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Ignace Garay, militant CGT et NPA, est mort dans un accident

NPA

Lien publiée le 12 juillet 2014

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

Garay, celui de toutes les luttes

SUD OUEST Publié le 12/07/2014 à 06h00 

Ignace Garay aura marqué l’histoire syndicale du Lot-et-Garonne, répondant présent à toutes les luttes depuis trente ans, infatigable défenseur des salariés.

Garay, celui de tout es les luttesEn 2006, pour les étudiants en lutte contre le Contrat première embauche (CPE), Ignace Garay était en tête de cortège, comme à son habitude© PHOTO 

 . PHOTOS ARCHIVES « SO »


ARNAULD BERNARD ET JULIEN PELLICIER

«Ce n'est pas possible ! » En apprenant le décès de leur camarade et ami Ignace Garay, hier à l'âge de 63 ans dans un accident de la route (lire ci-dessous), beaucoup n'ont pas pu retenir leurs larmes. Et tout particulièrement l'Agenais Jules Bambaggi, militant, comme lui, du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) et qui avait passé la matinée à ses côtés. « Pour parler de divers problèmes que nous rencontrons. Puis, nous avons mangé un morceau en évoquant nos familles, nos enfants. On se connaissait depuis longtemps… » L'homme, trop touché, n'en dira pas plus.

Marc Maisonnave, ancien secrétaire général de l'union départementale (UD) de la CGT, est lui aussi effondré. « Quand je suis entré, en 1993, à la commission exécutive de l'UD, il était déjà là… »

Et s'il ne devait retenir qu'un seul et souvenir de son ancien camarade de luttes, ce serait en cette même année, « quand nous sommes allés aider les copains de la Sadefa (aujourd'hui MétalTemple). Les CRS n'avaient rien trouvé de mieux, déjà à l'époque, que de déloger les salariés de l'usine. Il a porté à bout de bras tous les mouvements, de 1985 à sa retraite. Et même après, il a continué. Il était encore récemment aux côtés des salariés de l'usine Tarkett, à Cuzorn. »

Rugby et syndicalisme

Le souvenir d'Ignace Garay est indissociable des luttes syndicales menées à Fumel depuis plus de trente ans.

Fils de républicains basques-espagnols, il aimait revendiquer son statut de réfugié politique, statut qu'il a conservé jusqu'à l'âge de 14 ans.

Adolescent, il opte d'abord pour le rugby à Agen, au poste de talonneur, déjà pour soutenir son équipe. Et c'est à 22 ans, en 1973, qu'il adhère à la Ligue communiste révolutionnaire (LCR).

Le maire de Saint-Vite, Daniel Bori, se souvient s'être « frotté les oreilles avec lui » plus d'une fois sur le terrain : « Nous avons ensuite travaillé ensemble pendant trente ans, je l'ai vu monter en puissance dans son activité syndicale, j'avais une grande admiration pour lui. Il avait l'oreille des politiques, c'était un fin négociateur, toujours en tête des cortèges, avec le fameux “chiffon rouge ” des métallos. C'était une légende pour le Fumélois. »

José Gonzalez, syndicaliste CGT à MétalTemple, reconnaît en lui un père spirituel : « Il était là quand je suis arrivé à l'usine en 1981. Ignace, c'était une vie entière à défendre les injustices, les salariés, les entreprises en difficulté. Il était parti en pré-retraite amiante il y a dix ans, mais il restait mobilisé. La Ligue, le NPA, il a toujours été intègre, il était respecté et craint de ses adversaires. Depuis des années, nous essayons de continuer le combat qu'il a mené, il a toujours été plein d'espoir, et dans ces temps compliqués, il m'est difficile de ne pas voir dans sa disparition un mauvais présage. »

Candidat de la LCR

Ces dernières années, Ignace Garay était de toutes les campagnes politiques en Villeneuvois. Il s'est systématiquement présenté sous le blason de la LCR, sauf en 2002, où il représentait un collectif 100 % à gauche et indépendant.

Marié et père de deux enfants, il était le frère de Jon Garay, conseiller municipal d'opposition à la mairie d'Agen. Il avait été candidat aux dernières législatives puis aux municipales à Monsempron-Libos.

Ignace Garay, une figure de la CGT est partie

LA DEPECHE Publié le 12/07/2014 à 03:48, Mis à jour le 12/07/2014 à 08:03

Leader de la CGT dans le Fumélois pendant trente ans, Ignace Garay est mort des suites de ses blessures hier sur une route près de chez lui. Une figure de la lutte syndicale s'en va.

Il prenait la parole d'une voix rauque de cigarettes brûlées les unes après les autres. «Il avait parlé, il avait tout dit.» Choqué, José Gonzalez, actuel représentant CGT du personnel de l'usine de Fumel. «Réflexion, intelligence, il était redoutable. C'était une de ces cheminées de haut-fourneau qu'on n'oublie pas.» Des drapeaux de la CGT sont en berne depuis hier soir devant les grilles. Une journée de deuil pourrait être respectée le jour des obsèques d'Ignace Garay décédé hier.

Pendant plus de 30 ans, il a été l'ouvrier des luttes dans le Fumélois et il était encore sur les marches du palais de justice d'Agen en mai pour soutenir le combat juridique d'anciens salariés de «Pontam'», Pont-à-Mousson, le nom de l'usine, puis de la Sadefa, puis de Fumel D. En 2003, il l'était encore là, à battre le pavé pour permettre la reprise, par ses salariés, de l'entreprise métallurgique.

«Un sacré militant, il a tenu la boîte à lui tout seul pendant des années» se souvient Marc Maisonnave, ancien secrétaire général de la CGT. La «boîte» c'était ce navire que Garay Ignace défendait car il croyait à l'avenir industriel sur les bords du Lot. L'homme dérangeait les politiques, les préfets successifs et n'hésitait pas à interpeller un député Cahuzac devenu président de la commission des finances de l'Assemblée nationale.

Un «syndicaliste forcené» en dit aussi Daniel Borie, maire de Saint-Vite, ancien métallo comme «Ignace». Ancien joueur aussi, il se souvient des matches au Caoulet à Colayrac.

Le poing levé

Ignace Garay, c'était aussi celui qui levait un poing espagnol et républicain avant le coup d'envoi, avec l'équipe. Un «défenseur infatigable et déterminé des salariés et d'une certaine idée de la justice sociale (…) Son charisme et sa générosité lui ont toujours valu un respect unanime, y compris de la part de ses adversaires.» C'est ainsi qu'en parle le président PS du conseil général Pierre Camani.

Ses camarades d'usine et de syndicat, du Nouveau Parti anticapitaliste aussi sont restés muets, se souvenant sans doute des moments passés avec ce bretteur, qui n'hésitait pas à affronter ses adversaires comme il n'avait pas hésité un instant à défier les dirigeants de la Sadefa qui sombrait dans les petits arrangements entre amis. Hier matin, il était encore avec un autre NPA, Jules Bambaggi.

C'est l'image que laissera ce pan de l'histoire syndicale du Fumélois, de Lot-et-Garonne et d'Aquitaine. Hier, vers 15 heures, Ignace Garay, 63 ans, n'a pas survécu à ses blessures à l'issue d'une collision frontale à Montayral, sur une route départementale de ce bassin fumélois qu'il connaissait par cœur. Le choc a eu lieu entre l'ancienne usine Orgex et le carrefour de Perricard, dans une légère courbe qui ne peut expliquer à elle seule la violence de la collision.

Un nourrisson blessé

Sous la force de l'impact, une des voitures s'est retrouvée dans le fossé contre le talus dans le sens inverse de son déplacement et l'autre sur le côté dans le champ de blé situé au-dessous. L'un des véhicules était occupé par une famille de Lafox qui se rendait à Cahors. La mère et son fils de 18 mois ont été transportés au centre hospitalier de Villeneuve. Sans inquiétudes majeures sur leur état de santé. Toujours vivant à l'arrivée des secours, Ignace Garay est décédé dans les minutes qui ont suivi. Les pompiers ont été contraints d'utiliser leur matériel de désincarcération pour l'extraire de son véhicule. Le monde syndical lui rendra hommage, c'est une certitude, lors de ses obsèques.

Stéphane Bersaut (avec Michel Rouquet