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Résumés des 118è à 122è jours de grève des postiers du 92
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Résumé du 118ème jour de grève des postiers du 92 (lundi 26 mai 2014)
Lundi matin, les grévistes sont intervenus à Rueil, Gennevilliers, et La Garenne. Deux éléments à retenir. Tout d’abord, 2 collègues ont repris le travail, l’un à La Garenne et l’autre à Gennevilliers. Il reste cependant toujours un noyau d’environ 80 grévistes en reconductible, et la grève est toujours majoritaire à Rueil, La Garenne-Bois-Colombes et Gennevilliers. A Gennevilliers, la longue prise de parole et les discussions qui ont suivi ont montré qu’un nombre significatif de collègues étaient susceptibles de se remettre en grève.
Gaël était convoqué ce matin à l’Inspection du Travail : suite au vote de son licenciement en commission disciplinaire, étant donné son statut de salarié « protégé », la direction est contrainte de demander l’autorisation à l’IT pour pouvoir le licencier. Gaël était donc reçu aujourd’hui en pleine grève pour faire entendre sa vision des choses à l’Inspectrice du Travail chargée de son dossier. Elle a deux mois pour mener son enquête.
Des négociations se sont tenues aujourd’hui : malgré la petite baisse du nombre de grévistes, la direction a souhaité discuter des conditions de reprise. Elle coince toujours sur le CDD à donner à Sandrine le temps qu’elle obtienne son permis de conduire et son CDI à la clé d’ici le mois de février 2015, et elle refuse d’inscrire Gennevilliers dans un quelconque protocole de fin de conflit. Mais elle est prête à payer au moins 30% des jours de grève plus les jours de négociation, ce qui limiterait l’impact financier de la grève. Mais quoi qu’il arrive, les grévistes tiennent bon : pas question de signer un protocole qui laisse la possibilité de sanctionner à tout va et qui brade les revendications.
Résumé du 119ème jour de grève des postiers du 92 (mardi 27 mai 2014)
La Poste a peur du lien entre les bureaux en grève dans les différents départements
Les grévistes se sont tous rendus à Asnières à l’occasion de la commission disciplinaire de Mohamed. 17 Asniérois se sont mis en grève suite aux prises de parole d’aujourd’hui.
Une quarantaine de grévistes étaient présents à l’entrée de la CCP pour accompagner Mohamed, qui s’est rendu en commission disciplinaire
Les grévistes se sont ensuite réunis en AG pour discuter de comment contrer la stratégie de la Poste. Pendant ce temps-là, la Poste et la police étaient en état d’alerte de crainte que les grévistes du 92 ne se rendent à Paris 15 et à Epinay-sur-Orge, les deux autres centres postaux de Région Parisienne actuellement en grève : des cars de CRS étaient postés à l’entrée de Paris 15 et Epinay !
Les grévistes du 92 ne se sont rendus à Paris 15 qu’en fin de matinée, au moment où les policiers avaient déguerpis. Ils ont participé à une AG enthousiasmante des grévistes de Paris 15, soutenus par la CGT et SUD. En effet, à leur 7ème jour de grève, les facteurs de Paris 15 ont vu leur taux de grève augmenter. Leur direction a commencé à lâcher du lest sur l’emploi mais joue la fermeté sur la question de la réduction du nombre de repos. Les facteurs de Paris 15 ont réservé un accueil chaleureux aux grévistes du 92, et se sont montrés ouverts à l’idée de mener des actions communes.
En début d’après-midi, les grévistes ont appris que les élus de la direction à la commission disciplinaires avaient avoué que la défense avaient détruit l’ensemble des éléments à charge contre Mohamed et que le dossier d’accusation avait été littéralement taillé en pièce… ce qui ne les a pas empêché de voter pour le licenciement de Mohamed pour faute lourde ! C’est désormais au directeur départemental de trancher concernant le sort de Mohamed, lui qui n’avait pas eu peur d’affirmer très tranquillement que « l’entreprise n’est pas une démocratie ». En effet, la direction a aujourd’hui fait la démonstration que ces commissions où la La Poste est juge et partie sont utilisés comme des outils de répression antisyndicale.
Résumé du 120ème jour de grève des postiers du 92 (mercredi 28 mai)
La journée était d'emblée marquée par les 2 commissions disciplinaires de Thibault et Patricia, tous deux facteurs à La Garenne/Bois-Colombes. La prise de parole spécialement organisée sur leur bureau à la prise de service a été l'occasion de regrouper toutes celles et ceux qui avaient décidé de se mettre en grève : ils étaient 4 de plus que ces derniers jours.
Après la prise de parole, les grévistes ont accompagnés Thibaut à sa commission disciplinaire en masse. La plupart d'entre eux se sont retrouvés en AG pour préparer la suite de la journée et de la semaine. Pendant ce temps, une petite délégation s'est rendue à Epinay-sur-Orge où les 14 facteurs sont en grève à 100% depuis 10 jours contre un projet de restructuration tout bonnement hallucinant : les facteurs recevraient une botte de courrier le matin chez eux et ils auraient la journée pour la distribuer, sur des horaires de bureaux avec pause méridienne, sans jamais croiser leurs collègues ! La direction veut ainsi supprimer tout cadre collectif de travail et supprimer la pause de 20 minutes et donc grappiller des emplois.
Les facteurs se sont réunis dans la cour de leur bureau, les représentants de SUD 91 et FO mais aussi du PG et du NPA ont pris la parole. Les grévistes du 92 ont fait le point sur leur conflit et ont proposé que facteurs de Paris 15, d'Epinay et des Hauts-de-Seine mènent des axions ensemble, ce qui a été apprécié par les grévistes du 91. Ils sont eux aussi déterminés à ne rien lâcher.
En fin de matinée, les grévistes du 92 et de Paris 15 ont manifesté ensemble jusqu'au Siège. Le message qu'ils y ont fait passer était simple et clair : les frontières entre les départements sont largement artificielles, et il est temps de regrouper les luttes des postiers pour préparer le terrain à une contre-offensive d'ensemble.
Les grévistes du 92 ont ensuite accompagné Patricia jusqu'à l'entrée de sa commission disciplinaire, et les murs de la DOTC ont à nouveau résonné des slogans de soutien aux grévistes visés par la répression.
Les commissions disciplinaires de Thibault comme de Patricia ont débouché sur des votes par la direction de la peine maximale : licenciement pour faite lourde. Et ce en dépit de dossier tout simplement vides. La direction espérait briser les collègues directement visés et dissuader les autres. Mais la grève continue, et le retrait de toutes les sanctions est un objectif plus central que jamais.
Résumé du 121ème jour de grève des postiers du 92 (vendredi 30 mai)
Les grévistes avaient décidé de venir en masse avec drapeaux et banderole au bureau de Gennevilliers car la direction persiste toujours dans la non-intégration de ce bureau dans le protocole de fin de conflit.
Suite à la prise de parole, l’ensemble des collègues a refusé de travailler tant que le directeur d’établissement ne se présenterait pas. Il a fini par arriver, et il n’en menait pas large. Au final, il n’a donné aucune réponse consistante aux grévistes qui le pressaient d’expliquer pourquoi tous les autres bureaux touchés par le mouvement avaient vus leurs revendications prises en compte mais pas Gennevilliers. 2 facteurs de Gennevilliers se sont mis en grève vendredi en plus de ceux déjà en reconductible.
Les grévistes se sont ensuite rendus au rassemblement pour la commission disciplinaire de Stéphanie, militante de Paris poursuivie entre autres parce qu’elle a aidé les grévistes du 92 à faire des prises de parole dans les bureaux parisiens. Plus de cent personnes étaient présentes devant la DOTC Paris Nord, de toute la Région Parisienne, à l’appel de SUD comme de la CGT.
Là encore, c’est la sanction maximale demandée (licenciement pour faute grave) qui a été votée. La direction espère faire pression sur les grévistes pour qu’ils abandonnent leurs revendications. Mais les grévistes du 92 continueront le combat jusqu’à l’abandon des poursuites que ce soit à Paris ou dans le 92.
Pendant ce temps-là ce tenait une négociation sur le 92. Les représentants de la direction n’avaient pas de mandat pour faire évoluer le protocole dans le cours même de l’audience de négociation. Cependant, l’impact de la grève se faisait ressentir sur eux et ils ont donné l’impression qu’ils étaient prêts à faire rapidement de nouvelles propositions, y compris sur les questions liées à la répression. Une nouvelle audience a lieu dès lundi 14h. Les grévistes jugeront sur pièces pour déterminer si la direction cherche sérieusement à sortir du conflit où si elle compte mener son offensive répressive jusqu’au bout.