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    Anasse Kazib : "Il faut appeler à la grève la plus massive possible le 10 septembre"

    10septembre2025

    Lien publiée le 5 août 2025

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    Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

    Billet d'Anasse Kazib : « Il faut appeler à la grève la plus massive possible le 10 septembre »

    De nombreux signaux montrent l’étendue de la colère contre un gouvernement Macron plus fragile que jamais. Pour y répondre, le mouvement ouvrier doit construire une mobilisation massive dès le 10 septembre.

    Si l’an dernier Macron a pu profiter d’une parenthèse enchantée avec les JO de Paris, cet été pas de JO 2025 pour sauver le gouvernement d’une rentrée qui s’annonce explosive. Que cela soit à l’échelle du pays, avec la colère contre la Loi Duplomb et le budget 2026 qui taille à la tronçonneuse dans des acquis sociaux importants comme les arrêts maladies ou encore les jours fériés, ou de la situation internationale, tendue autour de la famine à Gaza, qui met sous pression l’ensemble des puissances occidentales qui ont soutenu depuis 2 ans le génocide, la situation est instable.

    En France, tous les signaux montrent que la crise s’accentue et pourrait laisser place à des éléments de radicalité dans les classes populaires. La bourgeoisie et la petite-bourgeoisie ne sont pas épargnées : la chute de la popularité du couple Macron/Bayrou au sein même de sa base électorale est plus profonde encore que dans les bases sociales des autres groupes politiques, avec une accentuation rare chez les gens de droite, enclins à préférer la stabilité institutionnelle. Même au sein de la base des LR s’exprime la volonté d’une nouvelle censure. La dissolution de l’an dernier et les deux gouvernements successifs n’ont rien résolu aux éléments de crise politique qui existaient avant cela.

    La défiance vis-à-vis des institutions ne fait qu’augmenter, et touche l’ensemble des partis politiques. La colère s’exprime en dehors de la gauche et des directions syndicales, comme en témoigne la pétition venue de l’extérieur auxquels la plupart des partis de gauche tentent de se coller, ou l’appel à bloquer le pays le 10 septembre. Il met les centrales syndicales en difficultés, alors qu’elles n’ont rien fait depuis la fin des grèves des retraites à part parler du papier peint dans le conclave et proposer d’être les alliés du régime dans la guerre commerciale face à Trump.

    Les gens réfléchissent maintenant à reprendre la main sur la lutte contre le régime : pétition, spectre des Gilets jaunes, appels à la grève, les idées se multiplient. La situation de la rentrée reste incertaine. Difficile à voir encore si le gouvernement Bayrou sera censuré ou sauvé par les alliés du système, s’il y aura dissolution ou non, etc… Peu importe, il n’y a rien à attendre des tambouilles institutionnelles, des arrangements parlementaires : il faut tout faire pour asséner un coup fatal à un macronisme pourrissant. La question n’est pas de tergiverser sur qui est à l’origine de quoi, mais de voir comment frapper avec force.

    Oui il faut appeler à la grève la plus massive possible le 10 septembre et concentrer nos forces sur cette date déjà posée dans le paysage. Je suis heureux de voir que différents secteurs syndicaux s’expriment déjà en ce sens, en tirant les bilans de la période GJ ou un cordon sanitaire avait été déployé par la bureaucratie syndicale pour empêcher l’aliance avec le mouvement ouvrier. Si le 10 septembre est réussi et dirigé par en bas, par les collectifs de travailleurs, en assemblée générale, en tirant là-aussi les bilans de la stratégie de 2023 ou la pseudo unité syndicale a servi principalement à garder la main et imposé 14 journées isolés, il pourrait être le point de départ d’une lutte d’ampleur contre un gouvernement extrêmement fragile, qui permette de déployer toute l’énergie et l’ingéniosité des luttes qui ont précédé.

    Il faut que l’ensemble des militants syndicaux, partout où ils sont, fassent en sorte d’imposer aux centrales syndicales la date du 10 septembre. Fassent de cette journée une journée importante qui permette de réunir les conditions d’une lutte de masse autour de mots d’ordre qui permettent l’unité la plus large des masses laborieuses.

    Dans tous les syndicats nous devons marteler avec force que des préavis de grève doivent être déposés et que les moyens doivent être donnés aux militants sur le terrain pour s’organiser, usine par usine, entreprise par entreprise. Il est aussi important que la jeunesse, qui a su par le passé dynamiser les luttes, pose la question du blocage de l’ensemble des universités, écoles et lycées. Il ne peut y avoir d’avenir dans un monde où on nous promet des cimetières d’emplois, de la précarité, dans un monde de guerres et de génocides.

    Je ne dis pas que le 10 septembre peut à lui seul répondre à tous ces enjeux. Par contre, ce serait criminel dans les conditions de crise importante que connaît le pouvoir depuis plusieurs mois que la rentrée 2025 soit routinière, modelée par des bureaucrates syndicaux, qui ne font que plaquer leur fatalisme sur les masses, afin d’avoir les mains libres pour continuer à servir de cheville ouvrière à l’impérialisme français. C’est à la classe ouvrière, dans toute sa diversité de s’exprimer maintenant. Il faut arrêter d’attendre après les blablas parlementaires et ne pas laisser la crise entre les mains des institutions, qui sauront toujours s’organiser pour arranger la situation en leur faveur.