http://www.ars-combat.fr/actualites/breve-153.html

Le retour des instincts les plus réactionnaires s'insinue dans la population, au profit d'un ensemble clairsemé d'escrocs et d'allumés narcissiques, poussés par l'exaltation revancharde de leurs échecs passés et/ou de leurs obsessions monomaniaques !

Cet ensemble s'est récemment mît en exergue lors d’un congrès européen « de la dissidence » en Belgique, le 4 mai 2014, suite à l'appel à un rassemblement initié par les ténors de la pire réaction du moment.

Ces auto-proclamés "dissidents" mithridatisent - et c'est leur rôle objectif - les potentialités de transformation des rapports d'exploitation de notre époque. Ils retardent le mûrissement des conditions subjectives positives dans la masse, et font florès dans une jeunesse dénuée de praxis, à la recherche d'une vision simple et prémâchée de l'ordre social.

Ces derniers - qu'importe la sincérité de leur révolte pour certains - participent, souvent par crédulité et naïveté, en bon idiot utile, au renforcement du "système" qu'ils pensent combattre. Ils portent leurs colères contre une section donnée de la classe capitaliste - et non la classe capitaliste dans son ensemble !

Toute une jeunesse, sans conscience de classe, sans éducation politique, se repaît et s'enivre des lubies complotistes et conspirationistes de ces diseurs de bonne aventure, et trouve ce qu'elle était venue y chercher : un exutoire et des coupables !

Et dans ces cas-là, bien souvent, plus c'est gros, plus ça passe !

Un, les sionistes assimilés ici à un tout homogène et fantasmé qui, par métonymie, se traduit bien souvent dans l'abstraction idéaliste du Juif honni ! Celui-ci tenant bien évidemment le rôle du spéculateur parasitaire à nez crochu -un vieux tropisme d'extrême droite !

Deux, les francs maçons, instigateurs d'un complot machiavélique sous la Révolution française, qu'ils auraient noyauté et dévoyé pour éloigner l'église et "les bras nus" du pouvoir. Au revoir la dialectique...

Les francs maçons étaient loin, très loin, de représenter un ensemble homogène ; on les retrouvait dans toutes les tendances : des feuillants aux montagnards !

Trois, l'impérialisme américain.

Le Qatar, la Chine, l'Arabie Saoudite, les pays impérialistes émergents ont clairement et simplement été oubliés.

Quatre, les Trotskystes, eux, responsable de dissoudre le sentiment national du prolétariat pour le livrer pieds et poings liés à la finance Juive et au mondialisme.

Voilà, voilà...

Et parmi les promoteurs du conspirationnisme, au musée des horreurs, on retrouve pêle-mêle la fine fleur du moment :

Soral : un ancien stalinien, viré du Parti Communiste Français, people recalé, héroïnomane notoire, petit bourgeois déclassé et revanchard, dont les divagations de "camé" le pousse à conclure que "son analyse est validée par le marxisme" et que "le projet maçonnique, c'est Babel, qui se fait par le marché et le Trotskysme" - rien que ça !

Puis vient le rabatteur de groupies et multimillionnaire Dieudonné Mbala Mbala : Businessman de la Shoah, enrichi par l'antisionisme, et financé - de son propre aveu - par le très progressiste gouvernement iranien, très en avance sur les libertés démocratiques. Il est aussi un ancien anti-fn ayant tourné casaque pour convoler aujourd'hui avec ces ennemis d'hier, s'affichant avec toute la valetaille de l'extrême droite traditionnelle : des anciens du GUD, des proto- fasciste, des nationalistes réactionnaires, des catholiques intégristes, et entouré pour sa sécurité par les gros bras des JNR. Il est aussi un de ces nouveaux "croisés" de la liberté d'expression, que les Atlanto-Siono-Trosko maçonniques français lui refuseraient - comme en Iran !

Serge Ayoub, bat skin pour les intimes : la petite frappe de la bande, mi-Mussolini mi-Rohem, chef d'une bande de skinheads bodybuildés et déjantés, adepte de la ratonnade : les J-N-R. Mais aussi - ayant le goût du pittoresque - ancien dealer de stéroïde et producteur de films porno ! Un original, quoi !

Kemi Seba : ancien leader de la tribu K, sorte de Malcom x d'extrême droite, ethno-différentialiste, qui "préfère Hitler à Bonaparte", et affirme en sus que " l'extrême gauche, ce sont mes ennemis, au même titre que les impérialistes sionistes ". Puisque pour Kemi Seba, l'extrême gauche est pro-sioniste....Aïe aïe aïe !

Toujours est-il qu'il ne semble pas trop souffrir du complot américano- sioniste, bien occupé qu'il est, par ses occupations de chroniqueur TV, producteur d'émission radio et d'un magazine pour femmes noires ; mais aussi, promoteur de crèches pour enfants noirs ! Tout roule pour lui : l'ethno-différencialisme semble être un bon angle marketing !

And the last but not least, le Belge Laurent Louis, qui quitte le Mouvement réformateur pour rejoindre un "vrai parti de droite", le parti démocrate, dont il sera exclu. Puis il intégrera le parti Islam, dont il sera également exclu pour.... instabilité. Bon an mal an, il finit par créer son parti : debout les Belges ! ; un parti populiste d'extrême droite qui affirmait récemment que "les sionistes ont financé Hitler" et "crée la Seconde Guerre mondiale" - bref, du lourd !

Il est assez cocasse que dans cet aréopage syncrétique et bigarré, se mêle, notamment, des ethno-différentialistes a la Kemi Seba et des nationalistes pourfendeurs du communautarisme à la Alain Soral - chacun ses contradictions !

Mais, une ligne commune se dégage : la ligne "balourde" pour nigauds écervelés et amateurs de contes de fées : le complot Atalanto-Trotsko-sioniste-francs-maçons et tutti quanti à l'assaut des nations pour y substituer un gouvernement mondial.

Nos monomaniaques et les éminences brunes de l'ensemble ne comprennent pas - ou ne veulent pas comprendre - que les institutions supranationales sont intimement liées à la volonté des états nationaux. Elles en sont la synthèse en quelque sorte ; et non pas l'instrument des réseaux de la finance et de l'impérialisme Atlanto-sioniste.

Par conséquent, se battre contre l' "empire" au nom de l'état nation s'avère être une mystification. Nos complotistes éludent, par malhonnêteté ou par bêtise - n'est pas marxiste qui veut Mr Soral - la nature de classe de ceux-ci. Il faut bien au contraire lutter contre les états nation dans la mesure ou elles sont le suppôt et pas la victime !

Animés de leurs fantasmes, et incapables d'une analyse systémique et scientifique du processus historique, ils ne saisissent pas que les capitalistes n'ont pas besoin de comploter dans des salles obscures pour dominer les peuples - présentés ici de façon abstraite.

Leur domination, il la réalise par l'exploitation de la force de travail à travers le processus de production de la marchandise. Les rapports d'exploitation s'expliquent par le système en lui même, par sa logique "immanente" - pas par un complot !

Le capitalisme est un système anarchique ou les capitaux se déplacent perpétuellement en fonction des taux de profit de telle ou telle activité. Les lois du mode de production, les normes d'exploitation capitaliste s'imposent aux propriétaires des moyens de production. C'est le marché - soumis aux aléas conjoncturels rendant impossible toute planification d'une hyper-classe mondiale et de leurs réseaux - qui détermine, en dernière analyse, les rapports économico-sociaux.

Et leurs petites affaires, les capitalistes les font au grand jour ! Le recul de l'âge de départ à la retraite, les plans de licenciement, le blocage des salaires, la destruction des services se fait sans fard, avec peu de résistance de la part du prolétariat, et de syndicat en voie de "libéralisation". Mais les conditions d'existence des masses, et du prolétariat en particulier, n'intéressent pas nos complotistes.

A quel niveau de stupéfaction peut on s'être confondu pour en arriver à conclure que la crise est due à un complot Atlanto-Siono-Trotsko et tout le tintouin et non pas -pour faire court- aux contradictions intrinsèques du mode de production capitaliste.

Cela procède d'une compréhension policière et quasi-religieuse du processus historique, qui falsifie et mystifie la véritable nature des rapports d'exploitation ; et qui, en sus, finit par diriger la colère d'une partie du prolétariat, dans un conservatisme de droite ou d'extrême droite.

À l'examen du phénomène, il apparaît qu’en définitive, pour eux, les peuples n'influent pas sur le processus historique, sur la transformation des rapports économico-sociaux ; seuls les grands hommes, les réseaux, s'ingénieraient à gouverner et à berner le monde - par des fausses révolutions et des complots permanents - pour dominer, "avec l'aide de Satan" - et de je ne sais quels illuminés de Bavière - les nations et asservir les peuples. Bien sûr Bien sûr....

Pablo