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Déclaration du courant international "Socialisme ou Barbarie" sur la Palestine

Palestine

Lien publiée le 28 septembre 2011

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

http://www.socialismo-o-barbarie.org/

Sans accorder la moindre confiance en l'Autorité Nationale palestinienne (ANP) ni souscrire à la « solution de deux états »…

Nous soutenons le droit d'exiger à l'ONU la reconnaissance de l'État palestinien

Vendredi 23, dans une réunion de l'Organisation des Nations Unies, Mahmoud Abbas, président de l'Autorité Nationale palestinienne (ANP), demandera la reconnaissance de l'État palestinien, et, en conséquence, un siège à l'Assemblée Générale de l'ONU.

Ceci a délié un orage politico-diplomatique. Obama, grand hypocrite, a dû enlever son masque «d'ami des palestiniens et des peuples arabes », en rejetant une mesure qui serait logique dans le cadre de la « solution » que les USA prônent hypothétiquement pour la question palestinienne : la « solution des deux états ».

Pour comble, le front unique impérialiste des USA, de l'Union Européenne et du Japon (auxquels s'associent fréquemment la Russie et la Chine) apparaît initialement divisé à ce sujet. Les gouvernements de la France et même de la Grande-Bretagne hésitent au sujet de l'orientation à adopter. Parce qu’un vote contre, ensemble avec Washington, serait très nuisible pour la politique vers les rébellions arabes qu’ils ont inaugurée avec l'intervention en Libye : celle de se présenter comme champions de la « démocratie » et des « droits humains ». Voter contre la reconnaissance, les laisserait nus.

Pour le gouvernement Netanyahu-Lieberman de l’état raciste d'Israël, le vote pour l'État palestinien serait un dur coup diplomatique. Il affecterait en outre indirectement la légitimité de l'enclave coloniale appelée Israël, basée sur le «nettoyage ethnique» et le génocide du peuple palestinien.

Pour ces motifs - et sans accorder la moindre confiance en Mahmoud Abbas et l'ANP, ni moins encore en le repaire de bandits qu'est l'ONU, nous soutenons le droit à la reconnaissance de l'État palestinien comme membre plein de l'Organisation des Nations Unies.

Les rébellions du monde arabe frappent à la porte de l'ANP

L'initiative de l'ANP apparaît comme quelque chose de surprenant, presque miraculeuse, en connaissant la longue trajectoire de laquais d’Israël et l'impérialisme que tant Mahmoud Abbas comme son organisation politique, le Fatah, et l'ANP ont derrière eux.

Le terme de valets d’Israël et de l'impérialisme n'est pas une métaphore, mais quelque chose de concret : annuellement, l'ANP reçoit d'Israël des subventions à hauteur d'un milliard de dollars qui s'ajoutent aux 1,5 milliards que fournissent divers « donateurs », pays impérialistes, états arabes, etc[1]. C'est pourquoi, la première menace d’Israël et des USA est de couper ces subventions.

Il n'est pas difficile d'expliquer ce miracle politique : cette « soudaine radicalisation » de Mahmoud Abbas et de l'ANP obéit, avant tout, au changement extraordinaire de la situation régionale qui a débuté cette année et qui affecte aussi la Palestine.

L'immense rébellion de masses appelée « Printemps Arabe » a eu, d'une manière ou d'une autre, des répercussions sur tous les peuples et pays de la région. La Palestine n'a pas été une exception.

Comme première mesure préventive devant la nouvelle situation, l'ANP, qui contrôle les ghettos de la Cisjordanie, et Hamas, qui contrôle la Bande de Gaza, ont signé un accord pour éliminer progressivement une division qui profite seulement à Israël et à l'impérialisme. Mais le «plat principal» arrive maintenant : la demande de reconnaissance devant l'ONU.

De même, les rébellions du Printemps Arabe se sont combinées avec d'autres changements mondiaux et régionaux non moins importants. Et ceux-ci sont aussi défavorables, de différentes manières et à divers degrés, à Israël.

Il y a une crise économique mondiale qui frappe principalement les impérialismes yanqui et européens, qui ont été les supports indispensables de l’état colonial-raciste. Cette crise aggrave un processus initié antérieurement : l’affaiblissement géopolitique des Etats-Unis - le « grand Parrain » d’Israël. Aussi, pour la première fois dans son histoire, il y a une crise du consensus social à l'intérieur de l'état sioniste, qui s’exprime dans le mouvement des indignés.

Dans ce contexte mondial et régional, où les rébellions populaires donnent la note principale, Israël a perdu ses deux principaux alliés régionaux: L'Egypte et la Turquie.

Dans le premier de ces pays, le processus entamé en janvier connaît une nouvelle vague de luttes, qui va de grèves ouvrières jusqu'à des mobilisations anti-impérialistes comme la prise de l'Ambassade d’Israël.

La Turquie - ex-allié inconditionnel d’Israël depuis 1949 - dirige maintenant une campagne pro-palestinienne. Son actuel premier ministre, Recep Erdogan, essaie de s'ériger en pôle de référence des peuples arabes et islamiques de la région.

L'état raciste ne donne pas de concessions

L’envers de cette situation, est le fait qu’Israël n'accorde pas la moindre concession à l'ANP. Israël ne lui jette même pas un os qui puisse lui permettre de se justifier devant les masses palestiniennes. Et maintenant ceci se transforme en point d'achoppement, du fait du changement profond de la situation régionale et internationale.

C'est que le « programme » de l'état sioniste par rapport au peuple palestinien a été défini avec toute clarté par le ministre Avigdor Lieberman : jeter une bombe atomique sur Gaza et expulser hors de la Palestine la population de la Cisjordanie[2].

L'État de Israël est une enclave coloniale, dont la « logique », avant et après sa fondation, est l’extermination et/ou le déplacement de la population indigène. Dans ce contexte, depuis la signature des Accords d'Oslo de 1993 entre Israël et l'OLP (Organisation pour la Libération de la Palestine), pendant 18 années, on a prolongé, par intermittence, la farce des « négociations » pour obtenir la « solution de deux états », Israël et un État palestinien… Et évidemment, Israël a toujours refusé un accord, même dans les conditions les plus léonines.

Entretemps, les occupants ont déplacé les palestiniens sous la menace des armes, détruisant leurs logements et rasant leurs terres, pour finalement les enfermer derrière de longs murs de ciment dans une poignée de ghettos ou « bantoustans » [3], en Cisjordanie et dans la Bande de Gaza, sans connexion entre eux. Dans les terres arrachées aux palestiniens, ils ont installé des colons qui sont recrutés parmi les secteurs ultrareligieux et racistes les plus fanatiques, qui jouissent d'impunité totale pour maltraiter et assassiner les palestiniens.

On ne peut pas parler sérieusement d'instaurer un « état » avec cette poignée de ghettos. D'autre part, dans le meilleur des cas, si les frontières étaient fixées à partir des limites précédant la guerre de 1967, comme le réclame l'ANP, ce nouveau « État palestinien » naîtrait « miné » par les peuplements de colons.

Évidemment il est toujours possible de monter un simulacre colonial : on peut changer le nom d'un bantoustan et l'appeler « état ». Mais cette version minimale de la « solution de deux états » est rejetée catégoriquement pour Israël. C'est que cela signifierait fixer des frontières, mettre des limites, tandis que la dynamique permanente de la colonisation sioniste - comme celle de toute autre colonisation est d’avancer, jusqu'à mener à son terme le « nettoyage ethnique » sur tout le territoire, par la combinaison d’extermination et de déplacement.

C'est cela que Netanyahou et Lieberman proclament franchement et que les politiciens sionistes plus « à gauche » bégayent hypocritement, comme Tzipi Livni.

Pour un état unique, laïc, démocratique, non raciste et socialiste

Nous soutenons résolument le droit d'exiger de l'ONU la reconnaissance de l'État palestinien. Nous dénonçons l’hypocrisie répugnante des gouvernements impérialistes, comme celle d'Obama, qui depuis des années prêchent le sermon de la « solution des deux états »… et maintenant, quand on essaye un pas minimal en ce sens, ils s'y opposent furieusement.

Mais aussi, en même temps, nous devons dire la vérité, tant aux palestiniens et arabes en lutte, comme aux travailleurs et jeunes israéliens qui en ce moment dans les rues expriment leur mécontentement justifié. Maintenir l'état d'Israël tel quel, avec le seul changement de mettre le nom d'«état» aux ghettos palestiniens dispersés, est de changer tout… pour que tout soit encore essentiellement égal.

La seule solution de fond est l'établissement d'un état unique dans toute la Palestine, un nouvel état qui ne soit ni juif ni islamique, mais laïc et démocratique, où tous ses citoyens - juifs, arabes ou toute autre ethnie ou religion - soient égaux et aient les mêmes droits. Un nouvel état sans exploiteurs ni exploités ; c'est-à-dire, socialiste. Enfin, un nouvel état qui fasse partie d’une fédération de républiques socialistes du Moyen Orient.

[1] Raja Khalidi, “Going to the United Nations, Sanctions, and the Tick-Tock of the Palestinian Spring”, Jadaliyya, September 12, 2011.

[2] “Lieberman: Treat Hamas like Japan in WWII”, AFP, January 13, 2009

[3] Petits territoires établis dans l'état raciste d'Afrique du Sud pour concentrer et enfermer la population noire

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