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Le patron de la télé ukrainienne agressé par l’extrême-droite

international Ukraine

Lien publiée le 19 mars 2014

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

(Arrêt sur images) "Le président de la télévision nationale ukrainienne, Alexander Panteleymonov, a passé mardi 18 mars un mauvais moment" C'est Euronews qui relate l'agression survenue hier : plusieurs députés du parti politique d'extrême droite Svoboda sont entrés dans le bureau d'Aleksandr Panteleymonov, président de la télévision publique ukrainienne. Après l'avoir frappé, notamment à la tête, et secoué, ils l'ont violemment forcé à signer une lettre de démission. Le tout a été filmé, vraisemblablement par un des députés intrus, comme semble l'indiquer le début dela vidéo complète, où l'on voit les agresseurs discuter entre eux avant de pénétrer dans le bureau. Selon Piotr Smolar, reporter au Monde, la vidéo est (sans suprise) "déjà un hit" en Russie.

Les agresseurs reprochent à Panteleymonov d'avoir retransmis en direct la signature par Vladimir Poutine du rattachement de la Crimée à la Russie. Par ailleurs, "le patron de la télévision, déjà en fonction sous Ianoukovitch, était connu pour pratiquer la censure. La télévision a été accusée d’avoir constamment menti pendant le siège de Maïdan" et son directeur "était vu comme "pro-Ianoukovitch"", assure Euronews.


Svoboda par asi

L'homme le plus virulent, à la queue de cheval, Ihor Miroshnychenko, est un ancien journaliste sportif, désormais député à la tête du comité... sur la liberté d'expression au parlement ukrainien, selon Euronews. Il a déjà été impliqué dans au moins deux bagarres au parlement, comme ici (en décembre 2012, où il tentait d'empêcher un député ukrainien de s'exprimer en russe) et  (février 2014).

Le premier ministre ukrainien, Arseni Iatseniouk, a condamné ces actes, "inacceptables dans une société démocratique". Sauf que son nouveau gouvernement, formé après la chute de Viktor Ianoukovitch, compte trois députés élus sur des listes Svoboda. Si ce parti nationaliste, qui compte 38 députés au parlement ukrainien, est devenu au fil des ans "de moins en moins radical" selon Alexandra Goujon, spécialiste de l'Ukraine, il se faisait appeler "parti social national" (référence au national-socialisme) jusqu’en 2004, rappellait récemment Rue89.

D'autres voix se sont également élevées contre ces violences : l'ex-champion de boxe Vitali Klitschko, figure de Maïdan, ou le ministre de l'intérieur, Arsen Avkov, qui a qualifié ces actes de "monstrueux", rapporte le Huff Post québecois. Après qu'une vingtaine de personnes se soient rassemblées mercredi devant le parquet général à Kiev, celui-ci a annoncé l'ouverture d'une enquête préliminaire.

"NOUS DEVONS COMPRENDRE QUE NOUS NE SOMMES PLUS DANS L'OPPOSITION, MAIS AU POUVOIR"

L'ambassade des États-Unis a de son côté également condamné l'agression, estimant que ce genre de pratiques rappelait "les techniques de voyous de Ianoukovitch". Elle demande au parti Svoboda de "punir urgemment les députés concernés" mais rappelle qu'elle avait jusque là "commenté positivement l'apport de Svoboda et son rôle clé dans le mouvement Maïdan" et "bien accueilli leur volonté de devenir un parti moderne, européen et démocratique".

Le chef de file de Svoboda, Oleg Tiagnybok, a lui aussi fait part de sa réprobation : "Nous devons comprendre que nous ne faisons plus partie de l'opposition, mais (que nous sommes) au pouvoir. Nous disposons d'autres moyens de lutte, même contre les traîtres".