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Menace de "déchéance de nationalité" contre Rima Hassan : un saut dans l’offensive, faisons front !
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Ce vendredi, Jean-Noël Buffet, ministre, a expliqué envisager la possibilité de déchoir Rima Hassan de sa nationalité en cas de condamnation pour « apologie du terrorisme », comme le demande l’extrême-droite. Une escalade brutale dans les attaques du gouvernement contre l’eurodéputée et l’ensemble des soutiens de la Palestine.

Depuis quelques jours, Rima Hassan est à nouveau au cœur d’une campagne politique réactionnaire brutale. Le gouvernement et l’extrême-droite se déchaînent contre l’eurodéputée franco-palestinienne après qu’elle a mentionné dans une interview le caractère « légitime » du point de vue du droit international de la lutte du Hamas contre le colonialisme de l’État d’Israël, tout en condamnant explicitement les « crimes de guerre » commis le 7 octobre.
Ce jeudi, Bruno Retailleau a ainsi annoncé saisir le procureur de la République pour « apologie du terrorisme » par le biais de l’article 40. Ce vendredi, Jean-Noël Buffet, ministre d’État auprès du ministre de l’Intérieur, est allé encore plus loin. Dans une interview sur Europe 1 il a expliqué être ouvert à l’idée de déchoir Rima Hassan de sa nationalité en cas de condamnation, en expliquant que « la nationalité française ne peut pas être conservée par quelqu’un qui au quotidien conteste la réalité des faits ».
Ce saut répressif brutal fait suite à une campagne d’interpellation menée par l’extrême-droite, Marion Maréchal Le Pen en tête, qui demande ces derniers jours, dans une pétition, la « déchéance de nationalité » de l’eurodéputée. La revendication a un poids symbolique particulier à l’extrême-droite, puisqu’elle fait directement écho aux mesures prises sous Vichy par Pétain, qui avait déchu de leur nationalité des milliers de personnes naturalisées, parmi lesquelles de nombreux Juifs.
Prévue par le Code civil mais exceptionnelle, cette mesure raciste est revenue sur le devant de la scène ces dernières années à la suite des attentats de Charlie Hebdo et du Bataclan. Si l’idée d’une révision constitutionnelle pour faciliter les déchéances de nationalité a finalement été abandonnée en 2016, plusieurs dizaines de décrets ont été pris ces dernières années contre des « binationaux » condamnés pour terrorisme.
En évoquant la possibilité d’une mesure (théoriquement inapplicable à Rima Hassan [1]) d’une telle ampleur contre une eurodéputée pour ses positions politiques, le gouvernement opère un saut sans précédent dans la criminalisation du soutien à la Palestine. Celui-ci est révélateur du rôle joué par l’infraction « d’apologie du terrorisme », qui permet d’associer des propos au « terrorisme », pour mieux les criminaliser et les réprimer en mobilisant l’arsenal le plus extrême dont dispose l’État français.
On passe ainsi d’un délit d’opinion à un véritable « crime » d’opinion. Face à cette offensive, il faut un front très large, pour soutenir Rima Hassan et l’ensemble des soutiens de la Palestine réprimés. Un front qui doit notamment lutter contre l’infraction « d’apologie du terrorisme », qui montre une nouvelle fois son rôle de levier fondamental de la répression d’État. Un enjeu d’autant plus important à quelques jours de la dissolution du Collectif Palestine Vaincra et alors que, pour la première fois, le porte-parole d’une organisation politique nationale, Anasse Kazib, sera jugé en juin prochain pour le même motif.
[1] La déchéance de nationalité ne peut s’appliquer qu’aux binationaux.




