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Répression monstrueuse en Angleterre : 4 ans de prison pour un message sur Facebook, etc.

Royaume-Uni

Lien publiée le 17 août 2011

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

http://www.lemonde.fr/europe/article/2011/08/16/quatre-ans-de-prison-pour-deux-britanniques-qui-ont-incite-aux-emeutes-sur-facebook_1560307_3214.html

Quatre ans de prison pour deux Britanniques qui ont incité aux émeutes sur Facebook

Deux jeunes hommes ont été condamnés, mardi 16 août, en Grande-Bretagne, à quatre ans de prison pour incitation aux troubles via les réseaux sociaux. Lors des émeutes qui ont sévi dans le pays la semaine dernière, Jordan Blackshaw, 20 ans, avait créé un événement sur Facebook intitulé "Détruire la ville de Northwich" (nord-ouest de l'Angleterre). Selon le procureur Martin McRobb, la page avait été créée le 9 août.

Le deuxième accusé, Perry Sutcliffe-Keenan, 22 ans, avait, lui, incité à une émeute dans son quartier à Warrington (nord-ouest de l'Angleterre), en ouvrant une page Facebook appelée "Organisons une émeute". Les deux jeunes hommes ont "utilisé Facebook pour organiser et orchestrer des troubles graves au moment où de tels incidents se produisaient dans d'autres régions du pays", a déclaré le procureur devant le tribunal de Chester, dans le nord-ouest de l'Angleterre.

La police a agi "rapidement pour fermer ces sites et s'assurer que personne ne participe à ces événements planifiés. Cependant, ces messages ont provoqué une panique considérable et un sentiment de révolte au sein des quartiers", a-t-il affirmé. "Si l'on se souvient dans quelle mesure la technologie a été utilisée pour inciter les gens à commettre des actes criminels [lors des émeutes la semaine dernière dans le pays], il est aisé de comprendre" pourquoi les deux suspects se sont vu infliger une peine de quatre ans de prison, a estimé l'un des responsables de la police locale, Phil Thompson.

La Grande-Bretagne a été secouée la semaine dernière par les pires violences urbaines depuis au moins trente ans. Des centaines de magasins ont été attaqués et saccagés, de nombreux bâtiments incendiés, et cinq personnes tuées. Les fauteurs de troubles ont eu largement recours aux réseaux sociaux Facebook et Twitter, ainsi qu'à la messagerie BlackBerry, pour s'organiser.

http://quadruppani.blogspot.com/2011/08/vengeance-de-classe.html

Vengeance de classe

Une fois les encapuchonnés retournés dans leurs abris, les incendies éteints et la menace terminée, la police a pris pleine possession des villes anglaises. Pendant des journées entières, les seize mille hommes en arme envoyés par le gouvernement ont fait entendre leur monologue assourdissant avec colonnes blindées sirènes hurlantes à travers les rues désertes et patrouilles de quartiers. Cameron avait annoncé qu'il n'y aurait pas de pitié, et la pitié a décidé avec obéissance de s'enfoncer dans le ventre de la terre, tandis que les tribunaux sont restés ouverts toute la nuit pour poursuivre les 2300 interpellés dans les affrontements. Les peines ont été lourdes. "Exemplaires", selon la définition des journaux. Pour le vol de deux bouteilles d'eau, d'une valeur de trois livres sterling, Nicholas Robinson, 23 ans, a été condamné à six mois de prison. Pour le vol de deux chandails, Eoin Flanaga, dix huit ans, de Manchester, a été condamné à huit mois de réclusion. Pour avoir dit à un policier "si tu n'avais pas sur toi ton uniforme, je te casserais la gueule", Ricky Gemmel, 18 ans, a été condamné à six semaines de prison. Et ainsi de suite, du moins pour les plus chanceux. Pour tous les autres, de bonne grâce, les juges ont considéré comme opportun des peines plus sévères et les ont renvoyé devant les "crown courts", tribunaux royaux qui ont le pouvoir d'infliger des peines sans limites.

Entre temps, les policiers se sont organisés en équipes et sont allés maison par maison arrêter les centaines de suspects encore en liberté. Avec eux, comme les chiens de meute des chasseurs, ont suivi ausis les journalistes. Le quotidien Telegraph, par exemple, met avec orgueil sur son site la vidéo de l'arrestation de Shereka Leigh, mère célibataire de 22 ans de Tottenham, coupable du vol d'une paire de chaussures. La vidéo montre les agents qui défoncent la porte, entrent dans l'appartement en hurlant, piétinent les jouets de l'enfant de 4 ans et emmènent la jeune femme menottée. Mais les agents ne doivent pas tout faire seuls. Quelquefois, les parents leur donnent un coup de main. Avec un dévouement qui aurait fait pleurer Staline, après avoir reconnu sa fille de dix-huit ans Chelsea dans les vidéos transmises par la télé, l'héroïque Mme Adrienne Ives n'a pas hésité à appeler la police locale. Inutile de le dire, les journaux n'ont pas été avares d'éloges pour cette extraordinaire mère-courage; Dommage qu'au temps de Saturne, il n'y ait pas eu de journaux britanniques, qui auraient pu mettre en valeur comme il convient ceux qui dévorent leurs propres enfants.

"Nous vous trouverons", avaient dit il y a quelques jours des agents sur leurs pages facebook "et nous vous ferons sentir tout le poids de la loi". Et ainsi fut-il. Il faut espérer que le poids ne sera pas écrasant au point de couper la respiration, comme il est arrivé en fait à Jimmy Muubgea, Angolais de 45 ans mort d'étouffement tandis qu'il était "mis en sécurité" par les agents qui le déportaient à l'aéroport d'Heathow.

Mais le poids de la loi, on le sait, retombe souvent comme la grêle du ciel, et quelquefois, il arrive qu'il détruise la vie de familles entières. Du reste, la faute des pères retombe sur les fils et donc, par propriété transitive, celle des fils doit retomber sur les géniteurs. Avec une détermination digne de Salomon, David Cameron a déclaré que les familles des interpellés qui bénéficient des aides étatiques réservés aux plus pauvres, perdront tout. Plus d'HLM, plus d'indemnités de chômage, plus de "house in benefit", plus de welfare. Interviewé par la BBC, le secrétaire d'Etat pour les communautés locales, Mr Eric Pickles a réaffirmé l'idée. Les rebelles et leurs familles seront chassés, et les circonscriptions de Wandsworth, Westminster, Greenwich, Hammersimt, Nottingham et Slaford ont déjà rendu les explusions exécutoires. Mais même ces dispositions à l'arrière-goût médiéval, on peut le craindre, ne suffiront pas. Le problème est beaucoup plus profond, disent certains, il est entré sous la peau des citoyens britanniques. David Starkey, commentateur connu de la BBC, l'a expliqué clairement dans un direct télévisé: le problème, dans ce pays, est que les blancs sont devenus noirs, ils ont perdu le sens de la dignité occidentale, ils sont devenus des sauvages. Le multiculturalisme, dit Starkey, nous a changé la couleur de la peau et l'ADN.

Grâce au ciel, le gouvernement n'est pas seul à affronter ce défi biogénétique. Comme il advient toujours en Angleterre, l'aide est arrivée rapidement d'en haut. Par "en haut", évidemment, on entend les Etats Unis, mère-patrie dont la Britannie est la fidèle colonnie. Inspiré par l'exemple américain, David Cameron a convoqué le superpolicier Bill Braton.