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Le projet emploi voté, CGT et FO dans la rue pour un baroud d'honneur
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Le projet qui transcrit dans la loi l'accord sur la sécurisation de l'emploi signé en janvier par le patronat et trois syndicats (CFDT, CFTC, CFE-CGC) mais rejeté par la CGT et FO, a été voté par 250 voix pour et 26 contre.
Le PS a très majoritairement voté pour - 6 députés socialistes ont toutefois voté contre, comme René Dosière, et 35 se sont abstenus, dont Jérôme Guedj. Les radicaux de gauche l'ont adopté "dans leur majorité", 3 étant contre.
Les 16 écologistes se sont abstenus. Abstention aussi de l'UMP, à l'exception de trois députés qui ont voté contre, dont Henri Guaino. Les 30 élus centristes de l'UDI se sont également abstenus. Le Front de Gauche a voté contre ce "texte de casse sociale", après avoir ferraillé une semaine entière dans l'hémicycle. Les deux députés du Front national ont également voté contre.
Le projet, qui accorde plus de flexibilité aux entreprise tout en créant de nouveaux droits pour les salariés, est désormais soumis au Sénat qui l'examinera à partir du 17 avril en procédure accélérée.
Pour contrer le projet, qui à leurs yeux "sécurise les licenciements et non pas l'emploi", plusieurs milliers de salariés (120.000 dans toute la France selon la CGT) sont descendus dans la rue à l'appel de la CGT, FO, la FSU et Solidaires dans de nombreuses villes, selon les bureaux régionaux de l'AFP. Les quatre syndicats avaient déjà organisé des manifestations le 5 mars.
"Messieurs et mesdames les parlementaires, ne votez pas cette réforme injuste", exhortait la grande banderole déployée par 6.000 manifestants (selon le chiffre de la police), rassemblés aux abords de l'Assemblée nationale avec à leur tête les numéros un des confédérations.
"Ce n'est pas du tout un accord donnant-donnant" mais "un accord donnant-perdant", a affirmé le leader de la CGT Thierry Lepaon qui reproche au gouvernement d'avoir "une oreille droite bien ouverte" aux revendications du Medef et "une oreille gauche un peu bouchée".
Son homologue de FO, Jean-Claude Mailly a lancé un avertissement aux députés: "C'est une piqûre de rappel, une façon de vous dire que dans quelques mois, quand la loi se sera appliquée, c'est vous qui en porterez la responsabilité". Présent au défilé parisien, le sénateur Pierre Laurent, numéro un du PCF, a promis la poursuite de la bataille au Sénat où les socialistes n'ont pas la majorité. Jean-Luc Mélenchon a dénoncé un jour de "deuil social".
Les modifications apportées au projet par l'Assemblée sont loin de satisfaire la CGT et FO. "Le fond demeure", en particulier tout ce qui concerne la "flexibilité" du travail, a souligné auprès de l'AFP M. Mailly.
Pour André Chassaigne, chef de file des députés du Front de Gauche "quelques édulcorants" ont été ajoutés "pour faire passer la pilule".
En revanche, la présidente du Medef, Laurence Parisot, est "plutôt satisfaite". "Meurtre avec préméditation" du code du travail
A Lyon, 1.800 manifestants, selon la police, ont défilé de la manufacture des tabacs à la place Bellecour, les drapeaux CGT colorant le défilé. "C'est contre le gouvernement qu'on manifeste", a.affirmé à l'AFP Guillaume Dumoulin, représentant CGT chez Presstalis.
Aux cris de "non à l'accord destructeur de nos droits et nos emplois", 350 manifestants ont battu le pavé à Strasbourg, sous une pluie fine. "Le Medef obtient tout, les salariés rien", s'est indigné auprès de l'AFP un manifestant CGT.
A Marseille, plusieurs milliers de manifestants ont marché de la Canebière à la Préfecture, drapeaux CGT et FO au vent. "Hollande, c'est le peuple qui t'a élu pas le Medef, ni la CFDT", prévenait une pancarte.
A Toulouse entre 1.800 (police) et 3.000 personnes (syndicats), ont défilé derrière une banderole dénonçant "l'accord scélérat". Des affichettes dénonçaient le "meurtre avec préméditation" visant le Code du travail.
Entre 1.700 et 7.000 personnes ont défilé à Bordeaux. A Bayonne, ils étaient 750, à Pau 800, selon la police, à Nice entre 650 et 1.500, à Nîmes entre 400 et 500. Environ 700 manifestants ont défilé à Rennes, selon des journalistes AFP. Au Mans, ils étaient un millier à aller au siège du PS. 920 salariés selon la police, ont défilé à Grenoble et entre 900 et 1.500 à Clermont-Ferrand.