanzanie a accueilli un sommet rassemblant les deux entités régionales représentant l’Afrique centrale (EAC) et l’Afrique australe (SADC). Les deux structures ont appelé à un cessez-le-feu immédiat pour mener les opérations humanitaires. Elles ont aussi fusionné leur médiation de paix.
Autre décision, celle d’organiser dans les prochains jours un plan de sécurisation du cessez-le-feu. En l’absence d’informations plus précises, les interprétations sont différentes. Ainsi pour Kinshasa ce plan sous-entend le départ des troupes du M23 de Goma.
Enfin, le sommet appelle à l’ouverture des négociations directes entre la RDC et le M23 que le président congolais Tshisekedi a toujours refusées. Il semble au vu des rapports de forces qu’il n’a plus le choix, d’autant qu’à l’intérieur même de la RDC, les responsables religieux se sont prononcés pour un dialogue avec le groupe armé.
Si l’EAC et la SADC ont assuré de leur soutien la souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC, elles n’ont cependant pas demandé le départ des troupes rwandaises.
Recomposition régionale
Il est peu probable, même si le projet de cessez-le-feu se réalise, que la RDC revienne à la situation antérieure. L’intervention rwandaise lui a permis de mettre la main sur d’importantes ressources minières qui, au-delà de gains financiers, renforcent son poids comme fournisseur de matières premières pour la transition énergétique des pays riches. Cette intervention a ouvert aussi pour nombre de pays de nouvelles possibilités en RDC, dont l’Ouganda et la Tanzanie entendent bien profiter. Mais elle crée aussi des inquiétudes. Le Burundi, opposé depuis longtemps au Rwanda, voit d’un mauvais œil que des troupes alliées à Kigali stationnent dans le Sud-Kivu tout près de sa frontière.
Le risque d’une extension du conflit, comme la RDC l’a déjà connue à la fin des années 1990, ne peut hélas être écarté.
Si la violation de la souveraineté de la RDC par le Rwanda doit être condamnée, le constat reste que les grands pays capitalistes continuent de profiter des richesses du Congo, laissant les pays d’Afrique centrale se battre pour les miettes.
Paul Martial




