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FO sur le sentier de la grève

syndicalisme

Lien publiée le 30 janvier 2014

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

http://social.blog.lemonde.fr/2014/01/29/force-ouvriere-sur-le-sentier-de-la-greve/

Jean-Claude Mailly a appelé, mercredi 29 janvier, à une "journée de rassemblements et manifestations" le 18 mars, jour déjà choisi pour une grève à la Sécurité sociale et qui tombe cinq jours avant le premier tour des élections municipales. Le secrétaire général de Force ouvrière, qui s'exprimait lors d'un meeting à la Halle Freyssinet, à Paris, devant    5 000 militants, a invité les autres syndicats à "faire de ce 18 mars une journée de grève interprofessionnelle". Mettant en avant ses revendications – augmentations des salaires, créations d'emplois en CDI ou statutaires, défense de "vrais services publics républicains" –, il entend surtout dénoncer le "pacte de responsabilité" proposé par François Hollande, qualifié de "pacte austère d'unité nationale".

Tout en reconnaissant que "les mobilisations interprofessionnelles ne s'improvisent pas" – toutes celles de 2013, menées avec la CGT, se sont soldées par des échecs –, le patron de FO a estimé que la responsabilité de son syndicat était de "donner des perspectives, de conjuguer la solidarité public/privé, de peser sur les évènements, d'exprimer clairement le rapport de forces".

"Pacte d'austérité"

Applaudi surtout dans la seconde partie de son discours d'une heure, Jean-Claude Mailly a développé sa thématique habituelle selon laquelle "ce fameux pacte de responsabilité s'inscrit de fait dans le pacte budgétaire européen dont il est une des déclinaisons. C'est un pacte d'austérité". Vilipendant de nouveau le "coming out libéral" de François Hollande, il s'est interrogé ironiquement : "Le président a-t-il subi une sorte de media training patronal ou a-t-il été tellement sensible à la fable patronale qu'il la récite à son tour ? Passer d'"ennemi de la finance", à président des entreprises et faire les yeux doux aux marchés financiers, ça ressemble un peu au syndrome de Stockholm." "Le président, a-t-il martelé, ferait mieux d'écouter Obama qui a annoncé l'augmentation du smic [américain]."

Jean-Claude Mailly a répété, comme il y a un an, que "l'austérité était triplementsuicidaire : socialement, économiquement et démocratiquement". Pour illustrer son propos, il a souligné que "les idées racistes, xénophobes ou antisémites, que nous avons toujours rejetées avec force, germent surtout sur le terrain de la misère et des crises économiques". Et pour lui, "combattre le rejet de l'autre, quel qu'il soit, c'est combattre d'abord l'austérité".

Pour le secrétaire général de FO, le pacte de responsabilité n'est pas un tournant mais "une continuité, voire même une accélération d'une politique libérale". "Le changement c'est pour quand?", s'est-il exclamé à plusieurs reprises, en affirmant que "c'est en relançant la croissance qui fait défaut aujourd'hui que l'on pourra échapper à la spirale de l'austérité".

Devant un public où étaient présents de nombreux fonctionnaires – les élections dans la fonction publique ont lieu en décembre –, Jean-Claude Mailly a longuement défendu les services publics "républicains" et la sécurité sociale : "Dans une certaine manière, si dans un système capitaliste le régime dit de social-démocratie peut avoir un sens, c'est la sécurité sociale qui le lui donne."

"Le président"

Très classiquement, le secrétaire général de FO a fait de "la défense et l'augmentation du pouvoir d'achat" la "priorité des priorités". Et il a défini Force ouvrière, "syndicat où l'idéologie ne l'emporte pas sur le réalisme et le pragmatisme"mais où ces trois éléments "se complètent", comme incarnant "le réformisme militant". N'attaquant et ne nommant aucun autre syndicat, il s'est abstenu d'appeler François Hollande par son nom, citant seulement "le président", à deux exceptions près, quand il a rappelé l'opposition de celui qui était alors premier secrétaire du PS aux ordonnances, en 2005, et quand il a fustigé "l'axe Hollande-Gattaz".

Son intervention a été précédée par les témoignages de six militants d'entreprises, le meeting étant entrecoupé de saynètes chantées par la compagnie Jolie Môme, qui s'inscrit dans la tendance "mouvementiste" avec des accents libertaires. Déguisés en communards et exhibant un drapeau rouge, ils ont chanté des chants révolutionnaires, sur le thème "c'est dans la rue que ça se passe" et achevé leur prestation par un éloge de la lutte des classes et un appel à la "grève générale". Selon la tradition, le meeting s'est achevé aux sons de l'Internationale.