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Bataille de Qoussair : des armes saoudiennes à la rescousse des rebelles

Lien publiée le 24 mai 2013

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

(Le Monde) Istanbul (Turquie), Ersal (Liban), envoyés spéciaux. A Qoussair, tout n'est pas perdu. La place forte de la rébellion, verrou stratégique au sud de Homs, qui semblait en début de semaine sur le point de succomber à une offensive de l'armée syrienne et des miliciens du Hezbollah libanais, continue de tenir tête à ses assaillants. Selon des responsables de la Coalition nationale syrienne (CNS), la principale plate-forme de l'opposition au régime de Bachar Al-Assad, les rebelles retranchés dans la ville aurait même repris du terrain aux forces loyalistes.

"Les brigades de l'Armée syrienne libre sont parvenues à repousser les milices du Hezbollah", a assuré, jeudi 21 mai, Khaled Saleh, le porte-parole de la CNS, dont les membres sont réunis à Istanbul pour élire un nouveau président et débattre de leur éventuelle participation à la conférence de paix que Washington et Moscou appellent de leurs vœux. Selon M. Saleh, les combattants chiites libanais auraient reculé "d'au moins trois kilomètres", laissant derrière eux de nombreux morts. Rami Abdel Rahmane, le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), basé à Londres, confirme que le Hezbollah a perdu 46 hommes depuis dimanche, jour du lancement de l'assaut contre Qoussair.

L'acharnement des pro-Assad s'explique par le fait que cette ville de 25.000 habitants est située sur le couloir Damas-Homs-Tartous, l'épine dorsale du régime, qui conduit à la plaine côtière, une possible de zone de repli pour le clan au pouvoir. Pour les rebelles, l'importance de Qoussair réside dans sa proximité avec le nord du Liban et notamment la métropole sunnite de Tripoli, l'une des bases arrière de la rébellion, par où transitent beaucoup d'aide –militaire, médicale et logistique.

"CELA FAIT UN AN QUE L'ON SE PRÉPARE À CETTE BATAILLE"

Mercredi, Georges Sabra, le président par intérim de la Coalition, nommé après la démission de Moaz Al-Khatib, avait exhorté les forces de la révolution à se porter au secours des assiégés. La résistance inattendue de Qoussair peut être due à l'afflux de renforts. Mais selon un membre du bureau exécutif de la CNS, qui veut conserver l'anonymat, c'est une grosse cargaison d'armes, arrivée il y a deux jours, à l'instigation de l'Arabie saoudite, qui a permis aux défenseurs de tenir bon. "Je reviens d'une tournée à Djedda, Doha et Ankara, confie-t-il. Je sais de quoi je parle. Qoussair ne tombera pas comme ça. Cela fait un an que l'on se prépare à cette bataille."

En s'emparant du village frontalier de Joussiyeh, l'armée syrienne et ses supplétifs du Hezbollah ont certes rendu plus difficile les livraisons. Mais selon un Libanais de la Bekaa, en lien avec l'Armée syrienne libre, des armes et des combattants continuent d'arriver à Qoussair à partir de l'est du Liban. "Depuis dimanche, on nous demande de fournir des obus de RPG et des douchkas" (mitrailleuse lourde, de fabrication soviétique), précise-t-il.

Abou Abdo, le chef d'une brigade de Qoussair, rencontré dans la Bekaa libanaise, clame, à l'instar d'autres combattants, que la riposte de la rébellion empêche les forces régulières de consolider leurs positions. Se dirige-t-on vers une nouvelle guerre d'usure ? Le sursaut des révolutionnaires n'est-il au contraire qu'un simple baroud d'honneur ? Jeudi, une source militaire syrienne dans la région a indiqué à l'AFP que les forces gouvernementales avaient "pris le contrôle de Hamidiyé", un village au nord de Qoussair et qu'elles progressaient vers l'aéroport militaire de Dabaa, toujours aux mains des rebelles. Parmi les combattants réfugiés dans la Bekaa, certains n'excluaient pas qu'un "repli tactique" intervienne dans les prochains jours.