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"Golgota picnic": intégristes et contre-manifestants face-à-face

Lien publiée le 17 novembre 2011

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

(AFP) La première de la pièce "Golgota Picnic", jugée "blasphématoire" par des associations de catholiques intégristes, a été l'occasion d'un face-à-face mercredi à Toulouse, entre manifestants dénonçant la "cathophobie" et partisans de la liberté d'expression.

La pièce, qui n'a pas été perturbée par des manifestants, met en scène cinq personnages jouant sur une scène tapissée de petits pains pour hamburgers. Elle est composée d'une suite de soliloques sur des sujets comme la solitude, la mort, les "riches" ou le Christ.

Les textes et les situations, la plupart du temps loufoques et décalés, doivent parfois être entendus au second degré lorsqu'ils traitent du Christ pour ne pas choquer.

Face à 200 contre-manifestants qui s'étaient rassemblés dès 17h30 aux abords du théâtre Garonne, à l'appel de la Ligue des droits de l'Homme et d'organisations de gauche, une centaine de catholiques intégristes et des moines en robe de bure se sont rassemblés une demi-heure avant le début du spectacle.

Ils ont été bloqués par la police à une centaine de mètres du théâtre pour éviter tout contact avec leurs opposants.

Accompagnés par une fanfare de cuivres et portant des lumignons, les manifestants souvent très jeunes ont chanté des cantiques et récité à genoux des prières avant de quitter les lieux vers 22h00.

"Je ne veux pas voir quelque chose d'abominable, c'est pour Jésus-Christ qu'on est là, nous défendons la gloire de Dieu", a expliqué une religieuse, désireuse de garder l'anonymat.

Du côté des contre-manifestants des quolibets tombaient sur ces intégristes "qui vivent au Moyen-Age".

Les catholiques de l'association intégriste Civitas veulent s'en prendre à "Golgota Picnic" de l'Argentin Rodrigo Garcia, qui doit être joué pour la première fois en France au Théâtre Garonne jusqu'à dimanche, avant le Théâtre du Rond-Point à Paris en décembre.

Il s'agit d'un "spectacle révisionniste, haineux, christianophobe, insultant" selon Civitas qui annonçait depuis plusieurs jours des prières et des chemins de croix devant le théâtre tous les soirs et une manifestation nationale samedi.

Les proches de Civitas ont multiplié ces dernières semaines des opérations à Paris et à Rennes pour perturber ou empêcher la représentation de pièces "christianophobes" ou "blasphématoires" telle celle de l'Italien Romeo Castellucci, "Sur le concept du visage du fils de Dieu". Ils ont réuni jusqu'à 2.000 personnes à Paris.

Mercredi les partisans toulousains de "la liberté d'expression" avaient pris les devants à l'appel de la Ligue des Droits de l'Homme, et d'organisations de gauche et d'extrême gauche (Parti de gauche, CGT, NPA, PCF, Europe-Ecologie, Attac).

Rassemblés derrière une banderole "Non aux intégristes, liberté d'expression!", ils se sont installés toute la soirée à une cinquantaine de mètres du théâtre.

"Nous soutenons le théâtre victime d'une campagne d'insultes et d'intimidation de Civitas qui essaie d'empêcher la représentation", a déclaré à un journaliste de l'AFP le président de la section de Toulouse de la LDH, Pascal Nakache.

Les organisateurs ont souligné qu'ils étaient là pour "défendre une République laïque" et qu'ils seraient présents chaque jour pour faire face aux intégristes.

Peu avant le début du spectacle, le directeur du théâtre, Jacques Ohayon, se déclarait "très attristé devant une telle réalité, déplorable et injustifiée".

"Le spectacle affiche complet tous les soirs", a-t-il toutefois remarqué avec satisfaction. A la fin de la représentation, les acteurs ont été applaudis et plusieurs spectateurs ont déclaré qu'ils n'avaient pas été choqués.