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La grève anti-austérité des fonctionnaires au Portugal largement suivie
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LISBONNE, 08 nov 2013 (AFP) - Des hôpitaux au ralenti, des écoles fermées, des tribunaux déserts: de nombreux services publics ont été perturbés vendredi au Portugal par la grève des fonctionnaires, en colère contre les nouvelles mesures d'austérité du gouvernement.
"Contre le démantèlement de l'Etat" et "Les droits acquis ne peuvent pas être volés", proclamaient des banderoles accrochées aux grilles des hôpitaux, alors que des poubelles non collectées débordaient sur les trottoirs de Lisbonne.
"Les Portugais ne supportent plus les coupes salariales et les sacrifices", a assuré Ana Avoila, coordinatrice du Front commun des syndicats de la fonction publique qui a fait état d'une "forte adhésion à la grève allant de 70% à 100%".
Le secrétaire d'Etat à la Fonction publique, Helder Rosalino, a déclaré "comprendre le découragement des fonctionnaires", mais s'attendait à une participation "ne dépassant pas les 20%".
La grève de 24 heures a été lancée conjointement par les fédérations de fonctionnaires affiliées aux deux principaux syndicats, la CGTP, proche du parti communiste et l'UGT, liée au Parti socialiste.
"C'est une des plus grandes grèves de ces dernières années. La riposte à été à la hauteur", s'est félicité Armenio Carlos, dirigeant de la CGTP.
Premier test de la mobilisation des fonctionnaires depuis l'annonce du budget d'austérité pour 2014 à la mi-octobre, la participation a nettement dépassé celle de la dernière grève des fonctionnaires en mai 2011, convoquée par la seule CGTP.
"Le taux de syndicalisation dans la fonction publique est supérieur à celui du secteur privé. Mais certains renoncent à la grève car ils craignent pour leur emploi", a expliqué à l'AFP le sociologue Alan Stoleroff de l'Institut universitaire de Lisbonne.
Ecoles fermées
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Les syndicats entendaient protester contre les mesures d'austérité du projet de budget pour 2014, qui toucheront de plein fouet les fonctionnaires.
Le projet prévoit l'allongement du travail hebdomadaire des fonctionnaires de 35 à 40 heures, des coupes de 10% dans leurs pensions de retraite et des réductions de 2,5% à 12% pour les salaires mensuels supérieurs à 600 euros bruts.
"Que les fonctionnaires veuillent embêter le gouvernement, c'est très bien, mais pas au détriment des enfants!", s'est emporté Manuel Paulo, ouvrier du bâtiment de 44 ans. Venu amener son fils de 10 ans à l'école de Telheiras dans le nord de Lisbonne, il a trouvé porte close.
"Aujourd'hui, il y a plus d'écoles fermées que lors des précédents mouvements", a assuré la Fédération nationale de l'éducation.
Dans les hôpitaux, la grève était largement suivie par les infirmiers, avec un taux d'adhésion évalué par les syndicats entre 70 et 80%. Des opérations et consultations non urgentes ont été reportées, des guichets d'accueil restaient fermés.
"Le gouvernement pousse les Portugais à quitter le pays", pouvait-on lire sur des pancartes brandies par des piquets de grève postés devant des bâtiments publics.
Ce mouvement des fonctionnaires fait suite à une série de grèves dans les transports, dont les chemins de fers et les services de bus urbains, qui culmineront avec une manifestation samedi à Lisbonne.
En échange d'un programme d'aide de 78 milliards d'euros accordé en 2011 par l'Union européenne et le Fonds monétaire international, le Portugal s'est engagé à tailler dans les dépenses publiques.
Pour 2014, le gouvernement de centre droit, qui a déjà affronté quatre grèves générales en deux ans, est tenu de ramener le déficit public à 4% du PIB, contre 5,5% cette année. Pour y arriver, il compte réduire de 2% en 2014 le nombre de fonctionnaires.
La coalition au pouvoir applique à la lettre les remèdes du FMI, qui avait épinglé en janvier les "sureffectifs" dans les domaines de l'éducation et des forces de sécurité.
Si les enseignants étaient en première ligne de la contestation vendredi, les forces armées vont prendre leur relais mardi prochain, avec un rassemblement prévu à Lisbonne.