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Gigantesque manif à Madrid pour dénoncer "l’urgence sociale"

Espagne international

Lien publiée le 23 mars 2014

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

(Le Monde) Ils étaient des dizaines de milliers, arrivés pour certains de toutes les régions d'Espagne, à Madrid samedi 22 mars pour une « marche de la dignité » destinée à souligner « l'urgence sociale » créée par les coupes budgétaires du gouvernement conservateur. Agitant des drapeaux de toutes les régions du pays, une immense foule a envahi le centre de la capitale espagnole pour le plus grand défilé organisé depuis ceux de 2012.

Organisés en huit colonnes, les manifestants ont marché, pour certains depuis près d'un mois, d'Andalousie (Sud), de Catalogne (Est), des Asturies (Nord) et d'Estrémadure (Ouest), à l'appel de multiples organisations sociales, groupes de la mouvance des « indignés » ou collectifs professionnels.

Les organisateurs ont annoncé que des centaines de bus et au moins quatre trains ont été affrétés. Les premiers arrivés ont passé la nuit aux portes de Madrid. Tous se sont donné rendez-vous à la gare d'Atocha, d'où est partie en mileu d'après-midi une manifestation sur une grande artère de la capitale, sous les slogans tels que « Non au paiement de la dette », « Sortez les gouvernements de la troïka », « Pain, travail et un toit pour tous et toutes ». Comme un symbole, un gigantesque doigt d'honneur surgit de l'immense foule qui a envahi le centre de Madrid. « Le peuple se réveille. C'est fini la fête », assure une pancarte accrochée au doigt.

INCIDENTS

Un groupe de forces anti-émeutes a été entouré et pris à partie par des manifestants qui leurs jetaient toutes sortes de projectiles.

Les autorités régionales avaient prévu la mobilisation de 1 700 policiers pourassurer la sécurité, craignant des incidents en raison de la présence attendue de membres de groupes antisystème. Des incidents ont effectivement éclaté dans la soirée, la police chargeant plusieurs dizaines de jeunes qui jetaient des projectiles sur les forces de l'ordre. Les protestataires ont également monté des barricades avec des barrières, enflammé des poubelles et cassé les vitres d'une banque à coup de chaises en fer forgé.

Un groupe de forces anti-émeutes a été entouré et pris à partie par des manifestants qui leurs jetaient toutes sortes de projectiles. Des forces de l'ordre ont alors répondu avec des tirs de balles en caoutchouc vers les manifestants.

Les incidents ont fait 71 blessés légers dont 30 policiers et 41 manifestants, ont indiqué les services de secours Samur, précisant que 13 personnes avaient été hospitalisées. La police a interpellé 17 personnes.

AUSTÉRITÉ SANS PRÉCÉDENT

Selon les estimations, le travail au noir représente de 20 % à 30 % de l’économie de l’hôtellerie et de la restauration en Espagne.

« Ras-le-bol, ras-le-c... » sont sur toutes les lèvres. Tous ont le sentiment d'une grande injustice, de payer le marasme économique dans lequel est enfoncé leur pays, les énormes déficits publics et le sauvetage bancaire européen de plus de 40 milliards en 2012 tandis que, selon eux, les responsables de l'explosion de la bulle immobilière, de la corruption et des abus bancaires qui ont ruiné les petits épargnants continuent de s'enrichir.

L'austérité sans précédent appliquée par le gouvernement conservateur depuis son arrivée fin 2011 pour réduire les déficits et la dette du pays a donné lieu à deux grèves générales en 2012, avec des centaines de milliers de personnes dans la rue. La mobilisation s'est ensuite essoufflée, soutenue surtout par les secteurs de l'éducation et de la santé, sévèrement touchés par les économies de 150 milliards d'euros sur trois ans annoncées en 2012. S'ils ne descendent pas dans la rue, les Espagnols ont montré dans les sondages leur rejet de la politique d'austérité et dénoncent le chômage qui touche plus d'un actif sur quatre.