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Kiev lance une opération "anti-terroriste" dans l’est

international Ukraine

Lien publiée le 13 avril 2014

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

(Les Echos) Le ministre de l’intérieur ukrainien vient de confirmer la riposte de Kiev. « Des unités de toutes les structures de force du pays participent. Que Dieu soit avec nous », écrit le ministre sur sa page Facebook.

Le ministre de l’intérieur ukrainien vient de confirmer la riposte de Kiev. « Des unités de toutes les structures de force du pays participent. Que Dieu soit avec nous », écrit le ministre sur sa page Facebook. AFP PHOTO / ANATOLIY STEPANOV - AFP

Le ministre de l’intérieur ukrainien vient de confirmer la riposte de Kiev. « Des unités de toutes les structures de force du pays participent. Que Dieu soit avec nous », écrit le ministre sur sa page Facebook. AFP PHOTO / ANATOLIY STEPANOV - AFP

Une « opération antiterroriste a débuté à Slaviansk », ville de l’Est de l’Ukraine où des hommes armés pro-russes ont pris samedi des bâtiments de la police et des services de sécurité, a annoncé dimanche matin le ministre de l’Intérieur ukrainien Arsen Avakov.

« Des unités de toutes les forces du pays participent. Que Dieu soit avec nous », écrit le ministre sur sa page Facebook.

Arsen Avakov n’a donné aucune autre précision dans ce message de deux lignes.

Des messages sur différents réseaux sociaux faisaient état dimanche matin de tirs dans la ville, qui compte quelque 100.000 habitants, sans qu’il soit immédiatement possible de confirmer.

Samedi soir, le ministre avait dénoncé une « agression » russe, après une série d’attaques toute la journée contre des bâtiments des forces de sécurité dans l’Est russophone de l’Ukraine, frontalier de la Russie.

Ces attaques, menées par des hommes en uniformes non marqués, armés et visiblement bien organisés, ont fait penser au scénario qui s’était déroulé en mars en Crimée, et fait craindre que la Russie, qui a massé jusqu’à 40.000 hommes à la frontière, ne se saisisse du prétexte des troubles pour intervenir sur le territoire de son voisin.

Moscou n’a jamais reconnu le gouvernement provisoire pro-européen arrivé au pouvoir après le renversement fin février du président pro-russe Viktor Ianoukovitch suite à des manifestations sanglantes à Kiev. Et la Russie a mis en garde samedi Kiev contre tout usage de la force contre les insurgés.

Le Conseil de sécurité ukrainien s’est réuni samedi soir pendant plus de trois heures suite aux attaques dans l’Est, mis aucune décision n’a été annoncée à l’issue de cette réunion.

Après la prise de Slaviansk, ville située à environ 150 km de la frontière russe, le gouvernement ukrainien a dit se préparer à combattre « un acte d’agression de la Russie ». Les Etats-Unis ont demandé au président russe Vladimir Poutine de cesser de tenter de déstabiliser l’Ukraine et ont annoncé qu’ils dépêchaient à Kiev leur vice-président.

Des militants pro-russes dotés d’armes automatiques se sont emparés de bâtiments publics à Slaviansk et ont érigé des barricades dans la banlieue.

A Kramatorsk, 80 km plus au nord, des hommes armés se sont emparés du siège de la police après un échange de tirs avec les policiers.

Des bâtiments officiels dans plusieurs autres villes des régions de Donetsk et Louhansk ont été attaqués. Ces événements, ont dit les Etats-Unis, rappellent ceux qui ont précédé l’annexion par la Russie de la péninsule ukrainienne de Crimée.

« Nous sommes vivement préoccupés par la campagne concertée à laquelle nous assistons dans l’est de l’Ukraine aujourd’hui, menée par des séparatistes pro-russes, semble-t-il avec le soutien de la Russie, qui incitent à la violence et aux sabotages et cherchent à saper et déstabiliser l’Etat ukrainien », a déclaré Laura Lucas Magnuson, porte-parole du Conseil national de sécurité de la Maison blanche.

« Nous avons assisté à de soi-disant manifestations en Crimée avant son annexion par la Russie », a-t-elle fait remarquer. « Nous appelons le président Poutine et son gouvernement à cesser tout effort de déstabilisation de l’Ukraine, et mettons en garde contre toute nouvelle intervention militaire. »

Manoeuvres suspectes

L’Occident accuse la Russie de vouloir déstabiliser la région pour avoir un prétexte d’y envoyer son armée protéger la population russophone, comme elle l’a fait en Crimée.

L’Otan estime que la Russie est en train de masser des forces à la frontière orientale de l’Ukraine. Moscou dit qu’il s’agit de manoeuvres de routine.

Le ministre ukrainien de l’Intérieur, Arsène Avakov, a qualifié les attaques menées à l’est d’ »acte d’agression extérieure menée par la Russie » et a indiqué que des unités des ministères de l’Intérieur et de la Défense étaient en train de préparer « un plan opérationnel de riposte ».

Pour le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, l’Ukraine « démontre son incapacité à prendre la responsabilité du sort du pays ».

Il a souligné que tout usage de la force entre les russophones aurait des conséquences en matière de coopération, notamment sur les discussions prévues jeudi entre la Russie, l’Ukraine, les Etats-Unis et l’Union européenne.

Pour le commentateur ukrainien Sergueï Lechtchenko, via l’activisme des groupes pro-russes, le Kremlin essaie de s’assurer une marge de négociation avant la réunion de jeudi. La Russie devrait s’y faire l’avocat d’une modification de la constitution ukrainienne pour donner une forte autonomie à l’est du pays, ce que refusent les occidentaux.

Conséquences supplémentaires

Lors d’un entretien téléphonique avec Sergueï Lavrov, le chef de la diplomatie américaine John Kerry « a clairement fait comprendre que si la Russie ne prenait pas des mesures de désescalade dans l’est de l’Ukraine et ne retirait pas ses troupes de la frontière ukrainienne, il y aurait des conséquences supplémentaires », a déclaré un haut responsable du département d’Etat. Il n’a pas dit lesquelles.

Les sanctions des Etats-Unis et de l’Union européenne en réponse à l’annexion de la Crimée ont visé des individus, politiques et hommes d’affaires, sous forme de gels d’avoirs et de restrictions de visas. Samedi, le Canada a annoncé imposer des sanctions à l’encontre de deux personnes supplémentaires ainsi que contre une société criméenne d’hydrocarbures.

Elles n’ont visiblement pas impressionné Moscou.

A Slaviansk, une vingtaine d’hommes équipés de pistolets et d’armes automatiques se sont emparés du commissariat et du siège des services de sécurité avant de se déployer dans la ville.

Selon les autorités, les militants, en uniformes de combats dépareillés, avec cagoules et gilets pare-balles, se sont emparés de centaines d’armes trouvées dans les bâtiments.

La maire de la ville a dit soutenir les manifestants. Un milliers de personnes se sont rassemblés devant le commissariat en criant : « Moscou, Crimée, Russie! » . Une clameur est montée de la foule quand le drapeau ukrainien a été remplacé par celui bleu, noir et rouge de la république autoproclamée de Donetsk.

« Nous voulons rejoindre la Russie. Nous serions très reconnaissants si la Russie nous aidait », a déclaré un homme armé disant s’appeler Alexandre, vêtu d’une tenue de camouflage et cagoulé de noir. « Nous resterons jusqu’à la victoire. Je n’ai pas peur de mourir pour la liberté ».