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Toulon : Cap au Sud 
pour des ex-CGT

syndicalisme

Lien publiée le 2 octobre 2013

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

(La Marseillaise) « Des divergences sur des questions de pratiques syndicales. » Voilà ce qui justifie la création de Sud Arsenal de Toulon. C’est Dominique Bousseau qui parle, en qualité de secrétaire général de la structure. 

L’homme est un ancien de la CGT. Il a même été aux manettes du syndicat au sein de la base de Défense entre 2003 et 2006. Son adjoint, Christian Amiel, lui avait succédé, avant de passer la main à l’équipe actuelle. Toujours dans le bureau, on note aussi la présence de Lucienne Sollaris, à la tête de la CGT de 2000 à 2003. Bref, on se retrouve entre anciennes connaissances à Sud Arsenal de Toulon. « Nous avons beaucoup d’adhérents qui viennent de la CGT, c’est vrai, mais d’autres n’étaient pas du tout syndiqués », précisent-ils tout de même.

Évidemment, la création de ce nouveau syndicat par des anciens dirigeants de la CGT soulève nombre de questions. La première, évidente : pourquoi ? Ces fameuses divergences sur des questions de pratiques syndicales, quelles sont-elles ? « Cela fait plusieurs mois déjà que nous constatons que le rapport entretenu avec les dirigeants ne nous convenait pas. Nous avons une culture de confrontation, nous estimons que la construction du rapport de forces est essentielle. » L’équipe en place du côté de la CGT est jugée « aspirée par les instances ». Loin de jeter la pierre à ses anciens camarades, Dominique Bousseau soupire : « Il y a des raisons à ça. » Mais voilà, ça ne correspond plus à ses valeurs.

« Nous avons souhaité nous rapprocher de Solidaires, dont les valeurs de proximité correspondent davantage à ce que nous voulons mettre en place. » L’homme explique que la création de Sud répond à « une nécessité ». « Nombre de syndiqués se posaient des questions, et nous ne voulions pas qu’ils se retrouvent dans la nature. Au regard de la contestation ressentie dans les ateliers ou autre, on s’est retrouvés obligés de réagir. »

 « L’unité syndicale passe 
par l’unité des salariés. »

 En poussant un peu, un exemple de "pratiques syndicales" nous est donné : « En septembre, des négociations s’ouvrent sur les horaires et sur les temps de travail. Et ce sur l’injonction de la direction, pas satisfaite de l’accord local trouvé en 2008. Nous sommes surpris que la CGT et les autres n’aient pas refusé de se mettre autour de la table. »

D’autres griefs se font entendre, comme lors de la signature de l’Accord national interprofessionnel. « Il faut construire l’unité syndicale, mais cela doit se baser sur l’unité des salariés. Nous n’avons pas suffisamment été informés à cette période pour permettre cette unité. »

Pour l’heure, Sud Arsenal doit désormais se faire reconnaître par l’employeur, afin d’exister vraiment sur le terrain social. Pascal Brun, secrétaire départemental de Solidaires, se montre optimiste : « Il y aura toujours un moyen de se faire entendre. »

 Reste donc à militer. « On ne joue pas la concurrence avec la CGT, nous sommes sur un autre terrain, conclut Dominique Bousseau. Un terrain qu’avait délaissé la CGT : celui des salariés. » Il n’y a plus qu’à espérer que ce salarié ne se sente pas perdu au milieu d’organisations si proches... Et si lointaines.