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Développer une agriculture paysanne et sortir du modèle capitaliste
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Développer une agriculture paysanne et sortir du modèle capitaliste | L’Anticapitaliste

Nous devons stopper la fuite en avant du productivisme et du chacun pour soi où la vie humaine et animale perd sans cesse de sa valeur. Les éleveurs deviennent des pions. Les animaux deviennent des objets marchands. Au toujours moins cher, il ne restera plus rien. Le capitalisme est un gouffre sans fin. Les plus faibles, les sans-voix trinquent en premier, et nos compagnons non humains sont en première ligne. Leur nombre augmente sans cesse, leur vie n’est plus rien. Le suicide des paysanNEs leur fait écho. Un nouvel équilibre est nécessaire. Pour un avenir de tous les vivants, du plus humble au plus fort, faisons le choix d’un écosocialisme. Par la Commission nationale écologie.
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L’élevage paysan
Bâtir une alternative à l’agro-industrie est une tâche immense. La Confédération paysanne s’y emploie au sein de Via Campesina. L’agriculture paysanne qui se décline en élevage paysan.
Cela repose sur une charte qui définit « une agriculture productrice de biens marchands et non marchands dans l’intérêt de la société » et dix principes, parmi lesquels : une répartition planifiée des volumes de production afin de permettre au plus grand nombre de vivre du métier, la solidarité avec les paysanNEs du monde, le respect de la nature et des ressources, une garantie de qualité gustative et sanitaire, le maintien de la diversité animale et végétale.
Un autre élevage est possible
Un tel modèle alternatif à l’élevage industriel mettrait fin aux échanges mondialisés tant pour la nourriture du bétail venant d’Amérique latine, souvent issue de monocultures dévastatrices pour les sols, souvent OGM et affamant les populations, que pour le commerce mondial des animaux réduits à une simple matière première.
Consommer moins de viande
Il s’agit pour les éleveurs de « donner du sens à l’élevage en tant que relation humain-animal » et faire de leur métier une « partie intégrante de la nature et des écosystèmes » 1. Cela suppose des fermes à taille humaine, qui cultivent elles-mêmes les aliments pour leurs bêtes et leur offrent des conditions de vie dignes — remettre les vaches sur l’herbe et les cochons sur la paille, dit-on au CEDAPA (Centre d’études pour un développement agricole plus autonome) 2— qui valorisent des filières d’abattage distinctes de l’industrie. Vers un service public d’abattage paysan, à échelle humaine, contrôlé par les paysanNEs eux-mêmes, sans course au tonnage, sans cadences imposées, au sein duquel on mettrait « en exergue le respect des animaux, à travers des pratiques limitant les stress et évitant toute souffrance inutile » 3. Cela n’est compatible qu’avec une réduction drastique de la consommation de viande.
- 1.charte-agriculture-paysanne.pdf
- 2.https://www.cedapa.com/
- 3.https://www.abattagespay…
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Nos propositions pour une agriculture paysanne
Changer le système agricole productiviste dopé à la pétrochimie, destructeur d’emplois et aggravant la crise écologique, est une nécessité.
Nous avons besoin d’une agriculture paysanne à taille humaine, créatrice d’emplois et rémunératrice, produisant des aliments de qualité, soutenant le vivant. Cette alternative est un rempart contre les bio-agresseurs et contre le changement climatique. Pour cela, nous préconisons :
1- D'offrir aux paysanNEs et aux travailleurEs de l’agroalimentaire de meilleures conditions de travail et de revenus ;
2- De développer des circuits courts de production, de transformation et de distribution, avec des ateliers de fabrication et des marchés locaux sous le contrôle des producteurEs, pour permettre la reconstitution d’un tissu économique de proximité détruit par les industries agroalimentaires et la grande distribution ;
3- De reconstituer des ceintures vivrières autour des villes, pour combattre l’artificialisation des sols et permettre aux urbains de se reconnecter avec les rythmes naturels des productions ;
4- De nourrir sainement les populations avec des produits bio et écologiques. Ni hectares de serres chauffées de légumes bio, ni productions ou élevages qui reposent sur le travail d’ouvrierEs agricoles malmenéEs, ni élevages hors-sol dont les aliments proviennent de l’autre bout du monde ;
5- De réduire fortement la consommation de viande ;
6- D’utiliser des produits locaux sains dans la restauration collective ;
7- D’instituer un autre mode de gestion du foncier, coopératif, traitant la terre comme un bien commun associant droit d’usage et devoir de prendre soin ;
8- De développer la formation professionnelle agricole initiale et continue, pour favoriser les reconversions et tenir éloignés les lobbys de la pétrochimie ;
9- De développer la recherche où paysanNEs et chercheurEs travaillent ensemble.
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Crise et colère agricoles
En France, la « révolte des tracteurs » fin 2023, n’a pas trouvé de solution et a ressurgi fin 2024 face à la menace d’un accord de libre-échange Union européenne-Mercosur.
L’agrobusiness s’insurge contre le Mercosur
Derrière ces mouvements, un même problème : le besoin des paysanNEs de pouvoir vivre décemment de leur travail. Or la FNSEA, la Coordination rurale et les gouvernements ont préféré dénoncer les normes environnementales françaises et européennes qui créent une situation de concurrence défavorable avec les pays à bas coûts, comme si l’écologie était le problème.
Aujourd’hui, ils s’insurgent des conséquences des accords qu’ils ont pourtant contribué à nouer par le passé. Selon un rapport de l’Assemblée nationale de 2023, l’UE aurait signé 42 accords de libre-échange avec 74 États. On peut donc s’étonner de son opposition à celui avec le Mercosur.
Tout cela n’est que l’indignation opportuniste, tardive et sélective d’un État qui a toujours défendu les intérêts de l’agrobusiness, aux dépens de celui des travailleurEs.
Concentration et inégalités
Cette logique transparaît aussi dans la PAC (Politique agricole commune). De fait, le soutien aux prix des produits a laissé place à des subventions basées sur la taille de l’exploitation, soutenant principalement les grandes exploitations, mécanisées. Résultat de cette politique, une concentration des structures faisant passer, entre 1990 et 2010, le nombre d’exploitations de 1 million à 500 000 et de 2 millions de travailleurEs agricoles à 1 million.
Actuellement, d’importantes inégalités subsistent : les 10 % des plus riches vivent avec au moins 44 600 euros par an tandis que les 10 % les plus pauvres gagnent moins de 10 900 euros annuels. En 2019, 26 % des agriculteurEs vivaient sous le seuil de pauvreté, selon l’Insee. Il est donc impossible pour de nombreux paysanNEs français de vivre uniquement des revenus de leur production.
Par ailleurs, la colère est amplifiée par la surreprésentation des paysans parmi les victimes de cancers, sans aucun doute liée à l’usage intensif de pesticides, et par les aléas climatiques de plus en plus nombreux et violents chaque année. Enfin, le monde paysan se trouve aujourd’hui pris entre deux injonctions contradictoires : un impératif de productivisme qu’ils ont acquis dans les lycées agricoles et une injonction par la société civile d’une « agriculture verte ».




