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    Rafael Correa : "les élites traditionnelles ont repris le pouvoir"

    Equateur

    Lien publiée le 21 septembre 2025

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    Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

    Rafael Correa : « les élites traditionnelles ont repris le pouvoir »

    Huit ans après avoir quitté la présidence de l’Équateur, Rafael Correa (que nous retrouvons à la Fête de l’Humanité) revient sur les bouleversements qu’ont connus son pays et l’Amérique latine. Promoteur d’un « socialisme du XXIè siècle », il fut l’un des artisans de l’intégration régionale aux côtés des présidents Hugo Chavez (Venezuela), Evo Morales (Bolivie), Nestor Kirchner (Argentine) et Luis Inacio « Lula » da Silva (Brésil). Dans cet entretien, il évoque le retour d’une droite pro-américaine radicalisée, dans un sous-continent qu’il décrit comme un espace « en dispute », face à une gauche qui ne désarme pas. Il analyse les violations de l’État de droit qui caractérisent désormais le pays andin, et pointe la collusion entre le pouvoir politique et les élites économiques. Contre des appels à « l’auto-critique » ou au renouvellement de la gauche, il défend son bilan et sa stratégie : celle d’une gauche qui priorise les questions sociales et la lutte pour la souveraineté nationale. Entretien réalisé par Vincent Arpoulet, Meriem Laribi et Vincent Ortiz.

    LVSL – Commençons par évoquer la politique latino-américaine de l’administration Trump. Celle-ci comporte une faction isolationniste, qui souhaite un retrait militaire et le dé-financement de structures de « coopération » comme l’United States Agency for International Development (USAID). D’un autre côté, on trouve une faction plus interventionniste : celle des « néocons » autour du secrétaire d’État Marco Rubio. Récemment, des navires américains ont pénétré les eaux du Venezuela et le Département d’État agite la menace d’une intervention. Pensez-vous que l’administration Trump possède une doctrine cohérente vis-à-vis de l’Amérique latine, au-delà des factions contradictoires au sein du Parti républicain ?

    Rafael Correa – Donald Trump reste attaché à la ligne traditionnelle des Républicains : il est hostile à des interventions au niveau mondial. Mais il doit composer avec d’autres courants au sein de son parti.

    L’envoi de navires de guerre face aux côtes du Venezuela, par exemple, semble relever d’une concession faite à Marco Rubio. Celui-ci était, paraît-il, opposé à l’octroi d’une licence d’exploitation de Chevron au Venezuela. Pour compenser celle-ci, Donald Trump a pu dépêcher ces navires de guerre [les États-Unis ont autorisé certaines entreprises, dont Chevron, à investir au Venezuela, malgré les sanctions américaines qui frappent ce pays NDLR].

    Nous avons laissé la droite s’accaparer la notion de « liberté ». Quelle est la liberté de la fille de la domestique, par rapport à la fille de son patron, qui étudie aux États-Unis ?

    Malgré tout, Donald Trump se désintéresse du reste du monde. Il cherche à réduire les financements destinés à soutenir les ONG qui transitaient via l’USAID, et c’est une bonne chose : ces financements servaient à déstabiliser les gouvernements progressistes d’Amérique latine.

    LVSL – Vous évoquez les gouvernements progressistes d’Amérique latine. Trois leaderships semblent aujourd’hui émerger, géographiquement fragmentés et idéologiquement divers : celui d’Andrés Manuel López Obrador au Mexique, de Lula au Brésil et de Gustavo Petro en Colombie. Pensez-vous qu’ils parviendront à relancer l’intégration régionale ?

    RC – L’intégration est extrêmement difficile à construire, et très facile à détruire. Il suffit qu’un pays s’y oppose pour bloquer le processus. La mise en place de l’UNASUR fut un moment historique [l’Union des nations d’Amérique du Sud, formalisée en 2008était destinée à promouvoir l’intégration du sous-continent NDLR]. Elle a été réalisée malgré la présence de deux gouvernements très conservateurs : celui d’Alan García au Pérou et d’Alvaro Uribe en Colombie.

    Malgré nos divergences idéologiques, ils ont accepté cette union, et la collaboration sur des enjeux comme la défense de la démocratie et des droits de l’homme en Amérique du Sud.

    Aujourd’hui, tout cela a été détruit. Il n’y a plus ni respect pour l’intégration régionale, ni consensus minimal sur la démocratie. Je vois donc très difficilement comment retrouver le niveau d’intégration que nous avions atteint à l’époque de l’UNASUR : pour qu’elle progresse, il faut l’unanimité des nations d’Amérique du Sud.

    Cela dit, il faut nuancer l’idée d’un « retour de la droite ». Avant l’arrivée de Javier Milei au pouvoir, les cinq plus grandes économies du sous-continent étaient dirigées par la gauche : le Mexique, le Brésil, l’Argentine, la Colombie et le Chili. Aujourd’hui, il en reste quatre. Bien sûr, la droite s’est radicalisée et la polarisation s’est accrue : qu’une telle droite prenne le pouvoir en Argentine aurait semblé impensable il y a une décennie. Mais en termes strictement quantitatifs, il est difficile de parler d’un recul de la gauche.

    Le problème n’est pas tant le nombre de gouvernements progressistes que le manque de coordination entre eux. À l’époque de l’UNASUR, nous avions une forte articulation entre gouvernements progressistes ; c’est moins le cas aujourd’hui.

    Il s’agit encore d’une région en dispute. Mais la situation est bien meilleure que durant les années 1990.

    LVSL – Dans le sous-continent, une capitale s’affirme sur la scène diplomatique. À Bogotá, à l’appel du président Gustavo Petro et sous l’égide du Groupe de La Haye, un groupe de pays s’est réuni (les 15 et 16 juillet) pour contraindre Israël à respecter l’arrêt de la Cour internationale de justice (CIJ) et de la Cour pénale internationale (CPI). Pensez-vous que les massacres en cours à Gaza accélèrent la rupture entre le monde occidental et le « Sud global » ?

    RC – L’affaire de Gaza a mis en lumière la terrible hypocrisie de l’Occident, les terribles doubles standards qui y prévalent. Quand il s’agit de l’Ukraine, on parle de défense de la démocratie, on se précipite pour interdire les médias pro-russes en Europe – alors même que le conflit n’est pas en Europe. Mais pour Gaza, on ferme les yeux.

    Rafael Correa à la Fête de l’Humanité © Lotfi El Othmani pour LVSL

    LVSL – Voyez-vous une véritable unité du Sud global sur cette question ?

    RC – Pas tout à fait, malheureusement. Par exemple, lors des votes à l’ONU sur la reconnaissance de l’État palestinien, certains pays du Sud global se sont abstenus. Les gouvernements pro-américains en Amérique latine, mais aussi partout dans le monde, ne s’alignent pas sur la même position.

    LVSL – Comment percevez-vous l’activisme diplomatique du président Gustavo Petro à propos de la cause palestinienne ?

    RC – C’est exactement ce que l’on attend de la gauche : défendre la justice. C’est sa raison d’être. Gustavo Petro est très courageux, il est le meilleur président de l’Amérique latine aujourd’hui. Il a pris la tête de cette mobilisation à Bogotá, visant à réunir plusieurs pays pour exiger le respect du droit international et dénoncer Israël.

    Au niveau symbolique, c’est très important. Au niveau matériel, peut-être moins – même s’il a décidé un embargo sur le charbon : nous verrons combien de temps cela dure. C’est un geste marquant, d’autant plus que Petro doit gérer de grandes difficultés internes en Colombie.

    LVSL – Revenons à l’Amérique latine. En Équateur, c’est une droite libérale qui l’a emportée. En Bolivie, on se dirige vers un second tour entre une droite libérale « classique » et une droite aux accents libertariens. En Argentine, le leadership de Javier Milei conserve une certaine popularité ; il a commencé à chuter non pas à cause de sa politique déflationniste brutale, mais à cause d’un scandale de corruption. Ce succès relatif montre-t-il, pour vous, que l’hégémonie libérale a conquis une partie importante des classes laborieuses ?

    Rafael Correa – Je ne suis pas d’accord pour parler de « droite libérale ». J’aurais préféré affronter une véritable droite libérale ! Le capitalisme libéral recherche la rentabilité. Ici, nous avons affaire à des élites corrompues qui ne cherchent pas seulement le profit, mais aussi le contrôle politique, la mainmise sur l’État pour défendre leurs intérêts.

    En Amérique latine, la droite n’est ni libérale, ni démocratique. La démocratie lui convient seulement si elle lui permet de conserver le pouvoir. Sa pratique ne relève pas du capitalisme libéral, et pas même du « néolibéralisme ».

    Il faut reconnaître que le discours libéral est séduisant. Qui peut être contre la liberté ? Historiquement, le libéralisme a été révolutionnaire : il est né pour s’opposer à la monarchie absolue. Mais aujourd’hui, la droite détourne ce concept. Pour elle, « liberté » signifie la non-intervention. Pour nous, progressistes, la véritable liberté est la non-domination. Et cela exige l’action collective, l’intervention de l’État qui garantit des droits.

    C’est ce que nous n’avons pas su faire : nous approprier la défense de la liberté. En Amérique latine, sans justice, il n’y a pas de liberté. Quelle est la liberté de la fille de la domestique, par rapport à la fille de son patron, qui étudie aux États-Unis ? Nous avons laissé la droite s’accaparer des notions comme « liberté », « efficience », « productivité ». Il ne peut pas y avoir de développement économique sans efficience, sans productivité. Je suis un critique de l’économie néoclassique et orthodoxe, mais il faut reconnaître qu’accroître la productivité est un enjeu central : c’est elle qui va permettre un accroissement du bien-être. C’est la croissance économique qui permettra de travailler moins et d’avoir plus de temps libre pour les relations hors travail. Mais la gauche a peur de parler de tout cela : efficience, productivité, liberté.

    Le discours dominant est celui de la droite, imposé par le truchement des médias. C’est une autre faiblesse de la gauche : ne pas avoir su construire des médias capables de rivaliser avec le monopole privé. En France, vous en avez quelques médias contre-hégémoniques, comme l’Humanité ; en Amérique latine, il n’y en a pas l’équivalent. C’est l’un des échecs de la gauche latino-américaine, aux côtés de sa crainte de parler des concepts que brandit la droite.

    LVSL – En Équateur plus spécifiquement, n’assiste-t-on pas à une récupération par la droite des méthodes de la gauche ? Par exemple, Daniel Noboa a promis un référendum en décembre, ainsi qu’une consultation pour convoquer une Assemblée constituante. Ne cherche-t-il pas à reprendre les méthodes de la Révolution citoyenne, en faisant appel au peuple contre les institutions établies ?

    RC – C’est tout le contraire.

    C’est une stratégie classique de la droite : créer des problèmes pour vendre ses solutions. Quand j’ai quitté le pouvoir, l’Équateur était l’un des pays les plus sûrs de l’Amérique latine. Aujourd’hui, c’est le plus violent. À présent, la droite impose ses solutions : répression, retour des bases militaires américaines, légalisation des armes – alors qu’en refusant tout cela, nous avions réussi à bâtir un pays pacifique [en 2016, l’Équateur affichait un taux inférieur à 6 homicides pour 100.000 habitants. En 2024, ce taux avait grimpé à 38 pour 100.000 habitants : un chiffre supérieur à la Colombie, au Mexique, au Honduras ou au Salvador ; les chiffres sont indisponibles pour Haïti. Face au crime organisé, le gouvernement équatorien multiplie les mesures répressives et appelle les États-Unis à la rescousse NDLR].

    La gauche doit résoudre les problèmes du XIXè siècle avant de s’occuper des problèmes de la postmodernité

    L’opposition a qualifié mon gouvernement de « totalitaire » parce que j’ai gouverné avec une large majorité, populaire et parlementaire. Mais il s’agissait d’une majorité légitime, et démocratiquement conquise. Aujourd’hui, c’est différent : la droite a volé les élections, acheté des députés, capturé les institutions. Elle gouverne avec le soutien des élites économiques, des médias, de l’armée, du pouvoir religieux, de l’ambassade des États-Unis. Si « totalitarisme » il y a, c’est maintenant ! Cela n’a rien à voir avec les processus démocratiques de la Révolution citoyenne.

    LVSL – Mais est-ce que Daniel Noboa ne tente pas, au fond, d’imiter vos méthodes sur le plan symbolique ? C’est-à-dire de faire appel au peuple contre les institutions dominantes ?

    RC – Quand nous faisions appel au peuple, c’était via des procédures légitimes, authentiques : pour la première fois dans l’histoire récente de l’Équateur, le pouvoir avait réellement changé de mains. C’est la première fois, en un siècle, qu’il passait des vieilles élites traditionnelles vers le peuple. Nous incarnions la « nouvelle politique », une politique où les décisions étaient prises en fonction des besoins de la majorité.

    Noboa, lui, se présente comme le visage du renouveau, mais il est en réalité l’expression classique de l’ancienne élite : il est l’héritier le plus riche du pays, le fils de quelqu’un qui a été six fois candidat à la présidentielle – je l’ai battu [il s’agit d’Alvaro Noboa, qui tire notamment sa fortune de l’exportation de bananes NDLR]. Derrière leur « nouveauté » affichée, derrière le botox et la chirurgie esthétique, ce sont les vieilles élites.

    LVSL – Une question plus large : certains analystes évoquent, à l’échelle latino-américaine, un conflit entre un progressisme de « l’ancienne génération » et un progressisme de « nouvelle génération ». En Bolivie par exemple, Álvaro García Linera [lire son entretien avec LVSL ici NDLR] évoque les tensions entre le leadership charismatique d’Evo Morales, avec un ancrage populaire et indigène, et le leadership davantage institutionnel et routinier de Luis Arce, avec un ancrage dans les classes moyennes. La gauche équatorienne s’est-elle retrouvée prise dans les mêmes contradictions ?

    RC – Pas du tout. J’apprécie beaucoup Álvaro García Linera, mais je pense qu’il s’égare en appelant la gauche à faire son autocritique permanente.

    L’explication est beaucoup plus simple, et elle a à voir avec le rôle des médias. L’information, c’est le pouvoir. Plus encore que le pouvoir militaire. Vous avez mentionné le discours libéral : le rôle des médias est central pour le faire infuser. Tous les médias latino-américains appartiennent aux élites, à la droite, au grand capital.

    En Équateur, la gauche ne perd pas à cause de ses erreurs : elle perd parce qu’on lui vole les élections. On ne peut pas juger la gauche équatorienne comme on la juge en France ou en Allemagne : il ne s’agit pas d’une situation « normale ». Ce n’est pas un pays où les règles du jeu démocratique sont respectées. Il n’y a plus de démocratie et d’État de droit en Équateur. La répression judiciaire a été telle qu’en 2021, nous avons dû concourir aux élections via un parti politique qui n’était pas le nôtre !

    On a tendance à être trop durs, et réductionnistes. La gauche équatorienne lutte dans des conditions extrêmement défavorables. Davantage qu’au Brésil ou en Argentine, pays très institutionnalisés, où les élites ne sont pas parvenues à tout détruire. En Équateur, elles ont capturé le système judiciaire, électoral, les organismes de contrôle, elles sont en collusion avec les médias… mais si nous perdons, ce serait à cause de nos divisions ? [pour un aperçu des violations de l’État de droit dans le contexte des dernières élections équatoriennes, voir l’article de Vincent Arpoulet et Maria Luisa Gonzáles pour LVSL NDLR].

    De quelles « divisions » parle-t-on en Équateur ? L’autre gauche se maintient à deux ou trois pourcents, et c’est la meilleure alliée de la droite – parfois ouvertement. Avec toutes ses bêtises – pas d’exploitation pétrolière, pas d’exploitation minière –, sa naïveté, ses biais, cette gauche disqualifie le progressisme [référence à la plateforme « anti-extractiviste », portée par le candidat Alberto Acosta, ancien proche de Rafael Correa passé dans la gauche d’opposition ; puis par Carlos « Yaku » Pérez, qui avait appelé à voter pour le candidat de droite contre le successeur de Rafael Correa en 2016, déclarant préférer « un banquier à un dictateur » NDLR].

    La « nouvelle gauche » dont vous parlez est focalisée sur les combats « identitaires » : féminisme, LGBTI, avortement. Ce sont des combats importants. Mais sont-ce les choses les plus importantes pour celui qui n’a pas de travail ? Pour celui qui n’a pas à manger ? En Amérique latine, nous n’avons pas résolu les problèmes du XIXè siècle – les problèmes contre lesquels la gauche est née.

    Et on est en train de prioriser les problèmes du XXIè siècle, de la postmodernité ! Cette posture est loin du sens commun. Je ne dis pas que ces combats ne sont pas importants. Je ne dis pas qu’il ne faut pas les porter : je dis simplement que cela ne peut pas être la base du programme politique de la gauche. Avec une telle plateforme, pour une voix gagnée, vous en perdez dix. Il y a des problèmes plus urgents, plus clairs : lutte contre la pauvreté et les inégalités, défense de la souveraineté.

    LVSL – La candidate Luisa González, défaite en avril dernier par Daniel Noboa, affirme que sa défaite s’explique par une « fraude structurelle ». L’Organisation des États américains (OEA) et l’Union européenne – évoquent une mobilisation de l’appareil d’État à des fins électorales, notamment via la distribution de « bons » sociaux à quelques jours des élections. Quelle est votre analyse des dernières élections ?

    RC – Les bons sont illégaux. Leur simple distribution aurait dû occasionner la disqualification de Daniel Noboa. Cela n’a pas été le cas, car les autorités électorales sont les obligées de Noboa. Si cela avait eu lieu au Venezuela, un scandale international aurait éclaté.

    [À la tête du Conseil national électoral, on trouve l’ex-députée Diana Atamaint, dont le frère avait été nommé par Daniel Noboa consul à Washington. Pour une analyse du dernier scrutin, lire ici l’article de Vincent Arpoulet et de Maria Luisa Ramirez NDLR].

    Mais il y a autre chose. Entre le premier et le second tour, nous avons reculé sur plus de seize mille tables électorales. Comment est-ce possible ? Cela ne découle pas seulement des « bons » sociaux. Certes, ceux-ci ont agi dans certaines régions – et nous l’avons démontré par des régressions mathématiques. Mais il y a autre chose.

    Ils ont volé les élections : des analyses d’un laboratoire criminologique montrent qu’une encre spéciale a été utilisée lors des scrutins. Une encre invisible, qui disparaît d’un côté du papier de vote, et réapparaît de l’autre. Le bulletin de vote est symétrique : quand on le plie, la ligne pour voter pour Luisa González est superposée à celle pour voter pour Noboa. Nous avons des preuves. Nous avons porté plainte, un procès est en cours [il s’agit des analyses de l’Institut canarien d’analyse criminologique NDLR].

    Pourquoi Noboa n’a-t-il pas permis le recomptage des voix ? Il n’a pas permis d’ouvrir une seule urne. S’ils ont gagné, pourquoi ne le permettent-ils pas ? C’est tout ce que nous demandons. S’ils ont gagné : tant mieux, qu’ils le prouvent.