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Un mois de grèves et de luttes : Avril 2025
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Certains syndicats de 6 secteurs avaient appelé à la grève et à manifester le 1er avril contre la précarité et les attaques budgétaires tout en dénonçant la militarisation : social, médico-social, audiovisuel public, INRAP (archéologie préventive publique), France Travail, AED dans l’Éducation. Mais alors pourquoi deux dates, séparées par deux jours ?
Chaque mois, nous vous proposerons une brève présentation des conflits qui se déroulent ou se sont déroulés dans la période en question, en France mais aussi à l’international.
Nous savons parfaitement que la liste qui suit n’est que partielle. Eh oui ! L’information sur les grèves et les luttes n’est pas la mieux partagée par les médias, il faut aller la chercher. Et pourtant, des grèves, il y en a ! En France, et ailleurs dans le monde, y compris dans des pays que les médias mainstream nous présentent comme les modèles à suivre, États-Unis ou Allemagne, car les salarié.e.s y seraient dociles, pas comme les salarié.e.s français.es "réfractaires"! Si vous avez des informations à nous transmettre à propos de votre grève ou d’une grève dont vous avez connaissance, n’hésitez pas à nous en faire part en nous écrivant à netournonspaslapage@gmail.com
Clôture rédactionnelle de cet article : mercredi 7 mai 2025
A L’INTERNATIONAL
Argentine
Les 9 et 10/4, il y a eu une grève nationale en Argentine – la 3e en 16 mois – appelée par les centrales CGT, CTA-A et CTA-T pour dénoncer la politique néolibérale brutale et liberticide de Milei. Malgré la mollesse affichée depuis un an par la bureaucratie syndicale, cette grève a été très suivie. La pauvreté s’étend dans le pays, où la colère est forte depuis des mois. 52 000 fonctionnaires ont été licencié.es, les dépenses publiques ont diminué de 30%. Dans les manifs, il y avait non seulement des travailleurs.ses en activité, mais aussi beaucoup de retraité.es, très touché.es par les mesures d’austérité de Milei. Les aéroports du pays étaient vides, les vols annulés, des bus circulaient à vide dans Buenos Aires, les ports et gares étaient déserts, de nombreuses banques et écoles étaient fermées (100% des écoles dans certaines villes). Des usines étaient à l’arrêt, notamment dans l’automobile (Ford, VW, Siat). Mais il y a fort à parier qu’une série clairsemée de telles journées ne suffira pas à bloquer les attaques.
Belgique
Nous l’avons déjà évoqué pour les deux derniers mois : le pays est secoué par un mouvement social comme il n’y en a pas eu depuis au moins dix ans ; c’est aussi que les coups donnés par la coalition Arizona sont nombreux, brutaux, et simultanés. Le 29 avril, c’était la 4e journée de grève générale et de manifestations depuis le début de l’année, à l’appel de la FGTB et de la CSC, à la fois contre la réforme des retraites, celle de l’assurance chômage, celle du code du travail, le statut des cheminots (qui ont déjà fait 23 jours de grève depuis janvier), les coupes budgétaires dans la santé, la baisse des indemnités de licenciement... Sans oublier les droits des étranger.es. On a compté 7000 manifestant.es à Bruxelles, 5000 à Anvers, 8000 à Liège et plusieurs milliers répartis dans d’autres grandes d’autres villes.
EN FRANCE
Les journées du 1er et 3 avril
Certains syndicats de 6 secteurs avaient appelé à la grève et à manifester le 1/4 contre la précarité et les attaques budgétaires tout en dénonçant la militarisation : social, médico-social, audiovisuel public, INRAP (archéologie préventive publique), France Travail, AED dans l’Éducation. Vaste et durable mouvement dans la culture et parmi les étudiant.es, action des travailleurs.ses sans papiers, de mineur.es isolé.es en lutte, c’est, selon Solidaires, tout cela (et plus) qu’il s’agit de faire converger, en rejetant à la fois les coupes budgétaires, la destruction des solidarités, les attaques contre l’écologie et ce racisme d’Etat, invasif et normalisé.
Mais alors pourquoi deux dates, séparées par deux jours ? Une division regrettable. Le 3/4, une autre journée était appelée par des syndicats de fonctionnaires : fonction publique, monde de la culture, étudiant.es et salarié.es de l’enseignement supérieur. Le mouvement Stand up for Science, initié en réaction aux mesures de Trump contre la liberté académique et la recherche, et rejetant aussi l’austérité ici, appelait à 25 manifestations en France. Il y a eu des manifs dans Paris (contre l’austérité à l’université) et des grandes villes, notamment Lyon (fonction publique et culture contre l’austérité) et Bordeaux (fonction publique, étudiant.es).
Automobile :
Michelin
Après des négociations où la direction a généreusement choisi d’octroyer aux salarié.es de Cholet et Vannes 40 000 euros d’indemnités de licenciement, 1 250 euros par année d’ancienneté et deux à six mois de salaire selon l’âge, il semble que l’affaire soit pliée, sauf heureuse surprise. La résistance ouvrière a été vive, particulièrement à Cholet. Les raisons sont liées aux boulets syndicaux CFDT et CFE-CGT chez Michelin, l’insuffisance de la mobilisation dans les autres usines et au siège, et l’effacement assez complet de la gauche politique.
Stellantis
Des débrayages ont impliqué quelque 200 ouvrier.es le 15/4 à l’usine Stellantis de Poissy (78), avec des AG à chacun d’eux (équipe du matin, équipe du soir) mettant la production à l’arrêt. Issus de divers secteurs (montage, ferrage, peinture, emboutissage…) les travailleurs.ses ont vu la participation de sous-traitants, ce qui n’est pas si courant. Car c’est l’avenir de l’usine qui inquiète à juste titre, parce que Stellantis supprime des postes, et la direction veut diminuer drastiquement la production… avant de fermer le site ? Les grévistes craignent fort qu’on soit à 18 mois de cela et veulent des garanties pour leurs emplois. Mais à Poissy les patrons ne disent rien ! Un comité de grève (permettant notamment aux non-syndiqué.es de participer) a été mis en place pour construire le mouvement. Des suites sont à attendre.
Autres métallurgie
Arcelor Mittal
A l’usine de Haumont (59) la grève s’est déclenchée le 8/4, pour les salaires, face à une direction qui ne voulait donner aucune augmentation, et refusait une prime de 1000€ qui est versée dans d’autres usines du groupe. S’ajoute à cela des conditions de travail de plus en plus dures, la pression des chefs. La grève a été reconduite jusqu’au 11/4, lorsque la prime a été acceptée, en deux parts de 500€, une immédiate et l’autre en octobre en cas d’équilibre financier. L’usine de Chevillon (51) a fait grève plusieurs jours pour les mêmes raisons.
Naval Group
Dans cette boite de 16 000 salarié.es, la mobilisation a commencé le 14 mars et s’est poursuivie en avril. Sur le site de Ruelle-sur-Touvre près d’Angoulême (1000 salarié.es), entre 70 et 150 travailleurs.ses débrayent chaque semaine, et mènent des actions de nature à agacer la direction (télécommandes des ponts roulants remises en désordre, ordres de fabrication de même, etc.). C’est qu’aux NAO, la direction n’a accordé que 50€ d’augmentation, alors que la CGT veut plus et veut ouvrir une négociation sur le 13e mois.
Outinord
Mi-avril, la direction annonce 120 suppressions de postes à St-Amand-les-Eaux (59), un site de 140 salarié.es. Mercredi 23/4, débrayage à une centaine, en attendant des suites.
Thales
Parti de Mérignac (33), le mouvement de grève pour les salaires a touché d’autres usines du groupe, notamment Toulouse et Vélizy. Le 3/4, débrayage de 600 personnes (très forte mobilisation) à Mérignac, avec déambulation dans les couloirs de la direction.
Safran
Depuis début mars, la lutte pour 100€ a continué à Villaroche (77) avec débrayages et actions fréquents. La direction propose 42€ aux seuls salaires les plus bas et tente la répression.
Chimie, pétrochimie, pharmacie :
Lubrizol
Fin mars et début avril, en refus du PSE de 169 licenciements (374 salarié.es à Rouen), et des justifications foireuses de la direction, la grève, appelée par CGT, CFDT, CFE-CGC, était totale à la production et jouissait d’un fort soutien à la logistique et dans les bureaux, ainsi que dans les boites locales. Pour faire passer l’amère pilule, on leur a proposé une misère : 6000€. Au Havre, grève aussi face au même PSE, et des grèves de soutien ailleurs. Le 3/4, la direction a cédé : 63 postes sont maintenus et pour les autres, il y aura 100 000€ de prime extra-légale pour tous.tes, sans conditions d’ancienneté.
Transports :
SNCF
Premier sujet : la grève dont le préavis a été déposé par Sud Rail pendant les week-ends – du jeudi 19 heures au lundi 8 heures – sur la période du 17/4 au 2/6. A la base : une demande du collectif national des contrôleurs (CNA), qui réclame que la clause de revoyure soit ramenée à 36 mois et refuse les changements de planning imposés à la dernière minute. Sud Rail explique : « comme à chaque fois, nous sollicitons notre direction depuis des semaines, mais elle fait la sourde oreille et ne répond pas à nos revendications ». Il faut taper fort, car la direction ne bouge que s’il y a un bras de fer. Pour la prime de travail des contrôleurs, l’exigence est de 100 € minimum par mois. Sud Rail exige aussi une augmentation de la prime de traction spécifique aux conducteurs. Tout ayant été rejeté par la direction, Sud Rail a déposé un nouveau préavis de grève dès le 6/5 au soir. Ce qui donne près d’un mois à la direction si elle veut négocier sérieusement. C’est un appel à la grève des contrôleurs de TGV qui a ensuite été lancé par Sud Rail après « trois réunions stériles sans le moindre engagement de la direction ». Quant au CNA, il appuie « les dates de mobilisation prévues par SUD-Rail les 9, 10 et 11 mai 2025 ». Une semaine plus tard, la CGT appelle à la grève sur la même période mais dès le 5/5. En plus des autres revendications, la CGT ajoute la question des fins de carrière anticipées et, pour les conducteurs, demande de renégocier la prime traction. Face à cette perspective on a vu le gouvernement, notamment le ministre des transports, afficher sa haine des grévistes et son soutien aux patrons de la SNCF : « ça commence à bien faire », dixit Tabarot, voulant limiter le droit de grève à certains moments ; la SNCF ne doit pas « lâcher encore des millions d’euros » aux syndicats, dixit toujours Tabarot qui ne souhaite pas que la direction de la compagnie trouve « une solution coûte que coûte ». Ce serait « donner quelque part raison à ceux qui utilisent cette arme de la grève », a-t-il jugé.
Second sujet : 10/4, une grève massive (90%, avec nombreux.ses récemment embauché.es) au triage du Bourget (93), avec AG d’aiguilleurs.ses, s’opposait à la suppression d’un poste d’aiguilleur voulue par la direction, une décision injuste et dangereuse. Suites à attendre.
Trams T12 (Essonne) et T13 (Yvelines)
À l’appel de la CGT, un mouvement très suivi de grève illimitée a duré du 2/4 au 6/4, pour des augmentations de salaires, de meilleures conditions de travail et des embauches massives. Transkeo (filiale de Keolis, elle-même filiale SNCF), qui gère les deux lignes T12 et T13, a perdu l’appel d’offres l’été dernier au profit de RATP Cap IDF, qui exploitera dès janvier 2026. Du coup, Transkeo ne veut plus investir et a gelé les salaires. Pour les conducteurs, la paye est estimée de 30% à 50% plus basse que pour conducteurs SNCF. Dans cette catégorie, 95 % de grévistes sur le T13, 50 % sur le T12 ; et un taux global de 70 % dans les autres métiers (maintenance, agents de ligne...). La direction a cédé face à cette mobilisation massive : après un accord concernant une « amélioration des conditions de travail » et « de nouvelles embauches pour améliorer le service au public », la grève a pris fin le 6/4.
Secteur privé tertiaire
La Poste
Après une forte mobilisation déjà fin février et en mars, grève chez les facteurs.trices d’Antony et Chatenay-Malabry (92) contre une nouvelle brutale réorganisation décidée par la direction, l’une des 70 que La Poste a prévu de faire en 2025 : ici, pour supprimer 40% des effectifs, elle veut passer de 32 à 18 tournées. Le 9/4, les grévistes se sont regroupé.es devant le CSE pour obtenir des embauches et une expertise sur les conditions de travail qu’on veut leur imposer.
Le 14/4, c’est le même motif qui a mis en grève des facteurs/trices de Fleury-les-Aubrais et d’Ingré (45) avec un piquet commun d’une vingtaine de grévistes. Là, la direction veut supprimer 14 tournées sur 42, soit le tiers des postes de facteurs/trices, dégradant les horaires et conditions de travail de celles et ceux qui restent.
Banque et finance
Crédit Mutuel Arkéa
Sur appel intersyndical, 25% de grévistes après l’échec de la NAO, et 20% des agences bancaires du Crédit Mutuel Arkéa sont restées fermées le 25/4 en Bretagne et dans le Sud-Ouest. La plupart des salarié.es du groupe étaient appelés à la grève, principalement pour les salaires : 500€ pour tous et toutes et un supplément d’intéressement de 1 500 € pour toutes et tous. Plus de 300 salarié.es se sont rassemblés devant le siège, près de Brest (29).
Médias-presse-édition
A l’appel d’une large intersyndicale, les 31/3 et 1/4, 60% des journalistes de l’audiovisuel public sur Paris et 69% à France Inter, étaient en grève contre la fusion voulue par le Sénat et Rachida Dati, induisant un contrôle renforcé sur l’info, des acquis sociaux réduits et des postes supprimés. La discussion de la réforme de l’audiovisuel public, interrompue en commission au milieu de centaines d’amendements, a été reportée deux fois. On ne sait quand elle aura lieu.
Propreté nettoyage
Éboueurs St Etienne
Grève à presque 100% des éboueurs stéphanois du 7/4 au 20/4, à fort impact. La métropole prétendant favoriser la collecte de biodéchets, est passée de trois à deux tournées par semaine pour les ordures ménagères avec moins de personnel et de conteneurs. Il y a eu des accidents du travail. Exigences minima de la grève : une prime de pénibilité relevée et de meilleures conditions travail. Après un accord (garantie du paiement intégral des jours de grève, mais juste des engagements des groupes de travail sur l’organisation des tournées, et discussions sur la dangerosité du métier en 2026), le travail a repris le 21/4.
Santé-social
Social et médico-social
Cinq organisations syndicales du social et médico-social – CFDT, CFE-CGC, CGT, FO, Sud – avaient lancé un appel à la grève le 1er avril : « situation générale dégradée (…) austérité budgétaire qui s’aggrave (…) blocage des négociations dans les conventions collectives » avec le refus par les ministères du travail et de la santé, des solidarités et de la famille, de valider l’avenant 66, qui prévoyait l’augmentation de 6 points d’indice (34 € brut) de tous les salarié.es dans l’aide à domicile, pour rattraper les dernières augmentations du SMIC. Plus de 200 000 professionnels auraient pu en bénéficier. Le 1/4 a vu une mobilisation nationale réussie avec plus de cent rassemblements et manifs dans le pays, et la colère était bien là.
Malgré la bonne mobilisation du 1/4, les patrons campent sur leurs positions et mettent en avant de nouvelles exigences. Une semaine d’action aura lieu à partir du 12 mai, avec une journée de grève le 15/5. Il s’agira surtout de pointer les coupes budgétaires départementales.
Dans les hôpitaux
Au CHU de Bordeaux, la grève illimitée dans les laboratoires de biologie démarrée le 24/3 pour une prime de participation aux bénéfices (versée ailleurs, mais refusée à Bordeaux malgré de gros bénéfices) s’est poursuivie en avril. Le 7/4 les grévistes menaient une opération parking gratuit scandant : « Pas d’hosto sans labo » et exigeant : « Du flouze pour les blouses ». Sur plus de 470 salarié.es concerné.es, la CGT a compté « 50 % de grévistes pour la première journée et 120 à 150 déclarations de grève par jour » ensuite.
Le 3/4, grève (près de 100 sur 190) avec piquet pendant 2 heures aux laboratoires du CHU de Caen, à l’appel de Sud et FO, d’abord pour s’opposer à réduction de moitié de la prime d’insalubrité (perte de 400€ net/an). Autres revendications : questions salariales, dégradation des conditions de travail. Sud et FO veulent une grève illimitée pour gagner. Le 10 puis le 15/4, ils/elles étaient encore dans l’action. La direction refuse le dialogue, ce qui énerve.
A l’hôpital de Saint-Jean-d'Angély (17), le personnel des urgences s’est mis en grève le 7/4 contre des conditions de travail dégradées. Mouvement reconduit le 14/4. FO et le personnel dénoncent des insuffisances d'effectifs, notamment infirmier.es et aides-soignant.es.
Fonction publique d’Etat
France Travail. Les 1er et 3 avril, on l’a vue se mobiliser, appelée par CGT, FSU, SUD et CFTC, pour défendre « nos missions, nos métiers, nos emplois, nos salaires et traitements ». Les personnels ont déjà souffert des dernières contre-réformes de l’assurance chômage. En 2024, le taux de chômage a été le plus fort depuis une décennie. Autre aggravation : chaque conseiller.e devra prendre en charge plus d’usager.es, afin que plus d’agent.es contrôlent des allocataires. Avec l’intensification du travail, surmenage, arrêts maladie voire tentatives de suicides se multiplient déjà dans les agences France Travail.
Police
Fait rarissime, à la Brigade de Recherche et d’Intervention (BRI), une grève du zèle a été lancée le 14/4 par les policiers (d'élite) qui ont manifesté le 16/4 à Nanterre, pour obtenir une prime spécifique BRI de 400€, demandée depuis 10 ans.
Collectivités territoriales
A Bègles (33) les ATSEM et agent.es techniques polivalent.es des écoles étaient en grève le 17/4, protestant notamment contre les difficultés de remplacement et la perte d’indemnités au quatrième jour d’arrêt-maladie. La garderie d’une école était fermée ce matin-là.
Toulouse
Sous la pression de la mobilisation (grève des bibliothécaires et des personnels de la culture, AG Interpro à plus de 1000 le 27/3…), le maire de Toulouse, Moudenc, a reculé sur le gel des subventions culturelles, débloquant 2,35 millions d’euros supplémentaires, tentant de justifier ce recul par une baisse de budget national « plus légère que prévu ». La baisse des subventions reste massive, et l’austérité reste rude. La lutte ne devrait pas s’arrêter là.
Culture
Après les 20/3, 1/4 et 3/4, une quinzaine d’organisations syndicales du secteur ont appelé à une journée nationale de grève, d’actions, de rassemblements et de manifestations le jeudi 10/4. A Paris, après une AG à la Bourse du travail le 8, la manif a eu lieu avec l’inter-fac IDF.
Les travailleurs.ses vacataires de la BnF sont en grève tous les samedis depuis le 1/3, et ça continue en avril. Le samedi, il y a plus de public, et le travail repose surtout sur les vacataires. Ils et elles luttent contre la précarité (dont ils et elles veulent sortir et passer en CDI), les sous-effectifs, les coupes budgétaires et les mauvaises conditions de travail (surcharge de travail). La grève est autoorganisée. Chaque samedi, un piquet est tenu et des déambulations réalisées dans les salles de lecture, avec un bon accueil. Une pétition en ligne existe depuis le 21/3.
Éducation nationale
Grève des AED du lycée Jules Guesde de Montpellier, le 31/3 et début avril, avec piquet de grève le 3/4. Avec le soutien d’élèves et de profs, les AED du lycée dénoncent la dégradation des conditions de travail (sous-effectif, surcharge de travail constante). Ils et elles exigent plus de personnel, des hausses de salaires et des CDI ou la reconduction automatique des AED qui le désirent. Le 3/4, la vie scolaire du lycée Léonard de Vinci était aussi fermée, car les AED étaient en grève pour les mêmes raisons.
Autres grèves, dans le secteur privé :
Owens Illinois Glass
Afin de mieux arroser ses actionnaires, le 8/4, la prospère multinationale du verre Owens-Illinois Glass (50% des bouteilles produites dans le monde, 80 usines dans 21 pays, 2200 salarié.es en France) annonce 316 licenciements sur 6 sites de l’hexagone. Le site de Vergèze (30) ferme : 164 licenciements. À Vayres (33), un four sera arrêté : 81 personnes virées. Gironcourt (88), Puy-Guillaume (63) et Reims (51) perdent respectivement 26, 22 et 13 emplois, le siège de Vaulx-en-Velin (69) est aussi touché (15 emplois). Face à cela, à Vayres, grève spontanée immédiate, sans les syndicats, puis mobilisation jusqu’au vendredi 11/4. Après quoi la CGT et FO ont décidé de lancer des débrayages quotidiens sur tous les sites.
La Compagnie des Fromages
Grève à Vire depuis le 29/4 : un PSE prévoit la fermeture d’un atelier de production pour envoyer les excédents de lait vers le secteur de la fragmentation du lait (bien plus rentable). 42 emplois sont concernés, dont 8 licenciements secs avec une petite prime de 400€ par année d’ancienneté (en plus des indemnités légales et supra-légales). Les salarié.es exigent un plan de départs volontaires au lieu des licenciements, un mois de salaire par année d’ancienneté, et des congés de reclassement rallongés. Le 29/4, les grévistes bloquaient les camions de lait.
La Redoute
En février, nous évoquions la lutte des employé.es de l’entrepôt logistique de La Redoute qui (grève, manif), contre le transfert de la gestion du personnel de la boite à ID Logistics, sans engagement sur la préservation des acquis sociaux. Le 25/4, une quarantaine de salarié.es sont monté.es à Paris pour protester contre Houzé, leur nouveau patron, propriétaire des Galeries Lafayette, et ont fait du raffut en distribuant des tracts aux salarié.es des Galeries.
STMicroelectronics
Le 10/4, il y a eu une grève internationaliste qui mérite d’être signalée. A Crolles (38), chez STMicroelectronics, les travailleurs/ses ont fait grève pour exiger que leur employeur rompe ses relations d'armement avec Israël. Le rassemblement était coorganisé avec Urgence Palestine Grenoble.
Yoplait
Il existe trois sites Yoplait en France : Vienne (38), Le Mans (72) et Monéteau (89). Ils ont vécu, suite à des NAO insatisfaisantes, une grève pour la paye de près de 3 semaines (sur l’ensemble, 80% de grévistes parmi les ouvriers.es et employé.es), du 18/3 au 4/4. Les grévistes voulaient une hausse salariale d’au moins 10%, 150€ minimum. La direction a maintenu sa proposition de 2,3% d’augmentation brute des salaires mais a proposé une prime de pouvoir d’achat de 400€, une augmentation de la participation de 0,7%, une augmentation de la prime-vacances de 100€ et de 50€ pour la prime de transport. Il y a aussi une enveloppe de 30 000€ sur la classification pour la catégorie ouvrier/employé technicien. Les diverses réunions du personnel du 4/4 l’ont accepté et la grève s’est arrêtée.