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Rythmes scolaires : transformer la colère en mobilisation

Lien publiée le 18 octobre 2013

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

(npa) L’écœurement monte dans les 17 % de communes qui appliquent la réforme des rythmes scolaires. La mobilisation se développe elle aussi, malgré les freins déployés par les amis du PS.

Pour les enfants, la désorganisation est telle que la mairie et le rectorat de Paris reconnaissent du bout des lèvres que la réforme n’est pas applicable en maternelle. Mais ce sont touTEs les élèves qui sont touchéEs. Les inégalités que porte en elle cette réforme commence aussi à apparaître au grand jour. Peillon affirme que la réforme doit apporter du contenu culturel supplémentaire par rapport à l’école. Le message devient plus clair : aux enseignantEs les maths et le français (les matières qui sont d’ailleurs les plus discriminantes…), et à chaque école son apport culturel.
Bien entendu, les ateliers n’ont rien de commun entre les écoles des quartiers populaires et des quartiers riches. Au sein même des écoles, les discriminations se développent : les élèves que les intervenants des associations culturelles n’arrivent pas à intéresser sont punis et donnés en garde, dans des groupes plus nombreux, aux animateurEs, habituéEs à « gérer » ces enfants.

Fatigues et désordre
Les enseignantEs ressentent de plus en plus la fatigue et les congés maladie commencent à se multiplier. À la fatigue physique liée à l’absence de coupure le mercredi, s’ajoute la totale désorganisation, le temps passé à remplir des listes d’élèves, à vérifier les entrées et les sorties, la difficulté à articuler l’école et tous les moments de périscolaire, les lieux, les consignes, les règles… Le désordre est tel que Peillon a promis aux maires de reconduire l’aide financière de l’État pour appliquer la réforme. Une aide de toute façon totalement insuffisante.
Mais étrangement, le gouvernement multiplie les provocations envers les enseignantEs. La dernière est d’exiger d’eux qu’ils travaillent un jour de plus pour compenser le jour de la pré-rentrée, lors de laquelle les enfants n’ont pas classe. Il demande donc de travailler deux fois pour une même journée !
À Paris, un millier d’enseignants ont manifesté lundi 14 octobre, au moment du Conseil de Paris. Bertrand Delanoë, qui y faisait un premier bilan de la réforme, a eu le culot d’affirmer qu’il s’agissait de la meilleure rentrée depuis quinze ans. La mairie de Paris est pourtant aux abois et a mis en place un dispositif policier considérable pour limiter la mobilisation : le métro était fermé et la place de l’Hôtel-de-Ville entièrement verrouillée par les CRS. Des grèves enseignantes commencent à s’organiser sur le territoire : le 12 novembre à Paris, le 13 dans l’Oise et peut-être aussi en Haute-Garonne.

Construire une grève massive et nationale
Chez les animateurs chargés des ateliers, la colère monte aussi. En effet, les salaires ne seront pas versés avant novembre, les changements de statut (passage de la catégorie C de la fonction publique à la catégorie B pour les responsables des ateliers à Paris) sont reportés au mieux à février 2014, de nombreux responsables n’ayant même pas en attendant de contrat de travail correspondant à leur emploi. Les transports ne sont pas remboursés. Et surtout, le temps de travail est totalement déstructuré par la réforme, alors que les animations culturelles auraient très bien pu être organisées le mercredi ! À Paris, une grève des animateurs a lieu vendredi 18 octobre, en Loire-Atlantique elle a eu lieu le 10 octobre. Il s’agit d’imposer un recul sur la réforme, et d’obtenir des acquis sociaux et des embauches.
Tout semble donc réuni pour qu’une mobilisation nationale se crée pour l’abrogation de la réforme. Mais c’est sans compter sur les réseaux considérables dont dispose le PS. De plus en plus contestée par sa base, la direction nationale de la FCPE affirme que « les enfants sont contents et que c’est l’essentiel ». Comme le PCF, la CGT des animateurs demande des moyens pour appliquer mieux la réforme. La direction nationale du SNUipp-FSU est bien obligée de prendre en compte la colère des enseignantEs mais la détourne vers une pétition ne demandant pas le retrait de la réforme, proposant l’organisation d’une montée nationale un mercredi, sans appel à la grève…
Aux enseignantEs, aux personnels et aux parents de prendre les affaires en main, de construire une grève massive et nationale pour retirer cette réforme de casse du service public.