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Législatives en Autriche : l'extrême droite progresse et talonne la coalition
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
(Nouvel obs) Le Parti social-démocrate et les conservateurs restent au pouvoir, tandis que le FPÖ est crédité d'une hausse de quatre à cinq points.
Le gouvernement de grande coalition gauche-droite en Autriche, malgré un net recul, a remporté de justesse dimanche 29 septembre les législatives, en dépit de la forte progression de l'extrême droite, selon des estimations des instituts de sondages ARGE et SORA.
D'après ces estimations concordantes pour l'agence de presse autrichienne APA et la radio-télévision publique ORF, le Parti social-démocrate (SPÖ) du chancelier sortant Werner Faymann, avec toutefois son plus mauvais score historique, obtient 26,4/26,7%% des suffrages, les conservateurs (ÖVP) 23,6/23,8%, également leur plus mauvais résultat, et l'extrême droite de Heinz Christian Strache 21,9/22,4%, une hausse de quatre à cinq points.
Ce dernier, qui a prêché "l'Amour du prochain" - à condition qu'il s'agisse d'Autrichiens -, était fortement remonté dans les sondages, profitant d'une campagne terne et clientéliste des deux grands partis. "HC", comme il aime se faire appeler, avait promis "un miracle bleu", la couleur du FPÖ, lors de ces élections.
Si ces estimations sont confirmées, le SPÖ et l'ÖVP enregistreraient leur plus mauvais score depuis l'avènement de la IIe République, après l'effondrement en 1945 de la dictature nazie, alors que les Autrichiens ont privilégié depuis 68 ans les alliances entre ces deux formations, gage de stabilité dans le pays.
"Nous nous réjouissons de former le prochain gouvernement", a néanmoins réagi le chef de campagne du SPÖ, Norbert Darabos, sur la télévision publique ORF.
Querelles internes
L'équipe menée par le chancelier social-démocrate sortant Werner Faymann, dont ce sera le second mandat, peut se targuer d'un bon bilan économique, avec un taux de chômage contenu sous les 5%. Mais les nombreux scandales de corruption de ces dernières années et les querelles internes synonymes de paralysie des réformes ont lourdement pesé sur sa popularité.
Pour les deux grands partis autrichiens, ce résultat témoigne de la continuelle désaffection des électeurs à leur égard, alors que l'Autriche a pourtant plutôt mieux résisté à la crise économique et financière en Europe que les autres pays. En 2008, le SPÖ avait obtenu 29,26% des suffrages et l'ÖVP 25,98%.
Moins d'électeurs inscrits
La liste du milliardaire austro-canadien eurosceptique Frank Stronach entre au Parlement, mais - à 5,8/6% - avec un score loin des espoirs de ce nouveau venu en politique, crédité il y a encore six mois de 12% des intentions de vote.
Les Verts, dans l'opposition, progressent à 11,2/12,0% (10,43% en 2008), mais en-deçà de leurs attentes, leur objectif étant la barre des 15%.
La surprise vient d'un autre nouveau venu sur l'échiquier politique, le parti libéral NEOS qui, avec 4,6/4,7%, franchit la barre des 4% nécessaires pour avoir des élus.
En revanche, le parti fondé à la suite d'une scission du FPÖ par le dirigeant populiste charismatique Jörg Haider, décédé dans un accident de voiture en 2008, échoue avec seulement 3,4/3,7%, et il est donc éliminé du Parlement alors qu'il avait encore obtenu 10,70% en 2008.
La participation des 6,4 millions d'électeurs inscrits serait en chute, avec un à deux points de moins qu'en 2008 (78,82%).