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Italie : Les ministres du parti de Berlusconi démissionnent
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
(Le Monde) A la demande de Silvio Berlusconi, menacé d'être exclu du Sénat après sa condamnation pour fraude fiscale, les cinq ministres du gouvernement de coalition membres de son parti, le Peuple de la liberté (PDL), ont décidé de remettre leur démission, samedi 28 septembre.
Leur rupture avec un gouvernement mis en place dans la douleur il y a cinq mois a été annoncée par le bureau du vice-premier ministre et dirigeant du PDL, Angelino Alfano. Le président du Conseil, Enrico Letta, dénonce un "geste fou et irreponsable".
Les ministres de centre-droit jugent "inacceptable" et "irrecevable" "l'ultimatum"posé par M. Letta, qui avait demandé vendredi une clarification devant le Parlement au sujet du soutien du centre-droit à son gouvernement, a indiqué un porte-parole de M. Alfano. M. Letta, qui se disait lassé des menaces du PDL, avait gelé dans l'intervalle toutes les décisions du gouvernement.
VOTE DE CONFIANCE
Silvio Berlusconi, qui avait indiqué quelques minutes plus tôt avoir demandé aux ministres PDL d'envisager une démission immédiate, juge qu'Enrico Letta a enfreint le "pacte de coalition" unissant le Parti démocrate (centre gauche, dont Letta est issu) et Peuple de la liberté.
La Cour de cassation a prononcé en août la condamnation définitive de M. Berlusconi pour fraude fiscale dans l'affaire Mediaset. Une commission sénatoriale doit se réunir le 4 octobre pour se prononcer sur une éventuelle déchéance du"Cavaliere".
Vendredi, Enrico Letta, rentré précipitamment de New York pour affronter la crisepolitique, avait convoqué un conseil des ministres pour tenter d'obtenir des ministres PDL qu'ils entérinent des mesures budgétaires, au nombre desquelles un relèvement du taux de TVA de 21 à 22 %. Cette hausse de la TVA, décidée par le gouvernement précédent, devait entrer en vigueur au 1er octobre, mais les ministres membres du PDL, qui a mené campagne contre le relèvement de la TVA, ont maintenu leur opposition.
POSSIBLE RETOUR AUX URNES
Les jeux politiques sont ouverts et incertains : M. Letta pourrait tenter de former un deuxième gouvernement, en comptant sur des défections diverses et des soutiens dans les formations à gauche de l'échiquier politique. Un retour des ministres PDL semble improbable.
Le rôle du président Giorgio Napolitano, pour donner des indications de sortie de crise, sera essentiel dans les prochains jours. Quelques heures encore avant la démission des ministres PDL, il déclarait que l'Italie avait avant tout besoin d'un gouvernement stable et non de nouvelles élections législatives anticipées. "Nous avons besoin d'un parlement qui débatte et travaille, et non qui soit dissous en permanence. Nous avons besoin de continuité", estimait le chef de l'Etat.
Les derniers sondages donnent les deux grands blocs au coude à coude au parlement, et de nouvelles législatives risqueraient fort, étant donné le mode de scrutin italien, de se solder par une impasse politique. Le Fonds monétaireinternational (FMI) avait mis fermement en garde vendredi l'Italie contre les tensions au sein de sa majorité, "un grand risque" pour sa croissance.