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    Une grève dans le métro menace de paralyser Londres

    Lien publiée le 27 avril 2014

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    Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

    (Le Monde) Des hommes d'affaires, épuisés par l'attente, affalés sur des banquettes. Des touristes pris au dépourvu au bord de la crise de nerfs. Des échauffourées pouressayer de monter à bord des rares rames en circulation. La police des transportsplacée sous haute tension. L'essentiel des stations fermées par des piquets de grève déterminés. Des centaines de milliers de personnes contraintes de serendre à pied à leurs bureaux ou à tenter de trouver un taxi ou un bus pris d'assaut…

    Les Londoniens, qui ont souvent de longs trajets à faire pour aller travailler, devrontfaire face au chaos dans le métro de leur capitale à partir de lundi soir, le 28 avril, et ce pendant 48 heures. La métropole sera paralysée par la nouvelle grève contre le plan de fermeture des guichets des 270 stations.

    L'opérateur public du métro, Transport for London (TfL), entend aligner le réseau londonien sur le modèle de Paris fondé sur une totale automisation des lieux de vente des billets. Le gestionnaire s'est engagé à redéployer une partie des 956 employés mis à pied à l'entrée des stations ou sur les quais afin d'aider les usagers.

    EVOLUTION DE LA TECHNOLOGIE

    En raison du succès de l'Oyster, l'équivalent de la carte orange, et de l'évolution de la technologie, seulement 3% des billets sont aujourd'hui achetés à un guichet. Selon la direction, la fermeture des points de vente permettrait d'économiser 50 millions de livres par an, ce qui devrait permettre de réduire le prix élevé des trajets.

    Le syndicat le plus représentatif, le Rail, Maritime and Transport Union, réputé pour son militantisme, conteste l'ensemble du projet en arguant les risques pour la sécurité des 3,7 millions d'usagers quotidiens du plus vieux métro au monde, inauguré en 1863.

    Le maire conservateur de Londres, Boris Johnson, a condamné le débrayage qui pourrait coûter 150 millions de livres à l'économie de la capitale. Les onze lignes de l'Underground constituent en effet le cordon ombilical des trois centres d'affaires, le West End (centre ville) et les deux places financières jumelles de la City et de Canary Wharf. Pour sa part, le Premier ministre, David Cameron, a critiqué un mouvement « complètement injustifié et inacceptable ».

    MODERNISATION

    La fermeture des guichets de vente fait partie de la vaste entreprise de rénovation du « tube » lancée par TfL. L'énorme plan d'investissement lancé depuis quelques années, en prévision notamment des jeux Olympiques de 2012, a produit seseffets. L'amélioration de la signalisation et la modernisation du matériel roulant ont permis de réduire les retards, les court -circuits, les pannes voire plusieurs déraillements aux conséquences dramatiques.

    Les dépenses massives opérées sous la houlette de Boris Johnson et de son prédécesseur travailliste, Ken Livingstone, ont sorti de l'ornière un système victime d'abord du sous-investissement chronique des tories entre 1979 et 1997 et des ratés du partenariat public-privé de l'ère travailliste Blair Brown.

    Par ailleurs, la création de la ligne London Overground située en surface et la hausse de la fréquence du Docklands Light Railways ont permis de mieuxdesservir l'est de Londres, le parent pauvre du réseau le plus étendu (402 kilomètres) de la planète. Après des débuts chaotiques, la prolongation de la Jubilee Line jusqu'à Canary Wharf voire au-delà s'est avérée un succès.

    VICTIME DE SON SUCCES

    L'amélioration de la coordination avec les autobus, qui partagent les couloirs réservés avec les taxis noirs, a permis de remédier aux carences du réseau métropolitain au sud de la Tamise. Enfin, Crossrail, la liaison ferroviaire est-ouest, qui être opérationnelle à partir de 2016, doit desserrer l'étau sur les lignes les plus fréquentées.

    Reste que le métro est victime du succès économique de la capitale britannique. Le système opère en permanence au maximum de sa capacité. Le réseau ne fonctionne presque jamais bien le week-end en raison des travaux de réfection sans relâche que la profondeur des galeries pénalise. Dans la capitale, rien n'est jamais joué : sur toutes les lignes plane la menace de black-out.

    En février, les syndicats avaient suspendu la reconduction de la grève pour ouvrirde nouvelles négociations. TfL avait accepté le principe du maintien de guichets dans certaines grosses stations clés comme King's Cross, Euston, Victoria ou Westminster fréquentées par les touristes.

    Mais là, les deux parties n'ont pas pu trouver d'accord. D'une part, le récent décès du secrétaire-général du RMT, Bob Crowe, a radicalisé la base. Les candidats à sa succession sont amenés à faire de la surenchère. En outre, la volonté du maire, triomphalement réélu en 2012, de retrouver un siège de député avant les élections générales devant se dérouler au plus tard à la mi-2015 est venuecompliquer la donne. La grève devrait être répétée pendant trois jours à partir du 5 mai.